Culture

Oumar Démé à propos du grand spectacle à l’ouverture de la SNC : « C’est l’expérience qui a beaucoup prévalu ».

Les festivaliers ont voulu en avoir plein la vue en remplissant la cuvette du stade Sangoulé Lamizana de Bobo-Dioulasso, ils ont été servis à satiété. En effet, Oumar Démé, danseur, chorégraphe, musicien et formateur de troupes, à travers son spectacle intitulé « La révolte pour ma patrie », a séduit plus d’un Burkinabè. Wangola Médias vous propose le travail abattu dans l’ombre par les 300 danseurs, acrobates et figurants qui ont participé à la réalisation.

Wangola Média : Expliquez-nous le sens du spectacle que vous avez donné à voir aux Burkinabè à l’ouverture officielle de la SNC édition 2024 ?

Oumar Démé : Le thème était « la révolte pour ma patrie ». Le thème est inspiré de deux aspects dont le contexte actuel d’insécurité et aussi le thème de la 21è édition de la SNC.

Au finish, êtes-vous un homme satisfait de la prestation ?

Bien sûr, comme tout créateur, aujourd’hui je suis satisfais, vu le travail abattu, vu toutes les difficultés, je peux dire que je suis satisfait.

C’est à l’AES que le dernier tableau de la représentation de l’artiste Démé a été dédié

Quelle a été la collaboration avec ces jeunes artistes ?

Ce n’était pas facile. Vous savez qu’en Afrique ont dit que pour diriger un troupeau de bœufs, il suffit d’avoir un bâton, mais si tu as 100 hommes, il faut avoir 100 bâtons. Donc cette réalité est partout et quand vous travaillez avec des gens, vu notre expérience, on sait aussi diriger les gens et comment leur faire comprendre pour qu’on puisse avancer ensemble. Malgré la personnalité des uns et des autres, il faut faire avec. Ce qui importait, c’était d’arriver à l’objectif qui nous était assigné.

Donc peut-on dire que l’objectif a été atteint ?

Pour ma part oui. Je ne connais pas les autres organisations, mais pour ce qui nous a été confié, à savoir de présenter un spectacle aux officiels, je peux dire que c’est une réussite.

Les musiciens ont tiré leur épingle du jeu

Il vous a fallu combien de temps pour organiser un tel spectacle ?

Il fallait plus de temps mais nous avons eu juste un mois. Et dans le mois, il faut tenir compte des jours fériés. Sans oublier que nous étions dans le mois de carême. Les auditions ont eu lieu les 29 et 30 mars dernier. Et c’est après que le boulot à commencer le 1er Avril. Avec le mois de jeûne, on a jonglé à faire le Ramadan et c’est après nous avons appuyé sur l’accélérateur pour pouvoir arriver.

Vous savez, il y a eu beaucoup d’artistes pour ce spectacle. C’est 300 artistes et diriger 300 artistes en si peu de temps, vous voyez que ce n’est pas du jeu.  Donc c’est l’expérience qui a beaucoup parlé et vous voyez aussi les danseurs que nous avons formés. Nous-mêmes qui sommes expérimentés, nous avons des assistants que nous avons formés pour nous aider à faire avancer les choses.

Une vue des danseurs

Il y avait 80 danseurs, 30 musiciens, 30 acrobates et 100 figurants. Les figurants sont venus des lycées et collèges, des étudiants qu’on a bien voulu faire participer. Parce que je me dis que je suis le concepteur artistique et aussi le chorégraphe avec mon binôme Yaya Sanou qui m’a beaucoup aidé dans la chorégraphie. Aussi, j’ai responsabilisé des musiciens comme Brahima Sanou de la troupe Djiguiya qui a assuré la musique aussi accompagnée de Olivier Sanou du centre Siraba.

Vous voyez que c’est tout un regroupement de professionnels. C’est vrai que je suis à la tête, j’assure la direction pour que ça prenne une bonne direction, mais il y a toutes ces personnes qui ont participé dedans pour qu’on puisse avoir la couleur qu’on a pu avoir aujourd’hui.

Votre chorégraphie était dénommée « La révolte pour ma patrie » et vous avez jetez des colombes. C’était pour signifier quoi ?

Les colombes, c’est la paix. Vous voyez que nous l’avons fait avec les non artistes. On les a mis sur scène, on leur a appris les B-A-BA, comment gérer la scène et c’est pour qu’eux aussi ils participent à la lutte. Comme le thème le dit, c’est la révolte pour ma patrie et c’est une situation qui appelle tout le monde à mener ce combat à bout. Donc l’idée a été de faire venir les figurants, les non-artistes qui vont jouer ce rôle. Les colombes, c’est pour signifier la paix et c’est pourquoi ces colombes blanches ont été jetées. Ils ont ensuite fait les figures de la SNC 2024 et aussi de l’AES. C’était des messages à travers des formes qui ne parlent pas. C’était le premier tableau.

Oumar Démé se dit satisfait du travail abattu

Le deuxième tableau était dédié à l’histoire. C’est un rappel, un mémoire historique. C’était de faire un come-back pour des personnes qui ne connaissent pas un peu l’histoire de ses trois pays (Le Mali, le Burkina et le Niger). Nous avons essayé de faire une liaison entre les héros d’hier et les héros d’aujourd’hui que nous avons à l’image de Séni Kountié, de Modibo Kéita, et de Thomas Sankara. Ensuite, aujourd’hui, nous avons Assimi Goïta, Abdouramane Tiani et enfin notre grand président, Ibrahim Traoré. C’est pour dire que le combat continu et on espère qu’ils vont le mener jusqu’au bout.

Le troisième tableau était un hommage à nos vaillants combattants VDP et FDS. C’est dire que c’est très important car c’est grâce à eux que nous dormons tranquille dans le confort et eux ils sacrifient leurs vies pour nous. Il était normal de leur rendre cet hommage et de les remercier. Et ce tableau était dédié à ces personnes- là à l’image des acrobates que nous avons recruté pour la formation.

Enfin, le dernier tableau était dédié à l’AES. On parlait de l’union qui fait la force et si vous voyez, nous avons représenté les trois communautés dans la danse pour dire que l’union est possible. L’union est possible et ensemble, on peut vaincre le terrorisme. Car, une fois qu’on est unis on est fort et on espère que l’AES sera fort. C’est le message.

Une figure des acrobates

Peut-on dire que la SNC reste une nécessité ?

Bien sûr. La SNC a eu beaucoup de turbulences dans les années antérieures pour les raisons que nous connaissons tous. D’abord le corona virus et ensuite l’insécurité. Les artistes ont besoin de la SNC. Beaucoup ont l’espoir sur la SNC pour se faire voir et ce rendez-vous national de la culture est un tremplin pour les artistes Burkinabè. Il le faut et même moi qui vous parle, je suis un pur produit de la SNC. J’ai réussi à vendre mon talent à l’extérieur dans plusieurs pays grâce à la SNC. Il fallait tenir cette SNC, c’est très important.

Propos recueillis par Sié Yacouba Ouattara et Go Mamadou Traoré.

Wangola Médias.   

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