Maladie de la dengue : « Il n’y a pas lieu de s’inquiéter dans les Cascades même si quelques règles de prévention et précaution doivent être observées » dixit Docteur Yéri Sylvie Youl/ Traoré, DRSHP des Cascades
La maladie de la dengue fait parler d’elle à Ouagadougou, la capitale burkinabé, et à Bobo-Dioulasso, la 2e capitale du pays. Quelle est la situation à Banfora, chef-lieu de la région des Cascades, située à seulement 85 km de Bobo-Dioulasso ? Wangola Médias a posé la question à Docteur Yéri Sylvie Youl/ Traoré, médecin épidémiologiste et par ailleurs Directrice régionale de la santé et de l’hygiène publique (DRSHP) des Cascades. Tout en recommandant à la population d’observer certaines règles en matière de prévention et de précaution à prendre en cas de suspicion, la DRSHP des Cascades estime que dans les Cascades, il n’y a pas matière à s’inquiéter.
Wangola Médias : La dengue se manifeste à Bobo-Dioulasso, chef-lieu de la région des Haut-bassins. Doit-on s’inquiéter dans la région des Cascades qui est frontalière de celle des Hauts-Bassins ?
Docteur Yéri Sylvie Youl/ Traoré : Avant toute chose je voudrais dire merci à Wangola Médias pour l’opportunité qu’il nous donne pour entretenir les populations de notre ressort territorial sur un sujet d’actualité. Merci également pour cette question me permet de dire qu’il est vrai que ces dernières semaines, la situation épidémiologique dans notre pays est marquée par des cas de dengue à Bobo-Dioulasso et à Ouagadougou. Et étant donné que Bobo-Dioulasso n’est pas loin de Banfora et au regard également des conditions climatiques qui sont similaires entre ces deux villes, on ne peut pas dire qu’il n’y a pas de risque pour notre région, la région des Cascades. Sinon, jusqu’à la semaine 31, nous avons enregistré quelques cas à notre niveau mais qui sont pour la plupart des cas suspects.
Expliquez-nous DR comment se manifeste cette maladie ?
La dengue, il faut dire qu’à la base c’est une maladie qui se manifeste par une fièvre qui est associée par exemple à un mal de tête ou un mal vers les yeux. On peut aussi ressentir des courbatures et parfois cela s’associe à des manifestations hémorragiques. C’est-à-dire que la personne peut saigner du nez ou toute autre partie du corps. Dans le principe ce n’est pas une maladie dont la plupart des cas sont graves. Mais c’est souvent certains terrains où d’autres problèmes qui font qu’on a des cas graves. Sinon la majorité des cas que nous avons présentent les signes qui ont été énumérés plus haut.
Quelles précautions doit-on prendre lorsqu’on constate des signes comme ceux que vous avez énumérés ?
C’est vraiment la base de la lutte contre cette maladie. En ce sens qu’il faut prévenir. La dengue n’a pas un traitement spécifique pour dire que j’ai pris tel ou tel autre médicament qui a soigné la maladie. Donc c’est une maladie à traitement symptomatique. Si le malade a mal à la tête, on lui donne un traitement pour calmer son mal de tête. S’il a mal un peu partout dans son corps, on lui propose le traitement adapté à cela. Cependant, j’insiste pour dire qu’il y a des contre-indications. Voilà pourquoi quand on a ces signes, il est important, impératif et urgent de se rendre dans un centre de santé. Cela parce qu’il y a des médicaments que le malade qui souffre de la dengue ne doit pas prendre. Généralement, quand les gens ont mal aux articulations, ils font recours aux anti-inflammatoires du genre dichlo ou Ibuprofène. Mais il faut savoir que c’est un groupe de médicaments qu’il faut absolument éviter en cas de dengue car ils majorent le risque de saignement hémorragiques. Dans nos thérapeutiques traditionnelles, il y a des médicaments qui agissent exactement comme ces médicaments que nous venons de citer. C’est pourquoi, nous déconseillons de prendre quoi que ce soit avant d’avoir consulté dans un centre de santé.
Quelles mesures peut-on prendre pour éviter de contracter la dengue ?
La dengue est transmise par un moustique. Ce qui veut dire qu’il faut éviter le contact avec ce vecteur en assainissant le cadre de vie. En d’autres termes, s’il y a des eaux qui stagnent dans la cour, s’il y a des canaris ou des boîtes dans lesquels l’eau reste pendant longtemps, il faut vider tous ces récipients. Il faut également fermer toutes les petites flaques d’eau afin que le moustique ne puisse pas prospérer dans l’environnement. Certes, le ministère a entrepris des pulvérisations intra domiciliaires dans les zones où l’épidémie est déclarée, mais à l’échelle individuel, il est conseiller de porter des vêtements qui couvre tout le corps, puisque la piqûre du moustique se fait dans la journée. Donc ce n’est pas quand on va rentrer sous la moustiquaire qu’on se protège. La protection doit durer tout au long de la journée. Il faut veiller, surtout pour les enfants, à ce qu’ils portent des habits qui couvrent tout le corps. Dans la mesure du possible, on peut utiliser des répulsifs.
Wangola Médias