« Le don de sang rajeunit les cellules », selon Kassoum Konaté, infirmier au CHR de Banfora et donneur bénévole de sang.
La période hivernale correspond à celle du pic du paludisme et engendre une demande pressante de l’or rouge qu’est le sang. Mais quelle que soit la période de l’année, les donneurs bénévoles de sang constituent le maillon essentiel pour satisfaire la demande. Ils sont en effet des dizaines de personnes de bonne volonté à assurer ce bénévolat en vue de sauver des vies. Sont de ceux-là, Kassoum Konaté, infirmier au CHR de Banfora et Babine Augustin, instituteur également à Banfora. Ils nous parlent de leur expérience dans le don de sang ainsi que les avantages pour le donneur. Nous abordons dans ce premier entretient, l’expérience de Kassoum Konaté.
Wangola Médias : comment êtes-vous devenu un donneur bénévole de sang et à quand remonte votre premier geste ?
Kassoum Konaté : disons que c’est de façon fortuite et volontaire depuis 2006 que j’ai commencé mes premiers dons de sang. Précisément c’est en décembre 2006 que j’ai fait mon premier don de sang et c’était depuis Dédougou.
Le donneur bénévole tenant fièrement une attestation de reconnaissance
Relatez-nous votre premier don de sang. Comment cela est-il arrivé ?
Mon premier don de sang est intervenu avec l’arrivée d’une équipe du laboratoire dans un établissement secondaire où je me trouvais d’ailleurs. Elle a demandé à ce que nous donnions volontairement notre sang pour sauver des vies. Et c’est depuis lors j’ai adhéré à ce geste noble.
Après ce premier geste, dites-nous ce qui vous a motivé à rester un donneur bénévole de sang ? Quelles en sont les véritables raisons car ils sont nombreux ceux qui disparaissent après leur premier don ?
D’abord, quand ils sont venus, ils sont passés par des sensibilisations pour nous faire savoir que quand nous donnons de notre sang, c’est pour sauver des vies. Au-delà de ce geste, ils nous ont fait savoir que le don de sang nous permet de suivre nous-mêmes notre état de santé parce qu’ils ont des résultats en retour qu’ils nous donnent et qui nous permettent de suivre notre état de santé.
Et quand ils nous ont présenté de façon brève les statistiques du besoin en sang, je n’ai pas hésité en aucun moment à adhérer aux dons bénévoles de sang.
Combien de fois avez-vous déjà effectué ce geste de 2006 à 2024 ?
Depuis 2006, j’arrivais à faire mes 4 dons annuel. Pour le garçon c’est chaque trois mois qu’on peut donner son sang. Mais il est arrivé à un moment où j’ai freiné un peu pour une question de santé. En son temps, il fallait qu’on ait un logiciel où les dons de sang sont enregistrés et on n’avait pas pu tout enregistrer. De nos jours, je peux dire que j’ai à mon actif 41 dons. 41 dons parce que ce sont les dons de Bobo qui étaient enregistrés. Ceux effectués à Banfora n’étaient pas dans un logiciel mais à travers le registre j’ai pu me retrouver. Donc je puis dire que j’ai 41 dons à mon actif aujourd’hui.
Après 41 dons de sang, pouvez-vous nous parler des avantages pour le donneur ?
Ok. Pour ma personne, je dis d’abord que le don de sang, psychologiquement, me soulage quand je me rends compte que je sauve des vies. Deuxième élément, le don de sang rajeunit les cellules. C’est-à-dire qu’à l’instant T qu’on fait un prélèvement de sang, les cellules se renouvellent. Toute chose qui me permet de maintenir ma santé de façon parfaite. Voilà de façon ramasser sans rentrer dans les détails, dans les termes techniques parce que je suis du domaine. En tout cas, le don de sang contribue à la santé parfaite et à sauver beaucoup de vies.
Après toutes ces années, qu’est-ce que vous gardez comme souvenirs ?
De mauvais souvenirs, je n’en ai pas encore rencontrés. Mais de beaux souvenirs je dis oui. C’est vrai que le don bénévole ne nous permet pas de savoir à qui nous avons donné notre sang. On suppose que ça sauve des vies et pour avoir été du milieu où j’exerce, quand je vois que nous avons beaucoup de patients que nous arrivons à sauver et que je les revois plusieurs années après, je me dis que je fais partie de ceux-là qui ont permis à ces patients d’être sur pieds. Voilà autant de souvenirs pour moi.
Konaté Kassoum « quand on fait un prélèvement de sang, les cellules se renouvellent ».
Dites-nous si vous avez déjà eu une reconnaissance particulière après toutes ces années de sacrifices ?
Une reconnaissance, je ne sais pas de qui elle doit venir. Mais la première reconnaissance vient de Dieu et déjà je me dis qu’il y a une reconnaissance. Même si ce n’est pas un humain qui est venu vers moi. Mais au-delà de ça, je dis merci à certains promoteurs aujourd’hui qui font des efforts pour nous mettre en lumière afin d’attirer d’autres personnes à notre mouvement. Je dirai que pour ces derniers jours, nous avons eu des reconnaissances à travers des tableaux, des attestations de reconnaissance qui nous sont allés droit au cœur parce que ça nous a beaucoup fait plaisir. Mais avant cela, il y a eu des bonnes volontés qui ont pu nous faire des gestes. Je me garde de les citer ici car peut-être qu’ils ne l’on pas fait pour qu’en retour ils retrouvent ça sur la toile. Des voix plus autorisées vont peut-être le dire un jour. En tout cas, quand nous donnons le sang, nous n’attendons rien en retour. Mais nous ne refuserons pas non plus s’il y a des reconnaissances, que ce soit par écrit ou de façon verbale. Ce serait le bienvenu.
Un dernier mot ?
Ce serait un cri de cœur à l’endroit de tous ceux qui me lisent à qui je demande de se joindre à nous. Parce qu’autant que nous sommes, nous sommes à la fois des donneurs et des receveurs. Nous pourrons un jour nous retrouver à la place de ces patients qui reçoivent ce produit précieux qu’on appelle d’ailleurs l’or rouge. N’attendons pas que nous soyons dans le besoin pour réfléchir à comment trouver le sang. Nous pouvons prévenir et je pense que chacun de nous peut faire un effort et donner un tant soit peu de ce produit précieux.
Propos recueillis par Sié Yacouba Ouattara.
Wangola Médias.