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Campagne cotonnière 2023-2024 dans les Cascades : la relance de la production en affiche au tableau de bord.

Foi des responsables de la région cotonnière des Cascades, la campagne cotonnière 2023-2024 se déroule bien, cela, malgré un contexte d’insécurité qui n’est pas sans impacts. En effet, à cause de l’insécurité, les producteurs de plusieurs localités n’ont pas pu emblaver leurs champs, car ayant été contraints de déguerpir. Ce sont donc au total 37 000 ha de cotons ont été emblavés sur une prévision de 65 000 ha. La production attendue est estimée à au moins 30 000 tonnes de coton, le défi étant la relance de la production cotonnière et reconquérir la place de la meilleure région productrice de la SOFITEX.

Pour Alphonse Tientéga, responsable du service production cotonnière à la direction régionale c SOFITEX des Cascades, on peut dire que la campagne cotonnière 2023-2024 se comporte bien, malgré les difficultés rencontrées. De 65 000 ha de coton prévus au départ selon l’expression des producteurs, des difficultés ont fait que cette prévision en superficie n’a pas été atteinte. Il y a d’une part la situation sécuritaire qui fait qu’il y a des zones entières qui ont été perdues car n’ayant pas été emblavées. « Nous étions obligés de réajuster les différentes expressions », explique Alphonse Tientéga. Cette prévision a donc été ramenée entre 40 000 et 45 000 ha car des départements comme Ouo situé à 130 kilomètres de Banfora et Niangoloko à 47 kilomètres ont été totalement perdues à cause de l’insécurité. A l’intérieur d’autres départements, des villages ont été également perdus toujours à cause de l’insécurité. Ce qui fait qu’au finish, ce sont au total 37 000 ha qui ont été réalisés dans la région des Cascades.

La mission de Abdoulaye Koumaré, en revenant à la tête de la région cotonnière des Cascades, est de redynamiser la production cotonnière

L’installation tardive des pluies n’a pas aussi permis à la région cotonnière d’atteindre ses objectifs de départ en matière de superficie. L’inquiétude était par ailleurs de mise chez certains producteurs, face au phénomène rencontré l’année passée qui était la jasside. Fort heureusement, avec les produits de qualité disponibles cette année à la SOFITEX, cette inquiétude a vite été aplanie, a rassuré le responsable de la production. Si bien qu’à ce jour, au regard de la physionomie des plans dans les champs, « on peut dire sincèrement que la campagne cotonnière cette année se porte bien. On a bon espoir », estime Alphonse Tientéga qui précise que le stade dominant des plans actuellement est la phase de floraison et de capsulaison.

Avec l’arrivée il y a quelques mois d’un nouveau Directeur Régional à la tête de la région cotonnière, en l’occurrence Abdoulaye Koumaré, le défi pour la région cotonnière de Banfora est l’augmentation de la production qui a depuis chuté. Il s’agit surtout de l’amélioration des rendements à l’hectare et sur les 37 000 ha de superficie, « on se bat pour avoir au minimum 30 000 tonnes de coton », indique le responsable à la production. La direction générale ayant mis les bouchées doubles, la région cotonnière des Cascades rassure qu’elle n’a pas eu de problème d’intrants cette année.

Alphonse Tientéga, le responsable du service production cotonnière à la Direction Régionale SOFITEX des Cascades rassure que la campagne cotonnière se présente sous de bonnes auspices.

Le défis d’un nouveau Directeur Régional.

De retour donc à la tête de la région cotonnière (après un bon premier passage), Abdoulaye Koumaré, est rassuré de l’adhésion des agents et des producteurs pour relever le défi qui se pose à la région cotonnière en matière de production. La production ayant donc reculé jusqu’au tiers, « il fallait trouver les voies et moyens pour la relancer », explique le tout nouveau Directeur Régional qui souligne que la Direction Générale a bien voulu les accompagner pour relever ce défi. Pour la nationale des fibres et textiles du Faso, la région cotonnière de Banfora est une région très importante. « C’est une région d’avenir pour la production cotonnière et c’est pourquoi nous ne voulons pas nous amuser », dira le Directeur Régional. Mandat lui a donc été donné de tout mettre en œuvre pour augmenter la production. « Aujourd’hui notre ambition est d’améliorer considérablement les rendements dans les champs» a poursuivi Abdoulaye Koumaré.

Pour ce faire, le DR Koumaré, depuis son arrivée, parcourt quotidiennement les différentes localités de sa région pour être plus près des producteurs et suivre de près la saison. Il se veut rassurant aussi sur la physionomie des champs. « C’est pourquoi nous sommes toujours sur le terrain dans les champs de cotons et quand nous voyons que ça va, cela nous galvanise », a ajouté ce dernier visiblement satisfait.

La physionomie des champs dans la région des Cascades donne des motifs de satisfaction 

  Déjà les producteurs se préoccupent de la vente de leur coton

Les producteurs, grâce aux agents d’encadrements sont sensibilisés à l’utilisation des produits de traitements face aux ravageurs. En allant à la rencontre des producteurs, les doléances n’ont pas manqué et elles se résument entre autres à la réduction du prix des intrants jugés élevés cette année. Mais, sur la question, explique Koumaré, les prix sont liés en partie à la guerre en Ukraine et à l’augmentation des prix des hydrocarbures. Par ailleurs, face à l’insécurité, la subvention du gouvernement n’a pas été à la même hauteur que les années précédentes et naturellement, cela s’est ressenti sur les prix des intrants. L’autre préoccupation des producteurs était liée à la qualité des produits de traitements au regard des phénomènes vécus la saison précédente. Mais c’est avec satisfaction qu’ils ont découvert que les produits de traitements pour cette campagne sont de très bonne qualité. La commercialisation constitue également une préoccupation pour une frange des producteurs et ces derniers ont été rassurés. La situation des groupements de producteurs de coton (GPC) tombés en impayés constitue aussi des préoccupations. Le gouvernement a apuré ces impayés mais malheureusement, certains producteurs n’ont pas bénéficié de cette manne financière. Une situation qui constitue un frein à l’engagement dans la production cotonnière, car, pour la région cotonnière de Banfora, certaines banques n’ont pas pu les accompagner pour rassurer les producteurs et partant les GPC.  « La question demeure et les producteurs en tout cas nous posent toujours le problème. L’année prochaine, nous allons essayer de trouver une solution dans les négociations pour que cette situation soit définitivement réglée », a indiqué Abdoulaye Koumaré.

Wangola Médias

L’invite de Abdoulaye Koumaré (Directeur Régional de la région cotonnière de Banfora) :

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la région cotonnière de Banfora entend retrouver sa place d’antan dans la chaîne de production cotonnière au Burkina Faso. Mieux, elle ambitionne de devenir la première région productrice de coton. En effet, il y a 5 ans, cette production cotonnière était de l’ordre de 72 000 tonnes de coton. Les problèmes de crédits l’ont chuté à autour de 22 000 tonnes. Du reste, a fait remarquer les responsables de la région cotonnière, les effets de cette baisse drastique de la production se sont ressentis sur le quotidien des habitants. Ce sont des milliards de francs CFA qui devraient être injectés dans l’économie de la région mais qui ont été perdus. Cependant, avec l’adhésion et l’engagement des acteurs qui se constatent à nouveau sur le terrain, cette région cotonnière est bien partie pour relancer sa production et partant, redynamiser son économie de la région des Cascades. D’où l’invite de Abdoulaye Koumaré à l’ensemble des producteurs

      « Je tiens à lancer une invitation à tous les producteurs, mêmes ceux qui sont en impayés parce que chez nous, on dit qu’une seule main ne peut pas ramasser la farine. Je les invite à venir, même s’il y a des impayés. Nous allons discuter, et ensemble nous allons trouver une solution. Parce que comme je l’ai dit, avec certaines banques où nous avons certes eu des difficultés pour répondre aux préoccupations des producteurs mais, nous allons continuer les échanges pour aboutir à une solution qui nous arrange tous. Même quand le producteur est en impayés, nous savons que s’il continue de produire, il pourra rembourser son impayé. C’est pourquoi nous souhaitons que les producteurs qui sont dans la situation viennent afin que nous nous entendions sur les conditions de remboursement de leurs impayés. On peut trouver une formule étalée sur 2 ou 3 ans afin de les soulager dans le remboursement. Ça pourrait être un moyen pour que ces producteurs puissent se relancer. Parce que quoi qu’on dise, nous sommes tous des fils de producteurs et si on leur donne l’occasion pour produire, c’est pour tout le monde. Ça y va de notre intérêt à tous. Ils n’ont qu’a venir et on va produire et je souhaite que dans les 5 ans à venir que Banfora soit la plus grande région cotonnière du Burkina ».

Propos recueillis par Wangolā Médias.

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