Pénurie d’essence à Banfora : une situation incompréhensible qui inquiète.

Depuis quelques jours, trouver du carburant dans les stations d’essence de la ville de Banfora relève d’un parcours du combattant. Les usagers errent de station d’essence en station d’essence sans toujours trouver la moindre goute. Pourtant, les gérants de stations se défendent tirant la couverture sur de leur côté.
Progressivement, depuis le 10 avril 2025, les chances de trouver du carburant dans certaines pompes de la citée du paysan noir se sont amenuisées. Ce 11 avril, la situation était particulièrement difficile avec les motocyclistes qui parcouraient les stations d’essence sans succès. A Tatana, secteur n° 15 de la ville, notamment à la station située non loin de la résidence du promoteur de la pharmacie CHARCLAM où pourtant l’on manque rarement de jus pour les moteurs, la pompe était vide dans la soirée. Seul était disponible le gasoil selon la pompiste trouvée sur les lieux. Le responsable de la station également présent sur les lieux explique qu’il a passé sa commande mais qu’il attendait toujours d’être livré. A l’entendre, il n’y a pas le moindre problème de trésorerie entre lui et ses partenaires qui pourrait influencer ses ravitaillements. Toutefois, cette station d’essence a fermé ses portes toute la journée du 12 et 13 avril 2025. Les clients en quête d’essence venaient et repartaient le cœur très serré. « Je suis venu trouver qu’il n’y a pas d’essence. C’est un peu difficile pour moi et je ne sais pas pourquoi il n’y a pas d’essence. Vue cette situation, c’est très difficile pour des cas d’urgences. Je me sens dans une situation difficile car il faut pousser la moto pour continuer à chercher l’essence », indique Barro Sié Arouna, élève. Envoyé pour une course, au bout du fil il tentait de rassurer. « J’arrive », lance-t-il afin de rassurer l’interlocuteur à l’autre bout du fil avant de dire qu’il faut que les gérants de stations d’essence de Banfora trouvent une solution cette récurrence du manque de carburant dans les pompes.

A l’image de celle-ci plusieurs stations sont fermées ces deux jours
A la station OLA ENERGY juste à côté de l’hôtel PLAZA, les pompes manquent de jus depuis des mois. Si par moment la porte du gérant était ouverte surement pour gérer les affaires urgentes, ce 11 avril, elle était hermétiquement fermée.
Direction à la station SODISER de Banfora où la situation n’est guère rose. Pas d’essence depuis des mois. « Excusez-moi, je suis pressé », nous lance un motocycliste, un étudiant venu trouver les pompes vides alors que nous attendions un des répondants qui était en route. « En tout cas aujourd’hui, j’ai parcouru les stations car on m’a envoyé pour une urgence mais l’essence est finie. Je ne sais pas quel est le problème au niveau des stations », nous lance-t-il sur notre insistance.
Nous prenons place attendant l’arrivée du responsable SODISER qui, effectivement fini par arriver. Depuis le 17 févier 2025 cette station est fermée. Le gérant qui était là a fui avec les sous nous indique ce dernier qui explique que les responsables à la capitale sont dans les démarches pour trouver un autre gérant. En attendant c’est le chômage pour les employés.

Sié Barro s’est dit désorienté
La situation est toute aussi identique au niveau de la station Pétrofa/Banfora. Les employés sont au chômage depuis plusieurs mois. Visiblement ce sont des problèmes administratifs car avant de fermer, des employés soutiennent que la station était ravitaillée la veille. Depuis, les employés scrutent les dates de la réouverture parfois annoncées puis repoussées. Ce 11 avril dans la soirée aucun interlocuteur pour donner la moindre explication.
Au niveau de la station SKI de Banfora, il y avait aussi rupture d’essence dans les pompes. Ibrahim Koné, chef de pisse à la station SKI, explique que c’est depuis le 10 avril dernier qu’il a passé sa commande. « Ce vendredi, j’ai appelé le chauffeur et il dit que quelques difficultés au niveau de la SONABHY pourraient expliquer cette situation. Mais il disait ce soir que la SONABHY avait repris le dépotage et que peut-être d’ici demain ou après-demain nous allons avoir le carburant. Sinon, vraiment le problème du carburant nous chauffe », explique Ibrahim Koné pour qui seule la station Shell avait le carburant dans la ville dans la soirée de ce 11 avril.
Pourquoi les gérants de Banfora au lieu d’anticiper, attendent la dernière minute pour passer leurs commandes ? Sur les relations de confiance entre partenaires qui pourraient aussi engendrer cette situation de pénurie à Banfora, « par exemple nous sommes à SKI/Banfora, si tu passes la commande et si tu n’as pas la totalité de la somme, il te suffit d’avoir au moins la moitié on te livre le carburant tu vends et ensuite tu rembourses », relate le chef de piste qui reconnait tout de même que ces situations de crises de confiance existent. « Mais si tu es régulier ton partenaire avec qui tu as loué la station ne peut pas refuser de te donner le carburant » insiste ce gérant.
« Nous sommes en train de nous décarcasser pour ravitailler la ville. Mais ce que je vais demander c’est que les clients n’ont qu’à se calmer. L’Etat va trouver une solution parce qu’il n’y a pas une seule version », a poursuit Ibrahim Koné pour qui, certains avancent que ce sont les chauffeurs qui partent prendre le carburant à l’extérieure qui seraient en grève. « Nous sommes à Banfora, nous ne sommes pas bien au parfum de la situation. Si nous avons nos commandes nous les lançons et vraiment ces deux jours le problème de carburant est très dure. Avant ce n’était pas le cas », regrette le chef de pisse de la station SKI/Banfora.

Pour Ibrahim Koné, des difficultés à la SONABHY pourraient expliquer la situation
Devant cette situation les petits points de vente de carburant, pris d’assaut avaient également vidé leur stock. Dans la soirée de ce 12 avril 2025, la pression de l’or noir était quelque peu à la baisse, certaines stations comme Total et PEFAN étaient prisent d’assaut avec de longues files d’attentes pour se faire servir le carburant. Le même scénario des longues files était noté dans la ville ce 13 avril 2025 avec toutefois cette lancinante question : Qu’adviendra après, une fois ces stocks épuisés ?
Sié Yacouba Ouattara.
Wangola Médias.