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Assassinat des officiers de police à Nafona dans la Comoé : le témoignage glaçant des policiers membres de la mission d’interpellation

Ils étaient une bonne douzaine les policiers, qui étaient membres de la mission d’interpellation des habitants de Nafona qui se refusaient d’exécuter une décision de justice, à avoir témoigné ce 19 mars 2024 devant la chambre criminelle de la cour d’appel de Bobo-Dioulasso qui siégeait à Banfora. Parmi, nombreux sont ceux qui ne sont plus dans la région des Cascades ou à Banfora mais qui, pour les besoins de la manifestation de la vérité ont effectué le déplacement de la cité du paysan noir pour déposer leur témoignage.

Mais avant même que le tout premier ne prenne la parole, l’avocat chargé de la défense des accusés, Me Ziba Marcelin du cabinet Farama, a tenu à notifier à la cour qu’il avait un problème avec le témoignage de ces policiers car pour lui, ce sont plutôt des victimes. Ils faisaient partie de la mission et à partir de ce moment, leur témoignage ne pourra que chargé ses clients. A la limite, il (Me Ziba) aurait souhaité que ces policiers témoignent sans prêter serment.

L’un des témoins et membre de la mission qui se trouve être le conducteur du second véhicule raconte qu’ils sont arrivés sur le coup de 6 heures dans le village de Nafona. Les chefs détenaient la liste de personnes à interpeller qui est restée confidentielle depuis Banfora jusqu’au moment où nous sommes arrivés à Nafona. Lorsque les interpellations ont commencé et que nous n’étions qu’à la deuxième personne, les femmes qui se trouvaient dans les points d’eau ou qui balayaient les cours ont commencé à crier et les gens sont sortis de partout. Pour un des témoins, les cris des femmes étaient comme un signal pour le village. Les habitants étaient donc nombreux, vieux, jeunes, femmes et enfants à convergé vers eux. Ils étaient armés qui de bâton, qui de gourdin, ou encore de machette et de pierre. « On a essayé des tirs de sommation mais dans la foule, il y en avait qui disaient que nous n’oserons pas tirer sur eux et qu’il fallait foncer sur nous. Alors nous avons décidé de replier. En voulant monter, deux éléments ont vu leurs kalachnikovs tombées. Les 2 chefs ont donné l’ordre d’immobiliser les véhicules pour qu’ils aillent récupérer les armes. Lorsqu’ils y sont allés, ils ont été encerclés par la foule en furie. On avait beaucoup de blessés et il était difficile d’organiser une riposte. De plus on n’a pas voulu faire usage de la force dont nous disposions. Sinon, nous aurions pu faire usage de nos armes pour récupérer nos chefs mais nous sommes dits qu’il y a d’autres moyens de le faire. Au même moment, les villageois plaçaient des barricades à l’aide de moyens de fortune pour nous empêcher de rouler aisément avec les véhicules. Lorsque nous avons réussi à sortir du village, sans nos chefs, nous rechercher une zone de réseau pour joindre notre hiérarchie et des personnes à mêmes d’intervenir pour que nous récupérions nos chefs. Le chef d’un village voisin aurait été mis à contribution mais le pire s’était déjà produit. Les deux officiers avaient déjà trouvé la mort entre les mains de cette population. A entendre les témoignages, la capture des officiers et leur mort se seraient joué en l’espace de 45 minutes puisque c’est lorsqu’ils sont arrivés à Yendéré où ils ont eu le réseau qu’ils ont pu joindre la hiérarchie qui à son tour leur a annoncé le drame.

Go Mamadou TRAORE

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