EXIGUÏTE DES LOCAUX DU SERVICE DE GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE DU CENTRE HOSPITALIER REGIONAL DE BANFORA

*Les propositions de solutions du Docteur Yissou Dao, chef du service de gynécologie-obstétrique.
*L’appel à la population du DG Aboubacar Ouattara et du Président du Conseil d’Administration Wendkouni Abdoul Aziz Ouédraogo qui rassurent la population
Depuis sa construction en 2006 pour une population initiale d’environ 300 000 habitants, le Centre hospitalier régional (CHR) de Banfora doit aujourd’hui répondre aux besoins d’une région qui compte près d’un million d’habitants. Cette forte croissance démographique a entraîné une surcharge importante, particulièrement au niveau de du service de Gynécologie-Obstétrique, dont les capacités d’accueil sont désormais dépassées. Le CHR constitue en effet le principal centre de référence de la région des Tannounyan, ne disposant que d’un seul autre établissement de niveau CMA, celui de Sindou.

En poste depuis une vingtaine d’années Docteur Dao Yissou propose des solutions à court et à long terme pour résoudre ce problème de la maternité
Le docteur Dao Yissou, gynécologue et responsable du service de gynécologie-obstétrique du CHR de Banfora depuis près de vingt ans, alerte depuis plus de cinq ans sur la saturation croissante de la maternité. Selon lui, l’exiguïté des locaux n’est qu’une partie du problème. « Le service de Gynécologie-Obstétrique accueille non seulement les patientes de toute la région des Tannounyan, mais aussi une partie importante du nord de la Repubique de Côte d’Ivoire et du Mali » a-t-il précisé avant d’ajouter que le CHR de Banfora est le seul au Burkina Faso qui est soutenu par un seul CMA, à savoir celui de Sindou. Du coup, dira Docteur DAO, toutes les évacuations convergent vers cet hôpital. Ce qui dépasse largement les prévisions de sa capacité initiale. De plus, il ajoute que l’instauration de la gratuité des soins a également provoqué une explosion de la fréquentation, passant du simple au triple.
De l’avis du gynécologue DAO, son service enregistre environ 500 accouchements par voie basse et 100 césariennes par mois, et il enregistre également une centaine d’hospitalisations pour les pathologies associée à la grossesse et les pathologies gynécologiques par mois. Pourtant, la salle d’accouchement ne dispose que de six tables. Nous avons même forcé pour une septième table, dira DAO Yissou qui révèle que faute d’espace, les différentes salles prévues pour le pré-travail, l’accouchement et la surveillance post-partum ont été détournées de leurs usages initiaux, imprimant ainsi la salle d’accouchement le rôle de salle de travail, d’accouchement et de surveillance post-partum créant une chaîne continue où une patiente doit sortir pour qu’une autre puisse entrer. Toute chose qui n’est pas sans conséquences pour lui et les autres membres de son équipe car, il arrive fréquemment que des patientes, frustrées par l’attente, expriment des plaintes et incompréhensions.
Pour améliorer la situation, le Docteur Dao propose des solutions à court et long terme. À long terme, il plaide pour la construction et l’opérationnalisation de structures périphériques capables de prendre en charge les femmes, notamment à Niangoloko, Sidéradougou, Mangodara, afin de désengorger le CHR. À court terme, il évoque des réaménagements pour augmenter la capacité d’accueil, bien que la construction d’un nouveau bâtiment semble incontournable. Enfin, il appelle la population à respecter la pyramide sanitaire en évitant de se rendre au CHR pour des cas pouvant être traités en périphérie, appel à la pertinence dans les références des patientes vers le CHR afin de réduire la congestion et d’améliorer la qualité des soins pour les urgences véritables et limiter le nombre de patientes dormant à même le sol dans les chambres d’hospitalisation et les couloirs.

Pour Aboubacar Ouattara, DG du CHR, il y a des lueurs d’espoir car les autorités ont inscrit la construction de nouveaux CMA à Sidéradougou, Niangoloko, Bérégadougou et Mangodara dont mise en service devrait permettre de désengorger le CHR
On peut donc le voir, l’hôpital de référence de Banfora, construit en 2006, se retrouve aujourd’hui fortement dépassé par la croissance démographique rapide de la région des Tannounyan. Selon son directeur général, Aboubacar Ouattara, la population estimée à environ 300 000 habitants à l’époque atteint désormais près d’un million. Cette pression démographique a saturé toutes les infrastructures du Centre hospitalier régional (CHR), en particulier la Gynécologie Obstétrique, où les capacités d’accueil sont largement insuffisantes. A entendre le DG, les CSPS, confrontés à leurs propres limites, évacuent massivement leurs patientes vers le CHR. Faute d’espace et d’équipements suffisants. Le personnel de la maternité exerce donc dans des conditions particulièrement difficiles.
Pour expliquer la situation, M. Ouattara met en avant le manque d’infrastructures sanitaires de niveau intermédiaire dans les zones périphériques. « Plusieurs localités, dont Mangodara, Sidéradougou ou même Banfora intra-muros, ne disposent pas de Centres médicaux avec antenne chirurgicale (CMA) opérationnels. Cette absence de structures capables de prendre en charge les cas moyens ou compliqués entraîne un afflux massif et constant au CHR, entraînant son engorgement » a fait savoir Aboubacar Ouattara selon qui il faut savoir que cependant, des efforts sont en cours. « Les autorités ont inscrit la construction de nouveaux CMA à Sidéradougou, Niangoloko, Bérégadougou et Mangodara. Leur mise en service devrait permettre de désengorger le CHR. En parallèle, un projet d’extension de la maternité a débuté grâce au soutien d’une bonne volonté locale » rassure Aboubacar Ouattara qui reste toutefois prudent car pour lui, tant que les structures sanitaires périphériques ne seront pas pleinement fonctionnelles, le problème persistera au CHR de Banfora. En attendant, il appelle la population à faire preuve de patience et exhorte les fils et filles de la région à soutenir les travaux en cours. Selon lui, toute contribution est précieuse pour améliorer la qualité des soins et répondre aux besoins croissants de la population.

Docteur Ouédraogo Wendkouni Abdoul Aziz, le Président du Conseil d’Administration (PCA) salue l’engagement d’un fils qui a gardé l’anonymat et invite les autres fils et filles à lui emboiter le pas en soutenant le CHR
Face à cette situation, Docteur Ouédraogo Wendkouni Abdoul Aziz, le nouveau Président du Conseil d’Administration (PCA) confie qu’avec le DG du CHR, Aboubacar Ouattara arrivé seulement en juillet 2025, ils ont entrepris une évaluation globale des besoins et ont sollicité des soutiens. Un fils de la région, souhaitant garder l’anonymat, a répondu favorablement à cet appel et finance actuellement l’agrandissement de la maternité par la construction d’une nouvelle salle d’accouchement. Les travaux sont déjà lancés car les fondations sont creusées et les briques produites. Le mécène s’est aussi engagé à doter la maternité en matériel médico-technique dès l’achèvement des infrastructures, afin d’améliorer l’offre de soins.
Le projet de construction d’un nouveau service de Gynécologie Obstétrique en face du service actuel prévoit de nouvelles salles d’accouchement, de soins intensifs, d’hospitalisation, de deux salles d’intervention et des bureaux.
En parallèle, fait savoir le PCA du CHR, plusieurs Centres médicaux avec antenne chirurgicale (CMC) sont en construction à Sidéradougou, Bérégadougou et bientôt Mangodara, dans le cadre de l’initiative présidentielle pour la santé. De son point de vue, ces nouvelles structures, équipées de blocs opératoires, services d’urgence, laboratoires et salles d’hospitalisation, contribueront à désengorger le CHR de Banfora.

Pour l’extension de la maternité du CHR, les travaux sont déjà lancés car les fondations sont creusées et les briques produites.
Toujours selon le PCA Ouédraogo, d’autres projets structurants sont en cours, notamment la création d’une banque de sang à Sindou et la prospection pour l’implantation d’un centre régional de transfusion sanguine à Banfora, afin de réduire les évacuations liées au manque de sang. Le PCA appelle enfin les fils et filles de la région à soutenir ces efforts. Il rassure la population que ses préoccupations sont prises en compte, et grâce à l’appui du gouvernement, du ministère de la Santé et des bonnes volontés locales, le CHR de Banfora est en voie d’amélioration significative de son offre de soins.
Go Mamadou TRAORE
Wangola Médias



