La balade du griot : haro sur les VDP quémandeurs !
Depuis un certain temps, le griot a renoué avec sa vieille habitude qui consiste à aller hors de la cité du paysan noir, Banfora, et à parcourir plusieurs dizaines de kilomètres pour rendre visite à ses proches ou pour prendre part à des cérémonies où, en chantant les louanges, il ramène toujours de quoi mettre sous la dent. En effet, face à l’insécurité qui avait atteint des proportions inquiétantes, le griot avait pris la précaution de se limiter seulement à la ville de Banfora pour mener ses activités. Sur certains axes auxquels il est habitué, il pouvait se permettre d’avaler 30 kilomètres ou même plus. Mais sur d’autres axes, c’est à peine s’il s’hasardait à 5 kilomètres hors de la ville.
Cependant, force est de reconnaitre que depuis un peu plus d’une année, la situation s’est beaucoup améliorée sur le plan sécuritaire. Les populations vont et viennent d’un village éloigné à un autre sans être inquiété. Le griot aussi. C’est d’ailleurs pourquoi il fait une fière chandelle aux autorités de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré en tête, en attendant le jour où il aura la chance de chanter leurs louanges en présentiel.
Cette reprise en main du contrôle du territoire est sans conteste liée à de multiples stratégies élaborées et mises en place par la transition. Au nombre de ces stratégies figure la salutaire mobilisation des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) qui abattent un formidable travail de surveillance de nos villages. Si dans la majorité des cas, ces VDP montrent les attitudes et aptitudes qu’il convient de saluer, il faut cependant déplorer les agissements de certains d’entre eux à leur poste de contrôle. En effet, depuis qu’il a recommencé à se rendre dans certains villages, le griot a été à plusieurs fois témoins de scènes où des VDP n’hésitent pas demander de l’argent, tantôt du thé ou du sucre aux usagers qu’ils sont pourtant sensés contrôler avec toute la rigueur qui sied. Que peut la main qui demande face à celle qui donne ? Le risque que ces VDP quémandeurs courent et font courir à leurs populations est de laisser passer des personnes de moralité douteuse, des complices de terroristes et même des terroristes qui pourraient transporter des armes, simplement parce qu’il aura reçu d’eux un billet de banque, du thé ou tout autre cadeau. Lequel cadeau fera qu’il ne prendra plus le soins de bien faire son travail de contrôle.
Vite, il faut recadrer ces dérives car être VDP doit être un honneur, une fierté. Le griot au passage dit merci aux VDP consciencieux, aux VDP intrépides qui se soucient de la sécurisation du territoire national et qui se satisfont de la paie qui leur est versée à la fin de chaque mois.
Wangola Médias