La balade du griot

Balade du griot : comment les magistrats pourront-ils séparer les bons grains de l’ivraie dans ce procès des 3 milliards?

Après des débats procéduraux dirait-on presqu’interminables due en partie à l’état de santé du principal accusé, le procès sur la dissipation des trois milliards au ministère de l’action humanitaire au Burkina est entré dans le fond ce 10 décembre 2024 au TGI Ouaga 1. Le griot salut cette option des plus hautes autorités judiciaires en collaboration avec l’exécutif de donner aux Burkinabè de suivre en direct les joutes oratoires à ce tribunal dont le seul fait d’entendre détournement de trois milliards donne le tournis à plus d’un.

Et depuis, les Burkinabè sont scotchés, soit à leur petits écrans, soit à leur poste-radio pour ne rien rater de ce procès révélateur de certaines pratiques peux orthodoxes dans la gestion des deniers publics au Faso. Le griot fait partie de cette catégorie de Burkinabè curieux de connaître le fond de cette affaire que l’on pourrait qualifier de complicités professionnelles qui contre toute attente, est devenue judiciaire.

En effet le griot a presque laissé sa tradition. Celle qui consistait pour lui de sillonner les quartiers et villages pour prendre les nouvelles de ses proches. Tant les révélations en direct sont à couper le souffle, voire, à donner des ulcères. Car ce sont nos deniers publics qui se retrouvent allègrement dans les poches d’agents public pourtant assermentés au détour d’une signature souvent même mal imitée. Ces complices commis de l’Etat se les partagent entre des portières de voitures de luxe bien fermées loin des regards. Ensuite des véhicules de luxe privés sont payés sur des lignes budgétaires mal définies après des décaissements effrénés sur des activités fictives. Place ensuite à la belle vie, dans lieux paradisiaques bien créés à cet effet. Un standing de vie à maintenir vaille que vaille.

La chaîne de décaissements de la finance publique qui est ainsi fragilisée depuis 2018, était bien huileuse si bien que 7 bonnes longues années, la pratique s’est bien poursuivie malgré des changements de responsables au ministère de l’action humanitaire.

Le griot a bien aimé cette remarque d’un des avocats au procès qui a bien traduit tout l’enjeu. « Mon cabinet paie des taxes aux impôts et quand je vois que des individus s’amusent à dilapider ces sous, j’avoue que ça fait mal. Mais je suis un avocat venu défendre mon client, c’est mon travail » avait-il résumé pour ensuite tenter de tirer d’affaire son client.

C’est indéniable, il faut que toute la lumière soit faite sur cette affaire, mettre à nu cette pratique qui a la peau dure au Faso. Et les juges semblent être dans cette dynamique en demandant au Procureur du Faso d’ouvrir des dossiers sur certaines personnes qui ont vu leurs noms révélés à la barre. Certains ont déjà été recherchés et gardés pour apporter leurs témoignages à ce retentissant deal au moment où tous les Burkinabè sont obligés de mettre la main à la poche pour soutenir la reconquête du territoire national, supporter l’effort de guerre et bercer les familles des martyrs.

Curieux, le griot est depuis impatients. Avec les révélations sur de nouveaux témoins appelés à la barre et même les ministres dont les noms sont cités par le principal accusé comme ayant eux aussi trempé dans la soupe, tout ce beau monde sera-t-il convoqué à la barre du TGI Ouaga 1 ?

Comment avec toutes ses journées remplies de révélations et de contradictions ces magistrats et ces avocats arriveront-ils à séparer les bons grains de l’ivraie ? En attendant, le témoin principal au procès est catégorique et soutient qu’il n’a jamais remis de l’argent aux premiers responsables qui se sont succédés à la tête du ministère.

Les jours à venir nous situeront d’avantage car dans leurs salons, les lieux de travail, en circulation, ce procès de fin d’année 2024 est plus que suivie au Faso comme lors des TPR (Tribunaux Populaires de la Révolution). Pourvu qu’au moment où les rideaux retomberont sur ce procès, survienne ce déclic qui consacrera la sacralité des deniers publics au Burkina.

Wangola Médias.

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