Balade du griot : ces voisins de quartier qui débarquent incognito

Récemment, en allant à la maison, le griot est tombé sur une de ses connaissances qui tuait son temps dans un « grin de thé ». Alors qu’il était pressé de rentrer chez lui ce jour-là pour résoudre une question, il a dû faire escale pour les salutations d’usage, synonymes de respect et de courtoisie. Visiblement ses vis-à-vis étaient assez passionnés par un débat qui battait son plein dans leurs échanges et liés à celui de voisins que les habitants découvrent à leur réveil dans le quartier. Pour ce faire, il fut obligé de prendre en patience son urgence.

C’est là que le griot découvrit dans certaines narrations des faits par rapport à ces nouveaux venus dans le quartier qu’il y a une certaine psychose dans certains secteurs par rapport à certains faits. Car certains ayant vécus des faits inoubliables qu’ils imputent à tords ou à raison à ces nouvelles présences dans leur environnement. Ce sont ces jeunes filles et garçons qui surgissent du jour au lendemain dans un secteur comme par miracle.

Dans la ville de BANFORA, ils sont plusieurs citoyens à constater ces débarquements dans leur environnement immédiat. Le constat le plus souvent, c’est que c’est au réveil que l’on constate ces nouveaux voisins. Ces derniers venus vont et viennent souvent sans égards au voisinage. En effet, rares sont ces nouveaux venus au quartier qui balancent un bonjour de courtoisie à ceux qu’ils ont trouvés. Pourtant dans la tradition africaine que le griot maitrise bien, le nouveau venu doit faire le tour du voisinage afin de se présenter et partant, découvrir par la même occasion ses voisins.

Comme c’est bien connu dans certains milieux, il ne faut pas chercher des histoires à un inconnu. Conséquence, voilà des gens qui évoluent incognito dans le secteur et qui disparaissent après comme par enchantement. Leur prochaine chute, c’est d’autres villas dans d’autres secteurs où ils vont et viennent sans rendre compte à qui que ce soit. Une situation qui semble arranger d’ailleurs ces nouveaux venus.

Le problème, c’est que cela ne se passe pas sans incidents.  Après ce genre de débarquements, surviennent d’autres pratiques décriées, essentiellement liées aux petits vols dans le quartier. Les habitants d’un secteur périphérique de Banfora qui ont vécu l’amer présence de ces jeunes garçons et filles, ont soutenu certains dans ce débat très animé. D’autres ne sont pas passés par quatre chemins pour accuser ces nouvelles présences dont on ne sait d’où elles sont venues. Dans ce débat, certains ont été plus virulents, soutenant qu’ils sont là dans le quartier, ils rodent tout en nous surveillant. « Ma femme a commis une négligence, le temps de revenir son porte-monnaie avait disparu au salon », a soutenu quelqu’un pour qui, ce n’était pas la première fois qu’ils perdaient quelque chose. « Il suffit d’un moment d’inattention comme si dans le secteur nous étions surveillés », conclura un autre.

Cette situation d’inconnus qui débarquent du jour au lendemain est donc une préoccupation dans certains milieux. Ces derniers occupent une villa dans une cour unique où personne n’a le droit de regard. En effet, comment aborder un étranger dans le secteur qui va et vient et qui n’est pas capable de vous dire un petit bonjour au passage ? De l’avis du griot, c’est une situation tout de même compliquée. Elle ne permet pas une certaine familiarité avec les nouveaux venus car, bon gré ou mauvais gré, ces derniers ont déjà érigé leurs barrières.

Depuis, le griot se pose de bonnes questions. Sont-ils des jeunes gens sur lesquels il convient de jeter le doute à cause de ces petits vols ? Dans leurs débarquements, les autorités sont-elles au moins informées ? Ces débats ont permis au griot de voir plus clair dans son secteur. En effet, il se souvient que dans son secteur, il rencontrait matin midi et soir ce type de jeunes.

Wangola Médias.