TGI de Banfora : 5 ans de prison requis contre deux VDP de Fandjora dont 4 ans fermes pour l’un et 2 ans fermes pour l’autre
Deux VDP de Fandjora, village rattaché à la commune de Tiéfora et situé à une trentaine de kilomètres au Nord de Banfora étaient devant le TGI de Banfora le 7 novembre 2023 pour répondre des faits de coups et blessures volontaires ayant entrainé une incapacité temporaire de travail de 10 jours et des faits d’incitation au viol.
L’un de ces deux VDP se nomme BA et l’autre SI. Le 1er septembre, alors qu’ils se trouvaient en patrouille, ils ont interpellé une fille aux environs de 1 heure du matin. Une serveuse dans un maquis dans la place du nom de SF qu’ils connaissent bien. A la question de savoir ce qu’elle faisait dehors à cette heure, la fille explique qu’elle revient de chez son copain. Ce dernier qui avait déjà reçu la visite d’une autre fille lui aurait demandé de rentrer chez elle et c’est ce qu’elle faisait. Pendant que les VDP posaient d’autres questions à SF, arrive un jeune homme qui lui aussi sera interpellé. Et, les VDP, faisant allusion à la crise sécuritaire, de demander à ce dernier s’il n’était pas au courant de ce qui se passe dans le pays. Pourquoi êtes-vous dehors à une heure aussi tardive ? interrogent les deux volontaires qui sont allés jusqu’à estimer que la fille entretient des relations avec les djihadistes.
S’expliquant au président du TGI, BA soutient que c’est parce que la fille et le jeune homme donnaient des réponses fallacieuses à leurs questions que, pris de colère, ils les ont fouettés à l’aide de courroie. La victime ajoute qu’ils ne se sont pas limités à les frapper car ils les ont amenés à côté d’un étang qui se trouvait non loin et les ont obligés à s’y baigner après avoir ôté leurs habits. Selon la fille, il fallait vite se jeter à l’eau pour éviter les coups de fouet qui pleuvaient sur elle. Après plus d’une heure de baignades, les deux ont été invités à sortir de l’eau et à faire l’amour devant les VDP. Bien sûr, étant dans une situation très peu confortable, le jeune homme qui n’était donc pas dans de bonnes dispositions, ne pourra rien faire. A la question du président de savoir si ce que dit la fille est exact, VDP nient avoir demandé cela aux deux. Ils ne reconnaissent pas non plus avoir dit à la fille de descendre dans l’eau. C’est elle-même qui s’est jetée à l’eau alors qu’on s’adressait au jeune homme, disent-ils. Et même s’ils reconnaissent avoir donné de coup de cravache, le nombre ne saurait dépasser 3 soutiennent-ils fermement.
C’est au bout de plus de 3 heures de captivité que le jeune homme sera libéré. Il était trois heures du matin. La jeune fille, elle, sera accompagnée par le VDP BA jusque chez son patron. Ce dernier n’ouvrira sa porte que lorsqu’il a reconnu la voix de la fille. Une fois sorti, il trouva sa serveuse dans un état qui l’a profondément déçu. Présent au TGI en qualité de témoin, il dira que c’est ce qui l’a amené à porter plainte au commissariat de police de Bérégadougou. Au cours des débats, il est ressorti que BA a fait des avances à la fille SF qui aurait refusé. Pour elle, c’est représailles à ce refus qu’elle aurait subi ce traitement. Toute chose que le prévenu, droit dans ses bottes, a réfuté.
Avant de demander au président de les reconnaitre coupables de faits à eux reprochés, le procureur s’est donné la peine de faire une sensibilisation à leur intention et à l’intention des autres VDP qui pourraient être dans la salle. Pour le parquetier, ce comportement-ci des deux VDP de Fandjora n’honore pas leur corps. Pour lui, les VDP doivent agir en toute responsabilité et surtout, ils doivent se référer à la police ou la gendarmerie lorsqu’ils sont face à ce genre de situation. A entendre le procureur, le VDP doit rassurer sa population par son comportement. C’est ainsi qu’il pourra bénéficier de sa collaboration. Toujours selon le procureur, plusieurs exactions des VDP sont rapportées à la justice tous les jours à travers des plaintes. Des cas d’escroquerie, de raquette qui ne les honorent pas. Dans ses réquisitions, le parquetier a fait remarquer que le VDP BA est un repris de justice. En effet il a déjà séjourné à la maison d’arrêt et de correction de Boromo pour purger une peine. Contre lui, il a été requis 5 ans de prison dont 4 ans ferme. Pour son collègue SI, le procureur a requis 5 ans de prison dont 3 ans fermes. Il a également requis 1 million de francs CFA d’amende assorti de sursis à exécution pour les deux. Le dossier a été mis en délibéré pour demain 14 novembre 2023.
Wangola Médias