Parquet militaire de Ouagadougou sur l’affaire Guy Hervé Kam : Vivement l’arène pour situer l’opinion nationale et internationale.
Si c’est briser la glace, ce fut vraiment le cas ce premier juin 2024, s’agissant de cette sortie du parquet militaire de Ouagadougou. Une sortie surement qui fait suite au show la veille des conseils du célèbre avocat, Guy Hervé Kam, détenu depuis le 24 janvier dernier.
En effet, cette juridiction militaire a tenu à situer l’opinion nationale et internationale sur l’évolution de certains dossiers en cours d’investigation. Il s’agit de 3 dossiers qui portent sur de faits d’atteinte à la sureté de l’Etat dont le dossier Dah Sami et autres, le dossier Sanfo et autres et enfin, le dossier Keita Boubacar et autres.
Me Guy Hervé Kam
Pour ceux qui doutaient encore de la véracité des faits dans ces dossiers qui continuent de défrayer la chronique, « il y a plusieurs velléités de complots contre les autorités de la transition depuis Aout 2023 et ces faits ont généralement toujours été ourdis de concert avec des personnes militaires et civiles », a avancé le parquet militaire.
De ces dossiers devant les juridictions militaires, celui de Dah Sami et autres défraye le plus la chronique. Car, y est impliqué, un célèbre Avocat, Guy Hervé Kam. Cela s’explique sans doute eu égard au statut de ce dernier et l’exigence à respecter des textes régissant la profession d’avocat au Burkina. Mais, cueilli par les services de sécurité en Janvier dernier à Sya, ses avocats ont dû batailler dur et obtenu la libération préalable de leur confrère avec une décision de la juridiction administrative rendue en faveur de l’avocat.
Mais, expliquent les conférenciers du weekend passé, en date du 28 mai 2024, le juge d’instruction décernait un mandat d’amener contre Guy Hervé Kam, qui libéré dans la soirée du 29 mai 2024 conformément à la décision du juge administratif, devait être présenté au juge le 30 mai 2024. Entendu, il sera « mis en examen puis placé en détention provisoire par le juge le même jour pour des faits de complot contre la sureté de l’Etat et association de malfaiteurs », ont-ils soutenu. Il rejoint d’autres complices dans le dossier dont l’ex Caporal Dah Sami, un récidiviste radié des effectifs des forces armées nationales (FAN), l’Adjudant Kaboré Wendinmalegdé et le Sergent-Chef Ramdé Brice Ismaël. Dans ce dossiers, d’autres militaires sont en fuite dont l’ex DAF de l’Agence Nationale de Renseignements (ANR), le Commandant Mahamadi en compagnie de l’ex DG adjoint de l’ANR, le Commandant Ouédraogo Sékou et qui font l’objet d’un mandat d’arrêt qui n’est toujours pas exécuté.
En plus de l’Avocat, d’autres civiles ont été interpellés dans ce dossiers de déstabilisation, en occurrence, Ouédraogo Mathias, Ouédraogo Jérémie et Ouédraogo Hamado.
Avant cette sortie du parquet militaire comme pour remettre les pendules à l’heure, ce sont les avocats de Guy Hervé Kam qui étaient la veille face aux journalistes pour, en résumé, soutenir que dans le fond, il n’y a rien de solide contre leur client. On le voit bien que chaque partie cherche à prendre l’opinion publique en témoin et l’on peut l’affirmer, celle-ci est bien servie des deux côtés.
Le présidium lors de la conférence de presse
En détaillant les deux autres dossiers en instruction, le constat c’est que comme le premiers, des civiles et des militaires sont impliqués et le parquet militaire invitant l’opinion nationale et internationale à rester sereine, lance une flèche aux acteurs qu’il invite à user des droits que leur offre le prétoire, « seule arène où de vrais juristes s’affrontent contradictoirement ».
Ces propos du Parquet militaire de Ouagadougou sonnent comme un défi lancé aux avocats de Guy Hervé Kam (qui ont été clairs lors de leur dernière sortie ce vendredi 31 mai 2024 sur le dossier qu’ils présentent comme un acharnement), à venir le blanchir au prétoire. Ces avocats ne voyant pas en quoi les pièces communiquées mettent en cause leur client et tout laisse croire selon eux que c’est un prétexte pour porter atteinte à son indépendance et à son état d’avocat.
Vivement donc cette arène pour que l’opinion publique en plus d’être édifiée, apprenne la vérité sur ces velléités récurrentes de déstabilisation des autorités de la Transition.
Wangola Médias.