Election présidentielle en Côte d’Ivoire : vers un report sous la pression de la rue ?

Non au quatrième mandat ; réintégration de Gbagbo, Thiam, Soro sur la liste électorale ; réforme du code électoral ; audit de la liste électorale ; organisation d’un dialogue politique inclusif, ce sont là, les motifs qui ont valu à l’opposition radicale ivoirienne de damer le macadam à Yopougon ce 9 Août 2025. Une démonstration de force dans le landerneau politique ivoirien, c’en était une et l’on attend désormais des répercussions possibles sur le calendrier électoral de la présidentielle.
Après avoir interdit la marche du 2 Août 2025 au motif que les forces de sécurité ivoirienne devant assurer l’ordre étaient sollicitées pour l’organisation de la fête de l’indépendance du pays le 7 Août 2025, l’opposition ivoirienne faisait preuve de responsabilité en reportant sa sortie capitale suite à l’annonce du Président Alassane Dramane Ouattara, pour un quatrième mandat. En se donnant à nouveau rendez-vous pour ce 9 Août 2025, l’opposition ivoirienne aura fait une démonstration de force, 48h après la fête nationale. La page de la fête de l’indépendance, objet de préoccupation pour les autorités du pays était maintenant tournée.
Une fois dans la rue, l’opposition ivoirienne a exigé le retrait de la candidature de ADO en disant non à son quatrième mandat, puis milité pour la réintégration de Laurent Gbagbo, Tidiane Thiam et de Guillaume Soro sur la liste électorale. Elle exige en outre la réforme du code électoral, un audit de la liste électorale jugée pleine des données erronées, l’organisation d’un dialogue politique inclusif entre-autre.
Après cette clameur de la rue qui certainement ne laissera pas indifférent les ténors du régime ivoirien en place à quoi doit-on s’attendre ? ADO foncera-t-il tout droit vers la tenue des élections auxquelles il a annoncé sa candidature ce 29 juillet dernier ? Ou, prendra-t-il en compte les appels de ses opposants ? Bien malin qui pourra répondre à la place du candidat au 4e mandat.
Laurent Gbagbo, faut-il le rappeler, n’a pas fait dans langue de bois. Le quatrième mandat de ADO ne passera pas comme à son troisième où il était absent, incarcéré qu’il était à la CPI (Cour Pénale Internationale).

L’opposition ivoirienne était dans la rue pour protester contre le 4e mandat de ADO
Et la date du 9 Août 2025 constitue le début d’un bras de fer dont l’issue reste incertaine et implicitement, l’opposition ivoirienne entrevoit un report des élections prévues le 25 octobre prochain. Car en exigeant une réforme du code électoral pour l’intégration des figures de proue de l’opposition radicale recalées, l’audit du fichier électoral et l’ouverture d’un dialogue politique, ce n’est pas à quelques pas des élections que toutes ces questions seront aplanies si l’opposition entend exercer dès à présent et par tous les moyens la pression de la rue.
Vite pour un dialogue politique sur la lagune Ebriée, seule issue pour éviter le retour des vieux démons politiques avec leur cortège de macchabés jonchant les rues ivoiriennes.
Wangola Médias.