La commune rurale de Tiéfora dans la province de la Comoé fait l’objet de plusieurs éboulements de sites d’orpaillage. Pour cette année 2025, 4 personnes ont déjà perdu la vie de suite d’éboulements. En 2024 ils étaient au total 17 orpailleurs à perdre la vie dans 10 différents sites.
Selon le président de la délégation spéciale (PDS) de Tiéfora Raymond Silga, la série noire des éboulements cette année a débuté ce 14 janvier 2025 à Labola à une quinzaine de kilomètres de Tiéfora chef-lieu du département. Ce jour, un homme a été porté disparu après qu’il soit descendu dans un égout d’orpaillage. Cette disparition faisait suite à un éboulement et ce n’est que le 17 janvier 2025 que son corps a pu être retrouvé et extrait des décombres. Avant que ce corps ne soit découvert, un autre éboulement faisait un mort le 15 janvier 2025 à Fandiora. La victime est tombée dans un trou d’une profondeur de 20 mètres, conséquence de l’orpaillage. Le 17 janvier dernier, c’est à Natièra, un quartier de Tiéfora qui enregistrait un autre éboulement faisant un mort. Enfin, dans cette série noire, ce 18 janvier 2025, un homme entré très tôt dans un trou d’orpaillage à Biton, ne ressortira plus vivant toujours suite à un éboulement. Au total, 4 sites d’orpaillage ont déjà connu un éboulement en 2025 avec 4 pertes en vies humaines en ce premier mois de 2025.
En 2024, les statistiques disponibles à la commune de Tiéfora font état de 10 éboulements dans dix sites d’orpaillage faisant au total 17 personnes tuées. Pourquoi ces cascades d’éboulements dans les Cascades et précisément à Tiéfora ?
Pour le président de la délégation spéciale de Tiéfora visiblement troublé, cette situation pourrait s’expliquer par l’inobservation des mesures de sécurité sur les sites d’orpaillage. Malgré les interdictions à des périodes de l’année, les orpailleurs descendent clandestinement dans les trous et sont très souvent surpris par les éboulements. Certaines victimes tombent dans des égouts et il s’en suit des noyades ou des étouffements.
Le PDS évoque par ailleurs une autre raison, liée à un phénomène culturel où l’interdictions de mener l’activité d’orpaillage les jours de marché de Tiéfora et de Labola est formelle. Malheureusement, des orpailleurs font fi de cette interdiction culturelle et descendent dans les sites à la recherche de l’or. En bravant ces interdits culturels, des orpailleurs payent cash de leur vie cette bravade, tente de justifier le PDS.
Toutefois, à entendre Raymond Silga, des séances de sensibilisations sont depuis menées ça et là auprès des orpailleurs mais rien ne semble prédestiner certains à suivre les mesures de sécurité dictées par les autorités. Conséquences, dans cette commune rurale de Tiéfora, 21 personnes ont déjà payé de leurs vies cette recherche effrénée de l’or. Des éboulements qui interviennent le plus souvent aux périodes d’interdictions de descendre dans les égouts d’orpaillage, semble constater le PDS.
Sié Yacouba Ouattara.
Wangola Médias.
