Santé

Distribution gratuite de moustiquaires imprégnées : rendez-vous demain pour ceux qui n’ont pas été recensés.

Entamée depuis le 12 juillet dernier dans la région des Cascades, l’opération de distribution gratuite des moustiquaires imprégnées MILDA se poursuit normalement dans la ville de Banfora. L’insuffisance des moustiquaires reste le nœud gordien de la campagne de distribution où certains ne sont pas sur les listes de recensement. Face au stock disponible, instruction a été donnée de revoir les dotations des familles à la baisse et ceux qui n’ont pas été recensés doivent aller tenter leurs chances demain 17 juillet 2025, dernier jour de la distribution.

Ce 15 juillet 2025, quatrième journée d’affilée de distribution  des moustiquaires imprégnées, les choses se déroulaient normalement à la mosquée du secteur 7 de Banfora. « J’ai des sentiments de satisfaction. Cette dotation va me permettre de protéger mes enfants contre les piqûres des moustiques », nous confie cet homme, moustiquaires dans les bras mais qui a bien voulu garder l’anonymat. Pour entrer en possession de sa dotation, cela n’a pas été très compliqué mais il souligne une donne constatée sur les lieux. « Si tu devais avoir trois mousquetaires on te donne deux pour que tout le monde puisse en bénéficier. Normalement je devais avoir trois et j’ai reçu deux », a-t-il indiqué.

Karim Ouédraogo, ICP de Bounouna

Dans les rangs, attendaient plus d’une trentaine de personnes dont des femmes, des hommes âgés, des jeunes et même des enfants envoyés pour la circonstance compte tenu de l’empêchement des parents. Cette file s’allongeait avec de nouveaux venus.

Dans ce centre de distribution de la mosquée du secteur 7, Adama Coulibaly est le responsable de la distribution. « Tout se passe bien ici puisse que quand les gens viennent ils s’alignent et nous donnons par ordre d’arrivée. Ce n’est pas au hasard », a-t-il rassuré avec plusieurs sacs de moustiquaires devant lui. Il reste encore trois jours de distribution., Ce stock va-t-il suffire ? A cette question, la réponse d’Adama Coulibaly est assez claire. « Les moustiquaires ne vont pas suffire. Nous avons reçu des instructions disant de diminuer le nombre de moustiquaires par famille. A partir de trois moustiquaires, on diminue de sorte que si une personne doit avoir 4 moustiquaires, nous lui en donnons trois. Si elle doit en avoir 5, on en donne 4 pour permettre à tout un chacun de rentrer chez lui avec quelque chose », a justifié ce responsable de la distribution.

A la mosquée du 7, l’opération se déroulait bien à notre passage

Leurs difficultés se situent au niveau des familles qui étaient absentes chez elles lors du passage des équipes de recensement. « Lors du dénombrement ils étaient absents et c’est maintenant qu’ils viennent pour se signaler », a indiqué Adama Coulibaly pour qui, ils ont reçu des directives et ils ne peuvent rien décider. Mais comme solution, « Nous leur avons dit de revenir le dernier jour pour voir si quelque chose peut être fait pour eux. Ce sont nos difficultés comme ça », souligne-t-il.

Que disent les responsables en charge de la distribution des moustiquaires MILDA ? « Face à cette situation nous avons transmis le message et c’est pourquoi ils doivent revenir le dernier jour », a insisté Adama Coulibaly qui a souhaité que chacun puisse prendre soins des moustiquaires reçues. « Il ne faut pas qu’ils aillent faire du jardinage avec ça. J’ai toujours répété ce message ici », a-t-il précisé.

Autre centre de distribution des moustiquaires MILDA visité, celui du secteur 9 de Banfora, appelé Bounouna. L’infirmier chef de poste, Karim Ouédraogo, rassure du bon déroulement de l’opération depuis le 12 juillet 2025. Le CSPS de Bounouna couvre trois sites de distribution avec 4 gros quartiers. « Nous étions obligés de regrouper deux quartiers sur un même site », a expliqué le major selon qui les volontaires chargés de la distribution se donnent comme ils peuvent pour la bonne marche de l’opération. « Ils peuvent bosser jusqu’à 17h30 pour pouvoir être dans les délais de la distribution vu que l’opération est prévue sur 6 jours avec trois équipes », a indiqué Karim Ouédraogo.

Le peuplement du secteur explique cette situation car non seulement Bounouna est surpeuplé mais les mouvements des populations pour y résider sont quasi quotidien. Au moment des dénombrements, explique le major, c’était aussi compliqué pour les volontaires. « La population de Bounouna a été vraiment sous-estimée. On a officiellement 7 919 comme population mais quand nous avons fait le dénombrement, nous nous sommes retrouvés avec plus de 22 000 habitants. Du coup, le nombre d’équipes se révèle insuffisant », soutient le major du CSPS qui poursuit en disant que lors du dénombrement, les volontaires étaient obligés de bosser jusqu’à 20 heures alors qu’ils devaient arrêter aux environs de 13 heures. Cela dans le seul but de pouvoir couvrir tout le secteur.

Les conséquences de la sous-estimation de la population restent, de son avis, que les MILDA ne suffiront pas. « A moins que nous bénéficiions d’un stock supplémentaire » dira-t-il.

Une vue de l’affluence au CSPS de Bounouna

En faisant le dénombrement, le nombre de moustiquaires que le CSPS devrait recevoir était estimé à 15 222 moustiquaires. Mais au finish, ce sont 11 000 MILDA qui ont été réceptionnés soit un manque de plus de 4000 moustiquaires.

Quid des familles qui n’ont pas pu être recensées ? « Ces cas ne peuvent pas manquer. Les volontaires recenseurs passent les manquer à la maison et la population aussi est grande. Les équipes peuvent même passer deux fois ils ne sont pas là. Pour ces cas, j’ai ouvert un registre dans lequel chacun vient s’inscrire », a poursuivi le major pour qui, au cas où le CSPS venait à recevoir un stock complémentaire de moustiquaires, leur situation sera revue. Son appel ? « C’est vraiment solliciter les autorités si elles peuvent nous aider avec des MILDA supplémentaires et augmenter le nombre d’équipes de distribution pour les prochaines campagnes », a conclu Karim Ouédraogo.

Sié Yacouba Ouattara.

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