Investiture de Bassirou Diomaye Faye : Macky Sall passe par la petite porte de l’histoire.
L’image aura fait le tour des réseaux sociaux et partant, le tour du monde. Celle de véhicules de luxes rutilantes noirs très brillants, pourchassés par des Sénégalais à pied. Ils poursuivent ces véhicules jusqu’à une bonne distance. Nous sommes bien au pays de la Téranga, le pays de Léopold Sédar Senghor ou encore de Abdoulaye Wade, d’Abdou Diouf pour ne citer que ceux-là. Des figures emblématiques qui ont marqué le Sénégal, démocratiquement.
La scène décrite est surréaliste et se déroule au Sénégal. Ce pays où la démocratie reste une option de gouvernance bien ancrée chez les Sénégalais et quelque peu envié ailleurs hors des frontières de ce pays. La scène se déroule ce 2 Avril 2024 à l’investiture de Bassirou Diomaye Faye, vainqueur de l’élection présidentielle du 24 mars dernier. Une élection remportée avec plus de 54% des voies et devant 16 autres candidats en lice.
On peut donc conclure, selon les informations qui soutiennent que Macky Sall a été hué par la rue, que les Sénégalais lui ont réservé la petite porte de l’histoire après deux mandats bien remplis. Mais de quelle manière ? Le dernier mandat de celui qui a passé les reines du pouvoir Sénégalais ce 2 Avril 2024, aura été des plus tumultueux avec au centre, l’opposant emblématique, Ousmane Sanko, qui aura vu des verts-et-pas-murs sous le mandat du Président sortant.
Inspecteur des impôts licencié de la fonction public, Ousmane Sanko, pour des démêlés judiciaires de fesses avec une masseuse, Adj Sall, s’est vu écroué dans une prison de Dakar. Opposant emblématique de Macky Sall, il a été recalé à la dernière élection présidentielle et c’est son plan B qui a fonctionné à merveille avec le tout nouveau Président élu, malgré les nombreux cadavres jonchant les rues de Dakar et bien d’autres villes du pays.
Les Sénégalais ont donc opté de se faire entendre par celui qui vient de passer les clés du pouvoir. Une humiliation sans précèdent de la rue que n’oubliera pas de sitôt, le camp du Président sortant qui, une fois loin du centre des décisions Sénégalais, doit à présent se faire une introspection politique. Il a joué et il a perdu. Et au regard de la rudesse impériale de la répression vécue par des Sénégalais dans la rue, ces derniers ont bien voulu l’accueillir pour une dernière fois dans leurs rues où ils ont ramassé les cadavres de leurs compagnons de lutte en le huant. Tous les événements restent jusque-là des questions de leçons politiques au Sénégal.
La roue continue donc de tourner au Sénégal. Une fois investi, les choses sont allées plus vite que l’on s’y attendait. Car c’est Ousmane Sanko, qui a été nommé comme Premier ministre du Sénégal. Les parias politiques, par la force divine, sont donc aux affaires. Ce qu’il convient d’attendre désormais des nouveaux maitres du Sénégal, c’est cette rupture avec l’ancien système conduit par Macky Sall. Bassirou Diomaye Faye, 44 ans en se définissant comme étant un panafricaniste de gauche, donne du grain à moudre aux panafricains avertis qui attendent de voir les maçons à l’œuvre de la rupture. « Un partenariat gagnant gagnant» que prône le nouveau Président Sénégalais, c’est bien ce discours qu’a mis du temps à comprendre la France coloniale et qui a engendré les ruptures que l’on connait.
Dans un discours mémorable qui aura fait la renommée de Ousmane Sanko, et qui l’aura révélé au-delà des frontières de la Téranga, l’opposant emblématique, s’inspirant et dénonçant la mort d’un noir en Amérique, asphyxié par le genou du flic qui le maitrisait au sol, disait à l’endroit de la France Coloniale, qu’il était temps que la France enlève son genou de notre cou. Comprenez par là le cou de l’Afrique. Les nouveaux maitres du Sénégal arriveront-ils à opérer cette rupture avec le système précédant ?
Les panafricanistes dans leurs ensemble, peu importe qu’ils soient de gauche ou de droite, attendent d’un régime, qui aura drainer autant de morts du fait de la détermination sans faille, pour arracher le pouvoir d’Etat au Sénégal.
Wangola Médias.