Après moultes pressions sur l’entreprise en charge de l’aménagement du basfond rizicole de Sindou dans la Léraba, le ministre de l’agriculture, des ressources animales et halieutiques, Ismaël Sombié a fini par résilier le marché. Le ministère est activement à la recherche d’une nouvelle entreprise capable à la fois de conduire techniquement les travaux et aussi de sauver le délai de réalisation afin de permettre aux nombreux exploitants de poursuivre leurs activités sur le périmètre rizicole.
L’enjeux pour le ministère de l’agriculture dans le basfond en aménagement à Sindou est assez pressent. Il s’agit pour Ismaël Sombié de remettre à temps le périmètre afin de permettre aux exploitants qui attendent et qui ont déjà raté une saison sans production. Pour ce faire, après le lancement des travaux le 15 janvier 2024, le ministre Sombié a accentué les visites sur le site en début d’année 2024. Le constat du ministre, ce fut sa déception car les travaux sur le chantier n’évoluaient pas comme il fallait alors que le délai prévu en juin prochain avançait à grands pas.
Ismaël Sombié, ministre en charge de l’agriculture
Sur le chantier de Sindou, le ministre aura tout fait pour l’accélération des travaux : Pressions, injonctions de résidence de l’entrepreneur à Sindou, menaces de résilier le contrat. Les sorties du ministre Ismaël Sombié dans cette localité reculée du pays face à la lenteur des travaux auront tenu en haleine les Burkinabè tant, sa détermination à voir les travaux évoluer convenablement étaient pour lui la seule option qui vaille. Rien n’y fit et au finish c’est la résiliation du marché.
Boubou Minyemba, directeur régional de l’agriculture, des ressources animales et halieutiques des Cascades, qui confirme la résiliation du marché, explique que l’évaluation contradictoire a été faite et les travaux ont été arrêtés. « Le processus de sélection de la nouvelle entreprise devrait être bouclée d’ici là et puis les travaux vont reprendre », a ajouté ce dernier.
Le basfond en aménagement à Sindou fait une superficie totale de 280 ha. Les acteurs sur le site produisaient régulièrement et le ministère en charge de l’agriculture, des ressources animales et halieutiques à la faveur de la perspective d’aménagement, y avait suspendu la production pour la saison sèche afin de permettre d’effectuer les aménagements nécessaires. L’entreprise disposait normalement de 5 mois pour livrer les travaux de l’aménagement. « Malheureusement, quand on a constaté que quand on faisait le rapport entre le temps et le taux de réalisations physique et la mobilisation de l’entreprise sur le terrain, ce n’était pas bon », a poursuivi le directeur régional en charge de l’agriculture es Cascades, ce qui a justifié selon lui de la résiliation du marché.
L’enjeu, c’est que les producteurs vivent de l’exploitation de cette plaine rizicole. Chaque année, ils cultivent tant bien en saison hivernale qu’en saison sèche. « Au cours de cette saison sèche on a suspendu la production et il était question qu’on leurs livre un basfond entièrement opérationnel à partir de juin prochain pour leur permettre de booster la production » a dit Souobou Minyemba.
Après l’aménagement du basfond, les attentes restent de multiplier les rendements. « Du coup, on espérait qu’on allait pouvoir rattraper les productions perdues de la saison sèche mais malheureusement », regrette le DR pour qui, s’ils n’arrivent pas encore à produire en hivernage, la situation de ces acteurs ne serait pas du tout intéressante. En claire, dans le cadre la mise en œuvre de l’offensive agropastorale et halieutique, c’est une contribution qui était en pointillée avec l’entreprise défaillante.
Minyemba Souobou, DR en charge de l’agriculture des Cascades
Toutes ces raisons ont donc poussé l’autorité à exercer la pression sur l’entreprise qui avait en charge les travaux. Mais « l’entreprise n’a pas survécu à cette pression pour le respect de ses propres engagements », précise le directeur régional. C’est bien malheureux cette rupture de confiance et les regards sont désormais tournés vers la nouvelle entreprise qui sera sélectionnée pour conduire à terme les travaux. Car l’on perdait énormément de temps au ministère et « il vaut mieux repartir sur de nouvelles bases quitte à avoir une infrastructure de très bonne qualité que de trainer », a estimé ce dernier.
Toutefois, précise-t-il, ce n’était pas la qualité des travaux qui était forcément remise en cause mais le délai de livraison. « Quand on regardait et on faisait des projections, cette entreprise même si elle restait, elle allait atteindre 2025 sans terminer le chantier », avoue le DR. Et au ministère, il fallait donc prendre des décisions. C’est acté et malgré le retard accumulé par la première entreprise, l’on est confiant que la nouvelle entreprise qui va être sélectionné saura mesurer l’enjeu et mettre toute la mobilisation qu’il faut pour livrer les travaux dans les meilleurs délais. Cela en vue de permettre la reprise de la production pour la saison hivernale à venir.
Sié Yacouba Ouattara.
Wangola Médias
