Balade du griot : pourquoi autant de sacrifices effroyables et gênants sur nos carrefours
Par ces temps de récoltes chez nos braves agriculteurs, c’est avec joie et honneur que Djéliba répond physiquement à l’appel de ses amis et connaissances, pour tantôt recevoir une tine de haricots, tantôt un sac de maïs et quelques fois même des têtes de gallinacés pour s’offrir une bonne sauce avec les siens. Dans ses randonnées, à travers les artères de la paisible ville de Gbafõ (Banfora), Djéliba rencontre fréquemment des sacrifices qui lui font sursauter de peur.
En effet, c’est avec stupéfaction et par moment effrois que Djéliba voit des sacrifices de toutes sortes sur les goudrons et particulièrement au niveau des différents carrefours de la ville. Des sacrifices par moment même très effrayants tant leur composition relève d’un mysticisme de haut niveau. Par exemple, la dernière fois, éventrée, les intestins mis dehors qui était placée à un carrefour que Djéliba a rencontré. L’animal n’est pas encore passé de vie à trépas lorsque Djéliba passait son chemin. Vous ne le croirez peut-être pas mais poule était toujours vivante. Un peu plus loin, c’est encore en plein milieu de la voie qu’il a encore vu placés, un mortier et son pilon. Djéliba n’était toujours au bout de ses surprises. En effet, à un des carrefours les plus fréquentés de la ville, c’est un canari contenant des racines et des feuilles qu’il vu, le tout déposé sur un morceau de tissu de couleur rouge. La position de ces effets du sacrifice gênait tellement la circulation que tous les usagers qui y arrivaient étaient obligés de se déporter sur un même sens de la route.
En tout cas Djéliba se demande pourquoi autant de sacrifices sur les voies et les carrefours de la paisible cité du paysan noir. Autour de lui, il se susurre que certains le font pour recouvrir la santé mais pour d’autres, Djéliba n’ose pas imaginer. Que ce soit pour la santé ou pour toute autre chose, les auteurs ne peuvent-ils pas se rendre hors de la ville, loin de la circulation pour les faire ?
Wangola Médias
