Contrôle de présence des agents de la fonction publique : supérieurs hiérarchiques, à vos marques.

En principe, c’était ce samedi 1er mars 2025 que devait débuter dans l’administration publique la mesure de contrôle de présence des agents, voulue par Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, Premier ministre du Burkina Faso. Mais, c’est véritablement ce 3 mars que les agents seront contraints à rester dans leurs lieux de travail, le samedi n’étant pas un jour ouvrable dans bons nombre de secteurs de l’administration publique.
A l’annonce ce 14 février 2025 de cette décision Premier-ministériel dont la portée ne fait l’ombre d’aucun doute dans la dynamisation des services étatiques, dans plusieurs milieux, c’est la mise en œuvre qui faisait cogiter. Une mission supplémentaire pour les FDS déjà sollicités sur le front ? Comment réussir à maitriser la présence des agents publics dans leurs lieux de travail ?
En tout cas, pour l’initiateur de la mesure, l’agent public a obligation d’exercer ses fonctions et il est alors tenu de se conformer aux heures légales de service, d’accomplir par lui-même les tâches qui lui sont confiées et de consacrer l’intégralité de son activité professionnelle à l’Etat.
Le contrôle de présence des agents publics relève de ce fait, le moyen pertinent du suivi de l’exécution de cette obligation et du suivi des effectifs, foi des initiateurs. Ainsi donc, le gouvernement Burkinabè a décidé de faire de la maitrise des effectifs des agents publics et de la masse salariale une action majeure.
Alors que les interrogations fusaient dans plusieurs milieux sur les difficultés éventuelles dans l’application du contrôle, un guide est venu quelque peu rassurer, dissipant le fait de voir ce 1er mars 2025 des agents de sécurités postés devant les différents services pour effectuer le contrôle.
Le guide rendu public donne les outils de contrôle qui s’articulent sur des principes. La régularité du contrôle de présence des agents sera assurée sous la responsabilité du supérieur hiérarchique immédiat qui est ainsi mis à contribution.
En claire, le contrôle de présences des agents sera effectué tous les jours ouvrés par chaque supérieur hiérarchique immédiat. Ce dernier est directement et personnellement responsable des déclarations de présence ou d’absence des agents, intime le guide.
C’est dire que si les forces de défenses et de sécurité ne sont pas sollicités dans l’application de la mesure, c’est une mission supplémentaire qui incombe aux supérieurs hiérarchiques immédiats dans chaque service, tenus qu’ils seront de signer quotidiennement la fiche de contrôle de présence. L’intérêt de cette fiche, précise le guide, est d’indiquer l’effectif mais aussi l’état nominatif des agents placés sous son autorité directe.
« Tout agent est soumis à la présente exigence du contrôle de présence », tranche net le guide qui ajoute que toutes les deux semaines, chaque responsable a l’obligation de produire et de transmettre la situation du personnel placé sous son autorité lors du contrôle à la direction des ressources humaines (DRH).
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Toujours selon ce guide, le premier jour ouvré du mois, le directeur des ressources humaines devra transmettre la situation compilée des absences ainsi que les mesures prises pour y remédier à son ministre de tutelle ou à son président d’institution.
Le guide ne s’arrête pas en si bon chemin. A la fin de chaque trimestre, chaque ministre ou président d’institution transmettra au ministre chargé de la fonction publique la situation des absences ainsi que les mesures prises au plus tard le 05 du mois suivant. Enfin, à la fin de chaque semestre, le ministre chargé de la fonction publique fait la synthèse des absences ainsi que les mesures prises pour y remédier au Premier ministre au plus tard le 05 du mois suivant.
C’est dire que chaque semestre, le décideur des contrôles de présence, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, recevra sur son bureau au Premier ministère toute la situation des absentéistes notoires de l’administration publique. Le guide reste muet sur les sanctions mais précise que périodiquement ou de manière spontanée, l’inspection technique des services (ITS) procèdera à des contrôles de conformités.
C’est donc parti pour une application de contrôle des présences au quotidien dans les services de l’Etat. Avec le temps, surement la détermination des « supérieurs hiérarchiques » donnera une traçabilité à la volonté politique. A contrario, c’est l’incertitude d’une mesure qui vise à faire en sorte que l’administration publique Burkinabè soit des plus performantes. « Supérieurs hiérarchiques », à vos marques donc avec les mesures d’accompagnements nécessaires.
Wangola Médias.