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Mawa Zoungrana, promotrice du Tour Cycliste International de Siniéna : « je ne vais pas laisser mes frères et sœurs de la région des Cascades à la     10e édition »

Amoureuse de la petite reine, Mawa Zoungrana, née Soulama, n’est plus à présenter dans le monde du cyclisme Burkinabè. Le sang du cyclisme coule dans ses veines, pourrait-ont aisément conclure. Promotrice du célèbre « tour cycliste international de Siniéna » avec 9 éditions dans le carcois, elle est également l’initiatrice de cet autre tour cycliste à la faveur de l’hydre terroristes au Faso, à savoir le « tour de la reconquête ».

Avec cette femme battante du cyclisme Burkinabè, Wangola Médias, est allé étancher sa curiosité sur plus d’un aspect de la face cachée sur elle et partant, du cyclisme au Faso.

Wangola Médias : Comment êtes-vous arrivée dans le cyclisme, et mieux, à devenir une grande promotrice ? Pour une femme c’est un peu curieux de comprendre cette passion.

Je me suis retrouvée dans le cyclisme parce que c’est ma passion et aussi le sport de façon général. Mais j’ai aimé le vélo depuis mon enfance. Dans notre région, les Cascades, le vélo, c’est notre moyen le plus sûr et le plus pratiqué par les populations rurales. Avec le vélo, les femmes font tout, même les hommes : aller au marché, au champ, faire des petites compétitions à droite et à gauche. Vraiment, c’est intéressant et jusqu’à présent, j’ai l’envie de prendre le vélo pour faire des compétitions s’il plait à Dieu dans les jours à venir (rires).

Siniéna Tour cycliste International a débuté localement. D’abord, on essayait de le faire entre nous et avec le temps, nous l’avons fait au plan régional avec Bobo, Dédougou.

Actuellement vous allez à vélo parce que c’est votre passion ?

A l’heure actuelle, je trouve que si on pouvait même rouler avec les vélos pour aller au service, ça allait être très intéressant. Parce que c’est le sport en même temps et ça maintient, ça libère et c’est moins couteux.

D’où vous êtes venue l’idée du tour cycliste international de Siniéna ? parlez-nous du début de ce tour puisse que nous sommes à la 9è édition ?

Siniéna Tour cycliste International a débuté localement. D’abord, on essayait de le faire entre nous et avec le temps, nous l’avons fait au plan régional avec Bobo, Dédougou. On invitait ces clubs qui participaient toujours avant qu’on ne soit affilié à la fédération nationale du cyclisme.

C’est après tout ce chemin que j’ai pensé à créer le club MAKAFA (le club du village de Siniéna, NDLR) et c’est à la 4è édition que j’ai fait venir les professionnels de Ouagadougou et les autres régions pour venir compétir petit à petit au niveau du village de Siniéna.

Aujourd’hui ce tour est international. Comment êtes-vous arrivé à joindre d’autres pays comme le Mali et la Côte d’Ivoire à votre initiative cycliste ?   
Le Mali nous invitait de temps en temps, la Côte d’Ivoire aussi. Et si tu veux faire quelque chose à long terme, il faut le faire au sérieux. Surtout si tu aimes la chose, vraiment, il faut chercher. Donc j’ai essayé de lier amitié avec les présidents des clubs du Mali et de la Côte d’Ivoire et petit à petit, c’est cela qui a amené l’amitié et ils sont venus participer à notre 5è édition. C’est ainsi que Siniéna tour est devenu international.

Quel bilan tirez-vous de la 9è édition qui vient de s’achever le 11 mai dernier ?

Pour moi, la 9è édition s’est très bien passée. C’est positif parce que les acteurs sont montés sur les vélos et ont compéti sans problème. Celui qui s’est blessé, c’est un coureur du Mali et c’est un mouton qui est sorti devant lui mais Dieu merci, il s’est relevé et il a poursuivi la course. Je pense vraiment que ce tour s’est très bien passé et j’ai vu que le village était mobilisé, les gens sont venus de partout et je tire mon chapeau à tout le monde.  

Globalement, après 9è éditions, quel bilan dressez-vous ? Y a-t-il des motifs de satisfactions qui animent la promotrice que vous-êtes ?

Je suis bien satisfaite. Ma satisfaction est tellement grande que je ne peux même pas la mesurer. Parce qu’effectivement, jusqu’à neuf éditions, vraiment, j’ai tenu. Sinon, ce n’est pas facile mais je suis satisfaite. Déjà je pense à la dixième édition.

Quelles sont les difficultés liées à une organisation du tour ? Tout le monde sait que c’est une grande organisation.

De nos jours, les sponsors se font rares et au niveau de la fédération Burkinabè du cyclisme aussi, eux aussi ne cherchent pas à aider les présidents de clubs. Au Burkina Faso, les présidents de clubs de cyclistes souffrent beaucoup. Parce que pour avoir les matériels, il faut passer par milles chemins. Des fois, ce sont les anciens matériels qu’on amène et ça se vent autour de nous-même. Sinon pour avoir du neuf, il faut commander. Même les vélos, ce n’est pas simple pour les avoir au niveau du Burkina.

Vous abordez là la gestion d’un club. Vous êtes présidente d’un club, dites-nous comment les présidents de clubs s’en sortent au Burkina Faso ?

Les présidents de clubs s’en sortent difficilement comme je viens de le dire. Être président de club n’est pas simple, c’est difficile. Les sponsors se font rares et l’Etat ne fait rien pour les présidents de clubs comme au niveau du football.

Donc c’est un peu difficile pour que les clubs évoluent au Burkina parce que si tu n’as pas de sponsors, tu n’as pas d’argent pour entretenir. Tu peux vraiment créer ton club et souffrir et par finir le club est là de nom. Et les clubs que je vois ici, ce sont des clubs pour les élections. Sinon, si ce ne sont pas des clubs qui vivent comme il se doit. Je pense qu’au Burkina, si je ne me trompe pas, il y a que 5 clubs. Ce n’est pas simple. C’est difficile, il faut former les coureurs, les donner à bien manger, il faut les loger et tout cela n’est pas une simple affaire.

Mais avec vos coureurs, arrivez-vous à vous comprendre très souvent ?

Au niveau du club MAKAFA, vraiment, avec les coureurs on se comprend. Parce que des fois, le coureur peut venir dire qu’il a un problème, soit de santé ou de famille et il faut tout faire pour faire quelque chose pour la personne parce que c’est comme si la personne travail chez toi. Donc c’est difficile de le laisser partir sans rien, il faut le supporter avec toute sa famille.

Si tu viens à MAKAFA, il faut qu’on te forme, mais encore tu dois pouvoir faire quelque chose de tes dix doigts. Si tu es à l’école, nous essayons de payer ton école pour que tu puisses continuer. Au cas contraire, c’est soit la mécanique, la soudure ou la tapisserie. On essaye de les former parce qu’après le sport, il faut vivre.

Siniéna tour international n’est pas votre seule initiative en cyclisme. Il se trouve que vous avez aussi initié le tour de la reconquête. Aujourd’hui, quel bilan tirez-vous par rapport à l’initiative du tour de la reconquête ?  

Le tour de la reconquête est une belle initiative. Parce qu’il y a des régions où nous sommes partis et les premiers dirigeants de ces régions étaient contents et ils ont demandé de revenir parce qu’il n’y avait pas d’activités chez eux. C’est comme à Dédougou où les gens pensaient que c’était une zone rouge. Quand on partait ce n’était pas facile, les gens avaient peur.

La première édition s’est déroulée à Gaoua, et là-bas aussi il y avait des problèmes jusqu’à ce que l’AS-Bessel n’a pas pris part à la course. Parce qu’ils ont dit au président de Bessel que je suis en train d’envoyer les coureurs à l’abattoir. Ça fait que l’équipe n’a pas participé et j’ai eu pas mal de problèmes pour démarrer le tour de la reconquête parce qu’on ne se comprenait pas avec la fédération et tout ça. Mais après, le président de la fédération a essayé de mettre la balle à terre pour qu’on puisse commencer le tour de la reconquête.

Avec le recul, dites-nous si vous êtes satisfaites d’avoir initié ce tour de la reconquête ?

Si c’était à refaire j’allais vraiment le faire et je sais qu’on va reprendre et faire les 8 régions qui restent. Parce qu’on a fait 5 régions et j’attends toujours le fond du ministère des sports. S’il plait à Dieu, dans les mois à venir, nous allons voir ce qu’il y à faire pour relancer le tour de la reconquête.

D’une manière générale, que pensez de la reconquête même du territoire du territoire par les autorités ?
Pour la reconquête, je sais que nous allons reconquérir le Burkina Faso entier et cela ne prendra plus longtemps. Parce que le tour de la reconquête nous allons aller la courir à Dori, à Djibo et à Ouahigouya s’il plait à Dieu. Je suis confiante.

Mawa Zoungrana « Le tour de la reconquête est une belle initiative. Parce qu’il y a des régions où nous sommes partis et les premiers dirigeants de ces régions étaient contents et ils ont demandé de revenir parce qu’il n’y avait pas d’activités chez eux ».

La 9è édition du tour cycliste international de Siniéna vient de se dérouler. Le gouverneur des Cascades vous invite à faire de la 10è édition plus grandiose. Comment comptez-vous s’y prendre ?

Dès à présent, je vais commencer l’organisation de la 10è édition du tour de Siniéna. Et pour cela, je ne vais pas laisser mes frères et sœurs de la région des Cascades parce que Siniéna Tour international a permis à tout le monde entier de connaitre la région des Cascades, même sans venir au Burkina.

Donc je lance un appel pour qu’eux aussi puissent faire quelque chose à la 10è édition en me soutenant pour que cette fête du vélo soit grande. Les opérateurs économiques et le gouvernement, je pense qu’ils ne vont pas rester à me regarder sans rien faire.

Et tous ceux qui ont aidé MAKAFA jusqu’aujourd’hui, quand j’ai dit que c’est la 9è édition, ils m’ont dit va la faire et tu reviens. Parce qu’ils savent que j’ai tenu et qu’au Burkina, ils ont rarement vu cela. Tenir jusqu’à la 9è et 10è édition, qu’ils verront ce qu’ils vont faire pour mettre la main pour que cette 10è édition soit grande comme le veut le gouverneur.

Pour cette 10è édition, dites-nous ce que vous attendez des filles et fils de la région des Cascades ?

Pour la 10è édition, je sais qu’ils ne vont pas me regarder comme les autres éditions. Parce que pour les autres éditions, je les ai compris. Car si tu commences quelque chose au Burkina, tant qu’on ne voit pas ça monter, on va penser que tu plaisante d’abord parce que le vélo n’est pas comme le football. Ce n’est pas comme les autres disciplines sportives où c’est facile. Un vélo peut couter deux à trois millions.

Celui qui a été deuxième à Bobo a couru avec un vélo soudé et attaché avec des caoutchoucs pour que ça ne le dérange pas pendant la course parce qu’on a essayé de chercher un autre vélo. Il avait eu un accident il y a 4 jours avant de venir à Bobo pour le tour du fond. Donc on priait Dieu pour quelque chose n’arrive pas et Dieu merci, cela s’est bien passé et il a été deuxième.

Quelque chose vous reste-t-il encore sur le cœur ?

Je demande à l’Etat et aux opérateurs économiques d’essayer de voir le cyclisme au Burkina Faso. Et je demande aussi à la fédération de tout faire pour former nos coureurs à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Parce que les années passées, ça allait un peu avec les cyclistes, mais aujourd’hui, le cyclisme Burkinabè a beaucoup régressé. Nous étions même avant le Mali mais aujourd’hui, on ne peut pas se mesurer avec ce pays.

Vous voyez, nous sommes partis la dernière fois au tour du Benin, le Mali s’est fait remarquer avec Yaya Diallo qui a pris la coupe ici au Siniéna tour international l’année passée. Eux ils se forment et il faut aussi que nous nous formons pour rehausser le niveau du cyclisme afin que le Burkina puisse avoir de grands coureurs dans les années à venir.   

Entretien réalisé par Sié Yacouba Ouattara et Go Mamadou Traoré.

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