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Culture maraîchère : Les abords du fleuve Comoé mis à contribution à Diarabakoko.

A Diarabakoko, localité située à 25 km de Banfora sur l’axe qui mène de Banfora à Niangoloko, il y a un récent engouement pour la culture maraîchère. En témoigne ces nouvelles parcelles emblavées au bord du fleuve Comoé à gauche du pont en provenant de Banfora.

Si l’exploitation agricole du flanc droit du bas-fond  était de mise depuis plusieurs années pour la culture maraîchère, celle du flanc gauche est tout récente en cette campagne agricole sèche. Des producteurs s’y adonnent après avoir défriché une bonne étendue cultivable des abords gauche du pont sur la Comoé à Diarabakoko.

Alamoussa Sirima

Parmi ces nouveaux exploitant maraîchers, Alamoussa Sirima, originaire de Diarabakoko. Sur sa parcelle nouvellement préparée, il a semé du piment. « Le piment rapporte beaucoup mais seulement c’est très fatiguant. Il faut être courageux sinon tu n’engrangeras rien comme bénéfices », avertira-t-il d’entrée de jeux.

En effet, pour irriguer sa parcelle cela n’a pas été simple. Le producteur Sirima a dû beaucoup investi pour y arriver car il y a assez de difficultés dans cette entreprise maraîchère à gauche du pont Comoé. « Depuis très loin, j’ai placé mes tuyaux pour drainer l’eau jusqu’ici.  Certains me décourageaient que la distance était trop longue pour irriguer ma parcelle. Mais quand tu vois que tu peux t’en sortir dans une entreprise, il ne faut pas considérer la distance. Si tu dépenses s’il plaît à Dieu tu auras pour toi », relate Sirima qui dit tirer l’eau à plus de 500 mètres. « La distance doit valoir un kilomètre. J’ai installé environ 25 tuyaux plus des raccords puisse que, sous le pont, on ne peut pas utiliser des tuyaux mais des raccords. J’ai creusé un canal pour enterrer ces tuyaux à cause des bœufs qui peuvent les endommager. Ce qui engendrera d’autres dépenses », a poursuivi le maraîcher.

Selon le producteur, il faut un long dispositif pour faire venir l’eau dans les parcelles

C’est dire que le problème d’eau pour l’irrigation des parcelles se pose avec acuité à Diarabakoko pour certains maraîchers. « Nous sommes nombreux chacun avec sa parcelle », précisera-t-il. Beaucoup sont à leur première expérience en ces lieux à l’exception de deux exploitants selon notre interlocuteur. A notre passage, certains étaient en train de labourer à nouveau leurs parcelles. Des producteurs qui doivent hâter le pas, car à un moment donné, lorsque la saison hivernale s’installera, la zone est quasiment sous les eaux du fleuve avec la crue. Ces exploitants en sont du reste conscients et comptent réaliser plusieurs récoltes avant le mois d’Aout, période de la crue disent-ils.

Outre la distance pour le drainage de l’eau sur les parcelles, le problème d’engrais est énuméré en premier lieu par Alamoussa Sirima qui évoque ensuite le traitement des plants. « Tant que tu ne fais pas le traitement du piment ça ne va pas donner. Si tu fais le traitement et tu n’ajoutes pas ensuite l’engrais, tu ne récolteras rien non plus », a soutenu le producteur.

Pour le moment, ces maraîchers se débrouillent eux-mêmes. « Nous n’avons aucun soutien », dit-il. Une fois les sacrifices bien consentis il y a des bénéfices certains, rassure Alamoussa Sirima. Le piment est écoulé en Côte d’Ivoire. « Les femmes viennent payer pour envoyer vendre en Côte d’Ivoire. Nous n’avons pas d’usine de piment au Burkina. S’il y avait une usine au Faso, on pouvait facilement écouler notre production mais nous n’avons qu’une usine de tomates », poursuit ce dernier. En plus du piment, M Sirima est en train d’aménager une autre parcelle pour la culture de la tomate.

Pourtant, depuis longtemps, cette zone était délaissée par les exploitants. Pourquoi fait-elle maintenant l’objet d’intérêt pour la culture maraîchère? « Ce sont les temps qui ont changé. Effectivement cette zone n’était pas exploitée. En fait, nous manquons de parcelles au bord des cours d’eau », situe Alamoussa Sirima. Il a une expérience dans le jardinage car dit-il, à Diarabakoko, lui et son géniteur en étaient les pionniers. « Bien avant il n’y avait assez qui s’aventuraient dans le domaine. A un moment donné chez nous les parcelles ne produisaient pas bien et nous avons abandonné suite au découragement. Maintenant que la culture du piment est très rentable nous avons jugé bon de revenir dans le domaine », a expliqué l’exploitant qui ne sait pas encore s’il va revivre les mêmes déboires de la faiblesse de rentabilité. « Nous allons encore essayer, si ça marche nous allons continuer et si ça doit devenir comme ce que nous avons déjà vécu, nous allons abandonner », prévient Alamoussa Sirima.

La production du piment rapporte beaucoup, foi des acteurs que nous avons trouvés sur place

En attendant ces producteurs saisonniers ont les jeux tournés vers les bonnes volontés pour un soutien à résoudre la question du drainage de l’eau et des engrais. « La distance est longue pour irriguer les parcelles. Beaucoup ont eu peur de cette distance pour s’aventurer ici », a insisté Alamoussa Sirima.

Ses préoccupations d’eau et d’intrants sont partagés par Daouda Karama, originaire de Siniéna qui exploite une parcelle plus en profondeur au flan du fleuve Comoé. « Notre souci c’est l’eau. Une fois cela réglé la culture maraîchère est très rentable », tranche ce dernier.

Sié Yacouba Ouattara

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