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Niangoloko : pour des arriérés de salaire, elle incendie la maison de son patron

Le tribunal de grande instance de Banfora a reçu à sa barre le 15 juillet 2025 dernier, BA, une jeune fille âgée de 20 ans et employée dans un restaurant de Niangoloko. Elle a comparu pour avoir mis le feu dans la maison de son patron pour cause de non payement de son salaire.

Les faits se sont déroulés le 1er juillet 2025 à Niangoloko. BA a volontairement mis le feu dans la maison de son patron TJ où habitait la seconde femme de ce dernier. En effet, confesse la prévenue, elle travaillait pour TJ depuis 4 mois. « Quand j’ai voulu partir il, m’a remis deux mois de salaire en me disant qu’il allait me remettre le reste de l’argent plus tard. Il me devait en tout 60 000 F car j’étais payée à 30 000 F le mois. A ma grande surprise chaque fois que je partais réclamer mon argent, il trouvait des prétextes pour ne pas me donner ». Furieuse et lasse d’attendre indéfiniment son argent, BA, cette jeune fille à l’apparence innocente, va commettre l’irréparable. En effet, elle se décida de se venger en mettant le feu à la maison de TJ. Et c’est la maison où il logeait sa deuxième femme et où il entretenait des rapports sexuels avec BA qui a été choisie. « Ce jour-là, je suis allée chez lui j’ai ouvert la porte j’ai pris un habit j’ai mis le feu et le l’ai jeté dans la maison en refermant la porte et je suis partie » a-t-elle déclaré devant la barre.

Il faut noter que dans la maison de T J il y’avais une motocyclette, 2 matelas, des fauteuils, des ustensiles de cuisine et une somme d’argent ainsi que les documents de la femme de T J.

Avez-vous agi comme cela juste par vengeance où y avait-il quelque chose d’autre derrière cet acte ? Lui questionna le président du tribunal. La prévenue répondit par l’affirmative. A l’entendre, elle voulait se venger de son patron car selon elle, il ne la traitait pas bien. En plus de ses affirmations BA déclara qu’elle entretenait des rapports sexuels avec ce dernier. Lesquels rapports étaient conditionnés à 5000 f par passe sexuelle. « On n’a couché ensemble 90 fois. Il me doit donc 450 000 f à ce titre en plus de mes 60 000 f » martèle BA droite dans ses bottes.

A cette déclaration de la prévenue, le président du tribunal n’a pas manqué de lui faire la morale. « N’as-tu pas de dignité ? En quoi ce que tu fais est différent de la prostitution ? » lui demanda-t-il. Elle resta silencieuse et finit par reconnaitre en avouant que c’était la même chose.

Le procureur visiblement sidéré lui pose la question de savoir si elle n’avait pas de maladie mentale vu ses actions et son comportement devant la barre. BA affirme jouir de toutes ses facultés mentales et selon elle, c’est le désir de vengeance qui l’a poussée à agir de la sorte.

La victime TJ qui a également comparu à la barre, a confirmé les propos de la prévenue selon lesquels il entretenait des rapports sexuels avec elle. Cependant, il nie le fait que ce soit régi par un quelconque contrat. « Je lui est juste proposé d’avoir des rapports sexuels avec moi et elle a accepté. On n’avait pas parler de contrat à ce sujet » se défend le patron et amant.  

Concernant les arriérés de salaire, la victime TJ déclare qu’au moment où elle m’a fait part de son désir de regagner Banfora, il lui a fait savoir que les temps étaient durs et qu’il ne pouvait lui trouver que deux mois de salaire. « Par la même occasion, je lui a fait savoir que je devais prendre une tontine et que j’allais lui envoyer le reste de l’argent. Elle n’a rien trouver à dire. Et le jour où elle devait quitter la ville, elle est venue me voir. C’est moi-même qui l’ai accompagnée au bord du goudron pour qu’elle puisse prendre le bus pour Banfora. Je lui ai dit de ne pas être triste car je lui enverrai le reste de son argent » confie l’employeur de la jeune fille qui ajoute que plus tard dans la soirée elle l’a appelé au téléphone pour lui demander si la pluie était tombée chez lui. « Je lui ai dit non. En même temps elle me dit de me préparer car il va pleuvoir bientôt. Puis elle a coupé l’appel. Juste après son appel, mon frère, tout paniqué, m’appelle et m’informe que ma maison est en feu. J’y suis allée et là encore elle m’appelle pour me demander si j’ai vu la pluie à présent maintenant. J’ai répondu oui, j’ai vu la pluie et elle a raccroché » raconte la victime qui déclare qu’en plus des objets dévastés par le feu, il y avait également une somme de 250 000 f qui appartenait à sa femme.

N’avez-vous pas voulu profiter de la petite ? Pourquoi ne pas chercher à lui remettre la totalité de son argent avant que les choses ne prennent une autre tournure, vu que vous aviez 250 000 f dans la maison ? Tel était les questions posées par le tribunal. La victime répond qu’il n’avait pas l’intention de profiter d’elle et que l’argent qui a brûlé appartenait à sa femme qui avait voyagé. Il ne voulait pas y toucher. Il affirme qu’il allait remettre l’argent de la petite dès qu’il allait rentrer en possession de son argent de tontine.

A la question du tribunal à savoir si la victime se constituait partie civile, TJ dit qu’il ne réclame aucun dédommagement. Mieux, il dit avoir pardonné à BA. Le procureur, dans sa réquisition a demandé que la jeune fille BA soit déclarée coupable et condamnée à une peine d’emprisonnement de 5 ans assorti de sursis et une amende ferme de 1 million de francs. Dans son verdict, le tribunal a déclaré BA coupable des faits à elle reprochés et l’a condamnée à une peine d’emprisonnement de 24 mois et une amende de 500 000 f le tout assortie de sursis.

Sountong Noma Stéphanie KABRE

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