Haute Intensité de Main d’œuvre : une alternative contre l’insalubrité à Banfora

Depuis le 7 novembre 2024, ils sont aperçus chaque matin dans des lieux publics, des pelles, des pioches, des machettes et autres matériels en mains pour s’attaquer aux hautes herbes qui envahissent certains endroits de la ville de Banfora en cette fin de saison hivernale. Eux, ce sont les recrûs de l’opération de haute intensité de mains d’œuvre (HIMO) prévue pour durer 6 mois dans la ville de Banfora. L’impact en quelques semaines du début de cette opération dans la ville est déjà très visible et salutaire, grâce aux brigades, ces VDP de la salubrité. Wangola Médias est allé à la rencontre des acteurs.

L’opération HIMO entre dans le cadre de l’initiative présidentielle et prend en compte certaines communes du Burkina Faso. La commune de Banfora qui a eu la chance de figurer parmi les heureux élus, a reçu des jeunes brigadiers à travers le secrétariat permanent de la HIMO. « C’est dans ce cadre que la commune de Banfora a bénéficié de 150 jeunes pour les travaux d’intérêts communs surtout dans le domaine de la salubrité », a indiqué Biéma Tou, directeur des services techniques de la Mairie (DSTM) de Banfora. Parmi ces 150 brigadiers, on compte 87 femmes et 63 hommes composés de populations hôtes, des Wayiyans et des PDI.

Biéma Tou DSTM de la commune de Banfora

Après les recrutements et la formation de 30 jeunes par groupe, la ville compte au total 5 brigades. Selon le DSTM, les travaux ont bien débuté le 7 novembre dernier et le baptême de feu de ces VDP de la salubrité s’est déroulé au centre d’écoute et de dialogue des jeunes de Banfora. Plusieurs sites ont ensuite été nettoyées par ces brigades qui ont assaini le site du gouvernorat des Cascades, la résidence du gouverneur, le Haut-commissariat, la préfecture et la direction régionale de la communication. Ces brigades sont ensuite passées au niveau du palais de justice de Banfora, la devanture et l’intérieur du stade de Banfora où les hautes herbes ont été enlevées.  

Noufé Bèbè Arnaud, directeur provincial de la jeunesse et de l’emploi de la Comoé

« Je vais d’abord remercier le gouvernement Burkinabè pour l’initiative parce que les jeunes que nous avons à notre disposition travaillent vraiment bien et je pense que la population même l’a constaté. Quand nous leur donnons des taches, le matin de bonne heure ils sont là », s’est réjoui le DSTM. L’hôtel administratif était en ligne de mire pour les combattants de la salubrité en vue de faire reculer l’insalubrité dans la cité du paysan noir. « Nous allons finir d’abord avec tous les services déconcentrés de l’Etat et ensuite continuer avec les différentes rues de Banfora. Il y aura le curage des caniveaux parce que les moyens ont été donnés pour vraiment faire les travaux d’intérêt commun dans ce sens », a annoncé Biéma TOU.

Kara Batonébassé se dit satisfaite de l’opération

Prévu pour durer 6 mois, la HIMO devra finir vers la fin du mois d’avril 2025. Mais en quelques semaines l’impact est bien visible à Banfora. « L’impact, de prime à bord est bien visible parce que je sais que la population nous est revenue par rapport à ça. Sur le terrain, il y a eu beaucoup de propretés. Au niveau de la commune nous étions confrontés à ce manque de personnel. Nous avons la brigade verte et la brigade ouvrière et pour intervenir dans les services publics en saison pluvieuse, le plus souvent, il se trouve que nous sommes coincés. Chaque responsable veut que nous intervenions à son niveau. Donc c’est compliqué », a soutenu le DSTM qui se réjouit de l’apport de ces 150 brigadiers. « Vraiment, c’est un grand ouf de soulagement pour la commune de Banfora. Ils sont en train de travailler et je n’ai pas besoin de faire plus de commentaire, l’impact est visible », a poursuivi ce dernier qui a précisé que « là où ils sont intervenus, les responsables sont tellement contents qu’ils leurs paient de l’eau et à la fin, ils sont satisfaits et ils viennent remercier ces jeunes ».

Abdoulaye Sourabié est également satisfait de l’opération

Kara Batonébassé, fait partie de l’effectif HIMO. « Elle se déroule très bien, nous sommes fiers de ça. C’est un travail qui nous plait, il fait partie du développement du Burkina et nous devons contribuer à ce que la ville soit propre », dira-t-elle. Abdoulaye Sourabié, artiste en calligraphie et sérigraphie, était au chômage car il n’a pas de machines. Il a pu se faire enrôler. A l’entendre tout se déroule également bien. « On nous indique là où il faut travailler et si nous finissons nous rentrons chez nous. Tout se passe bien », rassure-t-il. « Je pense que cette opération aide au développement du pays et de la région également. Elle nous donne aussi de l’emploi et nous permet de subvenir à nos besoins », a ajouté Abdoulaye Sourabié. Selon ces VDP de la salubrité de la ville de Banfora, toutes les mesures sont prises par les autorités afin qu’ils puissent travailler convenablement. Tous saluent la mise en place d’une assurance en cas de blessures.

Le besoin était là et la mairie aura toujours des besoins. Son souhait c’est que l’opération aille au-delà des 6 mois. « Ça va vraiment nous faire plaisir parce qu’au moment où HIMO finira, le curage de caniveaux devra continuer parce qu’il y aura la saison pluvieuse », plaide le DSTM de Banfora.

Sié Yacouba Ouattara.

Wangola Médias.

Réaction de Noufé Bèbè Arnaud, directeur provincial de la jeunesse et de l’emploi de la Comoé : « A Banfora, il faut le dire que nous avons engagé le processus de l’opération HIMO depuis le 7 novembre dernier avec le nettoyage des sites suivant un calendrier arrêté. L’important c’est que les brigadiers sont très dévoués au regard des tâches qu’ils accomplissent de jour en jour. En tout cas ça va, c’est une bonne opération et il y un très grand engouement aussi bien du côté des brigadiers que des services qui les accueillent.

Les brigadiers au stade de Banfora

Parce que quand on passe, ils ne sont pas obligés de donner par exemple de l’eau, mais nous voyons que les premiers responsables s’activent pour nous donner ne serait-ce que quelques sachets d’eau. Tout cela prouve que c’est quelque chose qui est vraiment bien partie. A l’endroit de la commune, nous avons aussi vu le dévouement du premier responsable qui est le PDS pour faire œuvre utile à cette opération.

L’impact est déjà visible. Même si c’est en si peu de temps, on voit déjà partout il y a de la satisfaction. La HIMO c’est quelque chose de pragmatique. Je prends par exemple le stade où nous sommes allés faire trois bonnes journées. Aujourd’hui, vous arrivez, ce stade a été complétement nettoyé, les grandes herbes qui dérangeaient ont disparues parce que les brigades de la HIMO sont passées.

Prenons aussi le gouvernorat où nous avons aussi passé trois jours. Les différents groupes, en fonction de leurs capacités, ont désherbé. En tout cas c’est formidable ».

Propos recueillis par Sié Yacouba Ouattara.

Wangola Médias.