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Lavage de véhicules : Son Daouda, « l’ivoirien » qui fait la joie des clients.

« Je demande aux jeunes de prendre courage et de ne pas trier les métiers sinon ils vont voler », prévient, ferme, ce laveur de véhicules du côté de Palace hôtel de Banfora. Son Daouda, puisse qu’il nomme à l’état civil, se laisse affectueusement appeler « ivoirien » alors qu’il est un Burkinabè pur. Laveur de véhicules, on peut l’apercevoir occuper toute la journée pour rendre service à ses clients venus à son adresse. Son courage pour son gagne-pain séduit et Wangola Médias est allé à sa rencontre. Il ne regrette pas de mener ce boulot. Bien au contraire et son adresse à la jeunesse désœuvrée, il faut toujours aimer ce que l’on fait si l’on veut gravir l’échelle sociale.

Avant d’embrasser ce métier de laveur de véhicules, Son Daouda était un couturier de profession en république de Côte d’Ivoire. Mais, des raisons de santé l’ont amené à faire une croix sur ce métier. « Comme je ne me sentais pas bien, je suis revenu au Burkina pour faire un traitement », relate l’ivoirien qui confie qu’il a fini par rester au pays car à maintes reprises, une fois la santé retrouvée au Burkina, dès rentré en Côte d’Ivoire, il retombait malade le lendemain. C’est en 2018 qu’il a finalement pris la résolution de demeurer au Faso car, « ici quand je fais quelque chose je ne tombe pas malade. J’étais prêt à retourner en Côte d’ivoire mais en y réfléchissant, j’ai renoncé du fait que si je suis ici ça va, je ne tombe pas malade. En Côte d’ivoire, on gagne facilement de l’argent mais si tu gagnes l’argent et tu n’es pas en bonne santé il faut rester dans ton pays. Peut-être que c’est ton pays qui t’appelle et tu ne le sais pas ».

Daouda Son et son collaborateur en plein lavage

Désœuvré au début, Son Daouda, a fini par entamer le métier de lavage d’abord à côté de la banque BSIC dans les années 2018-2019. Travaillant au compte de quelqu’un, il a fini par ouvrir son propre lavage au niveau de Palace Hôtel sur l’axe Bobo-Dioulasso. C’est le début d’une aventure jusque-là sans regret pour l’ivoirien. « Quand les gens viennent je fais bien leur travail et ils sont contents », affirme-t-il. Le satisfecit de sa clientèle lui vaut actuellement sa propre satisfaction. « Je ne peux pas gâter le nom de Dieu », nous avoue-t-il encore très ambitieux. « Je vois que le lavage ça va mais je veux que ça aille plus de l’avant. Si tu commences une activité et tu gagnes quelqu’un pour te pousser, tu peux réaliser quelque chose de grand. Mais si tu dois te débrouiller pour tout trouver jusqu’à grandir, ce ne sera pas facile, tu ne peux pas aller vite », a poursuivi l’ivoirien qui dit n’avoir pas encore bénéficier d’un quelconque soutien.

Selon Daouda Son, ce métier nourrit son homme

En attendant, beaucoup de clients qui viennent de la capitale lui donnent le courage d’avancer. En claire, il reçoit des promesses qui ne se sont pas encore réalisées. Ces promesses sont le fruit de son travail bien fait. « Je n’ai jamais fait un travail et la personne s’est découragée. Le travail, c’est le courage et l’amour », soutient le laveur qui souhaite obtenir plus de soutiens pour bien organiser son lavage et devenir un entrepreneur et employer des jeunes qui peuvent aussi gagner leur pain, satisfaire leurs besoins ou nourrir leurs familles.

A entendre Son Daouda, il veut employer beaucoup de jeunes mais tout cela passe par une organisation à travers des moyens qui lui permettront de mieux s’équiper et d’effectuer sur place le vidange pour ses clients qui le désirent. « Je vois des jeunes qui passent, ils me regardent et ne veulent pas travailler », regrette-t-il.

Pourtant, foi de l’ivoirien, « si tu fais le lavage et tu le prends au sérieux, tu ne vas jamais sortir et retourner à la maison les mains vides », révèle-t-il. Son secret ? « Si je travaille pour quelqu’un je fais comme si c’était mon propre véhicule. Une fois le client satisfait, c’est lui-même qui va orienter des clients vers toi », soutient notre vis-à-vis.

Quel regard porte-t-il sur le comportement de certains jeunes face au problème d’emplois ? Son Daouda, a sa conviction. « Il y a des jeunes aujourd’hui, tu leurs demandes de venir vous aller travailler, net il te regarde avec un air bizarre. Au moment où je faisais le lavage à côté de BSIC, des jeunes qui travaillaient avec moi, quand des filles venaient ils fuyaient pour se cacher. Peut-être qu’elles étaient leurs copines mais ils se cachaient pour ne pas se laisser voir. Je les regardais et cela me faisait honte. Une fille qui va venir me voir je fais le lavage, si elle me refuge c’est bien », explique l’ivoirien qui tranche que le refus d’une fille doit t’amener à travailler pour gagner l’argent pour que demain elle puisse revenir pour te suivre.

De l’avis du laveur, les jeunes qui se comportent ainsi ne peuvent pas gagner l’argent. « Beaucoup de métiers commencent par la saleté. Certains nous voient dans l’eau nous sommes sales et ils pensent que ce n’est pas un travail on fait. Pourtant c’est du travail. Je demande aux jeunes de prendre courage et de ne pas trier les métiers », implore l’ex-couturier pour qui, ces derniers risquent d’aller voler parce que chaque fois ils veulent briller.

Les clients repartent toujours satisfaits

Toutefois, le métier de lavage de véhicule n’est pas facile. « Ce sont des millions que les clients viennent déposer et tu dois avoir leur confiance. Certains mêmes font exprès laisser de l’argent dans leurs coffres. Ils te piègent avec cet argent. Si tu n’es pas un voleur tu nettoies le véhicule et tu prends déposer sur le tableau de bord » raconte Son. C’est ainsi que le laveur peux gagner la confiance dans son travail, explique l’ivoirien qui dit se montrer parfois ferme. En effet, « le jour où je suis fatigué, si tu viens avec ton véhicule et je te dis que je suis fatigué, il ne faut pas insister. Parce que je sais que si je suis fatigué je n’effectue pas un bon travail », se justifie-t-il. Cette fermeté est de mise selon lui pour ne pas perdre ses clients du fait d’un travail mal effectué. 

Muni de son seul courage, l’ambition affichée de Son Daouda, dit ivoirien, est de voir son lavage s’agrandir à travers un soutien quelconque ou des institutions étatiques. Une fois en possession des moyens qu’il souhait, « si tu descends à Banfora tu dois entendre le nom de mon lavage de la même façon que mon surnom ivoirien est bien connu », souhaite l’ivoirien.

Né et grandi en Côte-d’Ivoire, revenu au Faso par la force des choses, Son Daouda à travers son métier souhaite se faire une place au soleil, armé pour le moment de sa seule détermination, aidé qu’il est par un étudiant.

Sié Yacouba Ouattara.

Wangola Médias.

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