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Sitarail : Des commerçantes bloquent les rails à Banfora.

Dans l’après-midi de ce jeudi 23 novembre 2023, des commerçants du train ont érigé des barricades sur les rails au passage à niveau du secteur n°8 de Banfora quartier Dianabama. Ils protestaient contre le fait que le train voyageur, qui a repris la desserte de certaines villes du Burkina, n’arrive pas à Banfora. Ils exigent l’ouverture du chemin de fer Ouagadougou-Abidjan. Ils répondaient à un mot d’ordre de l’association nationale des commerçants du train.

En barricadant les rails, les commerçants du train entendaient manifester leur mécontentement par rapport à la non-reprise des activités du train voyageur

Pour se faire entendre, ils étaient des femmes, des jeunes et des hommes à sortir pour la circonstance. À l’aide d’un tronc d’arbre et des piquets de fortune le tout rythmé par des coups de sifflets intermittents, les manifestants d’une soirée ont bloqué le chemin de fer devant les regards interrogateurs des passants. « Notre but, nous sommes venus pour manifester notre mécontentement par rapport à la situation du train voyageur », a justifié Jean Paul Ouédraogo, un représentant des commerçants du chemin de fer de Banfora. A l’entendre, depuis 3 ans le train voyageur est en arrêt. « Ils ont annoncé le Covid-19 et jusqu’à nos jours, ce train est arrêté. Des initiatives ont été prises par l’association des commerçants du train et des doléances ont été adressées aux autorités et aux responsables de la Sitarail pour la remise en marche du train voyageur.

Jean Paul Ouédraogo « si c’est avéré que les rails ne sont pas bons de Niangoloko à Abidjan, il vaut mieux arrêter le train marchandises »

La date du 7 novembre dernier avait été promise et c’est finalement le 17 novembre que la reprise a été effective au grand bonheur des commerçants du train. « Nous avions demandé Ouagadougou-Abidjan, mais, finalement à notre grande surprise, ils sont venus s’arrêter sur le tronçon Ouagadougou-Bobo », s’est plaint Jean Paul Ouédraogo. L’explication donnée serait que de Niangoloko à Abidjan, le chemin de fer n’est pas en bon état. Une raison qui ne convainc pas les manifestants de la cité du Paysan noir. En effet, soutiennent-ils, « les rails ne sont pas bonnes alors que le train marchandises charge et vient passer et on nous dit que les rails ne sont pas bons ?», s’interroge le porte-parole des manifestants pour qui, vu qu’ils n’ont pas les moyens, ni la force si ce n’est revendiquer, « nous nous sommes dits si c’est avéré que les rails ne sont pas bons de Niangoloko à Abidjan, il vaut mieux arrêter le train marchandises », tranche Jean Paul Ouédraogo.

Tinguéri Salimata, une commerçante, « nous sommes ici parce que nous avons faim. Nous n’avons plus d’argent pour mener nos activités »

Pour les manifestants, le train voyageur est leur gagne-pain quotidien car donnant beaucoup d’opportunités aux commerçants pour subvenir à leurs besoins. « Nous réclamons que le train voyageurs Ouagadougou-Abidjan voit le jour. Si ce n’est pas possible on arrête. C’est-à-dire que le train marchandises aussi ne passera pas. Que les deux trains s’arrentent jusqu’à ce que nous ayons gain de cause », ont lancé visiblement déterminés les manifestants qui ont soutenu qu’ils sont en sit-in et que le train marchandises qui a quitté Abidjan, ne passera pas. « Mène venant de Ouagadougou, il ne passera pas » a ajouté Jean Paul Ouédraogo.

 À entendre les mécontents du chemin fer, c’est sur toute la ligne et pas seulement à Banfora. « C’est nationale, c’est une lutte commune », précisera Jean Paul Ouédraogo, pour qui, le mot d’ordre qui est venu de leur association devra se poursuivre jusqu’à satisfaction de leurs revendications.

Djénéba Konaté dit n’avoir rien appris d’autre que le commerce du train

Pour dame Ouédraogo née Tinguéri Salimata, une commerçante, « nous sommes ici parce que nous avons faim. Nous n’avons plus d’argent pour mener nos activités », soutiendra-t-elle, se souvenant qu’avant l’arrêt du train voyageur, elles arrivaient à soutenir leurs maris. Même son de cloche chez dame Djénéba Konaté. A l’entendre, depuis 2003, elle est commerçante au niveau de la gare du train. « Nous n’avons pas appris un autre métier. Mais ce que nous gagnons comme retombées dans ce commerce c’est nous qui connaissons. Le papa n’est plus là, c’est nous qui nous occupons de nos frères, leur santé et leur scolarité. Nous faisons tout à travers cette activité. Et si maintenant il n’y a plus de train on fait comment ? », interroge-t-elle.

Pour les manifestants, aucun train ne passera si leur revendication n’est pas satisfaite

C’est dire que l’espoir est à nouveau déçu. Car, à entendre dame Konaté, à l’annonce de la reprise du train pour ce 17 novembre 2023 après un arrêt de trois ans, c’était la joie dans leur rang. « C’est à nouveau le découragement et je suis même tombée malade », a avoué Djénéba Konaté.

Sié Yacouba Ouattara

Wangola Médias.

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