Balade du griot : l’envoyé du chef de l’Etat et les Cascadais.

Ce 31 janvier 2025, le griot était parmi les invités au lancement de l’initiative présidentielle pour la santé qui devra faciliter l’accès aux populations à des soins de santé de qualité à travers la construction de 55 centres médicaux (CMC). Alors que l’ambiance était bien sereine face à ces cadeaux présidentiels à plusieurs localités, du coup, c’est une déclaration qui a réveillé même les invités qui s’évadaient dans leurs pensées. « Vaillante population de Bérégadougou bonjour. C’est une immense fierté pour moi d’être auprès de vous ce matin au nom de son excellence le Capitaine Ibrahim Traoré, Président du Faso, Chef de l’Etat. Il m’a permis exceptionnellement de le représenter ce jour. Il m’a permis également de m’occuper de mes biens que vous êtes », déclaration de Martha Anderson D Medah, directeur de cabinet à la Présidence du Faso. Des propos qui lui ont valu des mises en garde. « Attention hein », ont clamé des voix, pardon, des « biens rebelles » en direction de leur « propriétaire » autoproclamé. Ces mises en garde se mêlaient aux cris et aux vuvuzelas.

L’assistance était là, pleins pieds dans la parenté à plaisanterie entre les « indiens » du Sud-ouest et les Cascadais.

En quittant ce lancement, dans sa balade quelque jours après, le griot a appris et entendu pleines de choses. Des questionnements surtout après cette sortie de cet envoyé spécial de marque qu’il s’empresse ici de rendre public sans attendre de réponses.

En effet selon les murmures et les questionnements, que vient chercher le Capitaine IB dans ce lustre bras de fer entre esclaves et maîtres (c’est selon), des Cascades et du Sud-ouest ? Depuis quand a-t-il choisi son camp pour délivrer une permission à l’un des camps qui en a profité pour venir bouffer le nam (pouvoir en mooré) ? D’ailleurs, le permis dont s’est prévalu Medah est-il authentique ?

Sacrée parenté à plaisanterie quand tu nous tiens. Une valeur culturelle transmise de générations en générations entre les communautés et au sein même des communautés au Faso et qui demeure un ciment fort dans la cohésion sociale. Les Mossis attaquent les Samos, les peulhs, les Bobos et les Sénoufo n’ont aucun répit, idem pour le Sud-Ouest et les Cascades. Les Sambla sont aux prises avec les Tiéfos, les Bwabas pour ne citer que ceux-là. Au sein des ethnies le match est aussi âpre entre les noms de familles. Quelle trouvaille ?

Quelle que soit la gravité de la situation, il ne faut jamais en venir à la violence au risque de susciter la colère des ancêtres qu’il faudra calmer en tirant la tirelire pour des sacrifices.

En clair, l’on peut se faire insulter copieusement, là où ça fait le plus mal. Mais selon la règle, il y a des pans à ne pas gravir.

Cependant, cette parenté à plaisanterie a été parfois écorchée par des incidents malheureux entre individus mais jamais entre communautés.

Au-delà des tâches noires toujours blanchies par les rituels également transmis de générations en générations, la parenté à plaisanterie doit être promue même au sommet de l’Etat.

C’est bien cet exercice qu’a assuré le directeur de cabinet de la présidence du Faso en apportant sa touche à cette pratique ancestrale.

Vive la parenté à plaisanterie pour que vive la cohésion sociale entre les communautés. Toutefois, tout comme les Cascadais, le griot voudrait savoir comment Martha Céleste Anderson D Medah, le maître d’un jour s’est occupé des Cascadais, ses « biens » sous la permission du Chef de l’Etat.

Wangola Médias.