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Rentrée scolaire 2023-2024 : La désillusion des vendeurs de vélos.

Après les libraires, qui dans leur ensemble indiquent que les parents d’élèves se plaignent de la hausse des prix des fournitures scolaires et une baisse des chiffres d’affaires face à l’insécurité, les vendeurs de vélos et de sacs d’écoliers vivent les mêmes réalités. Les vélos ne s’achètent qu’à compte-gouttes.

Belém Abdoul Rahim (vendeur de sacs d’écoliers) « l’année passée nous avons vendu plus que cette année ».

« Je vends des sacs et nous rendons grâce à Dieu. Toutefois, il y a trop de fatigue dans l’activité.  Parce que les gens viennent en tout cas mais ils discutent trop sur les prix des marchandises. Si tu n’es pas rompu dans l’art de la parole, tu ne peux pas bien accueillir les clients. Ils n’ont pas suffisamment d’argent et c’est pourquoi ils insistent souvent exagérément sur les rabais. Mais il y en a pour qui ce n’est pas une question d’argent, mais ils ne veulent pas simplement dépenser. Mais nous nous comprenons toujours avec nos clients, nous accueillons tout le monde. En ce qui concerne les ventes, elles sont en deçà en cette rentrée scolaire comparativement à l’année passée. Cela est lié au manque d’argent. L’année passée nous avons vendu plus par rapport à cette année et cette situation est sans doute liée à la situation sécuritaire du pays. Voilà pourquoi nous prions pour le pays et que chacun se batte dans son domaine et à sa manière pour que la paix revienne. C’est comme ça que tout redeviendra normal. Ce que nous vivons actuellement, tout le monde le sait, mais prions pour la paix et surtout pour le Capitaine Ibrahim Traoré pour qu’il puisse poursuivre dans la détermination son œuvre de pacification du pays. Nous sommes engagés dernière lui et s’il plaît à Dieu, le Burkina va retrouver sa quiétude ».

Soulama Sadouba Stéphane (vendeur de vélo France au-revoir devant la nouvelle mairie). « Nous n’avons pas fait de bonnes affaires »

« Nous n’avons pas fait de bonnes affaires. En tout cas, nos prévisions de ventes n’ont pas été atteintes. Les gens viennent, ils se plaignent du manque d’argent. Ils soutiennent que les temps sont durs. Donc nous n’avons pas pu vendre beaucoup. Je crois que cela s’explique par l’insécurité. Les villageois venaient payer les vélos avec nous mais ils sont devenus des personnes déplacées internes (PDI) qui ont rejoint les villes. Ils n’arrivent plus à cultiver pour vendre et régler certaines choses. Ils sont en ville et c’est très compliqué pour tout le monde. Nous n’avons pu vendre que quelques vélos et la satisfaction n’est pas au rendez-vous. Ce que je peux dire, c’est que l’Etat doit voir et tout mettre en œuvre pour le retour des déplacées chez eux pour qu’ils retrouvent leurs activités afin que nous les commerçants nous puissions nous en sortir. C’est grâce à eux que nous aussi nous subvenons à nos besoins ».

Marico Yacouba (vendeur de vélo veufs du côté de la compagnie de transport Rakiéta)

« Cette année, je n’ai pas pu vendre beaucoup de vélos. Les années précédentes, je prenais 30 cartons de vélos soit 120 vélos et j’arrivais à tout écouler. Cette année j’ai pris seulement 20 cartons soit 80 vélos. Mais je crois qu’on n’a même pas pu vendre 5 cartons. Dans chaque carton vous avez 4 vélos. Cette situation est due aux personnes déplacées internes. Avant cette crise sécuritaire, les gens quittaient les villages pour venir scolariser leurs enfants en ville. Pour les élèves qui logent loin de leur école, les parents arrivaient à payer des vélos.  Chez ces parents actuellement ça ne va pas. Dans ce contexte peut-on oser parler d’acheter un vélo ? Donc je me dis que c’est à cause de la situation sécuritaire que les parents n’achètent pas de vélos car ils sont coincés financièrement. Nous prions afin que la sécurité revienne au pays, que la volonté de nos autorités soit faite pour le retour de la paix et que nos affaires reprennent comme avant. Sinon, sur les 5 cartons j’ai au moins près de 9 vélos payés à crédit ».

   Propos recueillis par Wangola Médias.

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