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Direct du Chef de l’Etat : Où sont passées la vie chère et la monnaie de l’AES ?

Pour une grande première, les Burkinabè ont eu droit à un grand oral de la part du Chef de l’Etat ce 5 octobre 2024. Une grande première, car sauf omission, c’est le premier Président du Faso qui se livrait à un tel exercice en direct des antennes de la Radio Nationale du Burkina.

En effet, sur le palier de la hiérarchie Burkinabè, l’on a vu des maires, des ministres, des anciens ministres et biens de hauts cadres du Faso se soumettre à cet exercice, qui pour défendre leur bilan, d’autre pour donner les missions de leur département ministériel afin de se faire comprendre des Burkinabè. A cet effet, le tapis rouge de l’antenne direct de la radio nationale a été déroulé à plus d’un cadre du pays. Mais ce 5 octobre 2024 c’était de l’inédit avec le Chef de l’Etat en personne au Palais de Koulouba.

Comme si les Burkinabè l’attendaient, l’exercice médiatique prévu pour une heure a bénéficié de la clémence du Chef de l’Etat qui a accepté d’accorder une demie heure de plus pour permettre l’expression des Burkinabè. La liberté d’expression étant sacrée et consacrée au Faso, c’était une très bonne chose comme dirait le vieux sage dans sa très grande réserve. A l’occasion donc, les Burkinabè n’ont pas tari de questions. Surtout dans le domaine de la sécurité. En face des auditeurs de la radio nationale, était un Chef de l’Etat assez open et sans langue de bois venu communiquer avec son peuple.

Sur certaines questions en effet comme celles sécuritaires, Ibrahim Traoré a été on ne peut plus clair, le morale des troupes est au beau fixe, l’armée est beaucoup plus équipée qu’elle ne l’a jamais été et l’équipement deviendra dix fois plus performant pour une souveraineté véritable. Sans langue de bois, il l’a été également face aux questions sanitaires, en l’occurrence, sur les cancers, les infrastructures comme à Hèrèdougou, ainsi que les questions minières et d’employabilité de la jeunesse.

Toutefois, c’était son droit et le Capitaine Ibrahim Traoré, se l’est octroyé, se réservant sur d’autres sujets. C’est par exemple le cas sur les comploteurs dont il s’est arrosé le droit de réserve sur leur sort de même que sur l’attaque de Barsalogo. « Mais chacun va assumer », dira-t-il. Sur Barsalogo, le premier des Burkinabè s’est en effet réservé en renvoyant les Burkinabés sur d’éventuelles révélations dans le futur qui viendront sur cette lâche attaque. Ibrahim Traoré a tout de même lâché un bout, soutenant que cette attaque le visait personnellement, car « Barsalogo et moi il y a une histoire ». Plus explicite, il dira que ces efforts, avant de prendre les commandes du MPSR2, ont consisté à défier beaucoup d’ordres pour que cette localité ne tombe pas aux mains des terroristes.

Ibrahim Traoré, saisissant donc cette opportunité médiatique où il a souligné être à l’aise, a parlé aux Burkinabè. Et on peut dès lors se poser des questions. Où était le chef du gouvernement, le Premier ministre Apollinaire Joachim Kyélème de Tambela ? Lui qui doit aller au charbon pour défendre les questions d’intérêts nationales comme le PM Malien Choguel Maïga et permettre au Chef de l’Etat dans l’ombre de régler les imperfections ? Ayant ce don d’être loquace, IB comme l’appellent ses fans, a sans doute préféré se soumettre à ce direct afin de rassurer d’avantage les Burkinabè sur les questions majeures.

Mais, pour ce qui concerne sa dernière sortie, il y a eu des omissions et non des moindres. D’abord sur cette question qui concerne directement les Burkinabè, à savoir la question de la vie chère. Cette question bien que préoccupante est tombée presqu’à la fin de grand entretien. Elle a été posée par l’auditeur Nikiéma Emmanuel de Gogo dans le Centre-Sud qui a fait savoir que les vivres coutaient chères et ce qui était fait pour réduire les prix afin de soulager les populations ? Cette question n’a pas eu de réponse du chef de l’Etat. Est-ce expressément fait ? Ou, est-ce parce que la consœur qui relançait l’invité sur les questions a omis de le faire ? Toujours est-il que les Burkinabè sont restés sur leur soif. Car la vie est bien chère au Faso au-delà de l’élan patriotique manifesté par les Burkinabè. Ils contribuent en se saignant tout en supportant les prix élevés jamais atteints des produits de première nécessité.

L’autre question restée en suspens, est celle liée à la future monnaie de l’AES. Le chef de l’Etat a fait un black-out parlant plutôt de raquettes. Volontairement ? On ne pourrait être affirmatif car toujours la consœur de la RTB n’a pas su relancer l’invité. Là aussi, les populations de l’AES attendent les trois téméraires Présidents. Et cette question, il faudra tôt ou tard la résoudre si l’on veut véritablement mettre un coup de frein au terrorisme dans les colonies françaises d’Afrique en proie à l’hydre terroristes.

En effet, comment combattre un mal s’il n’est pas traité à la racine ? Autrement, comment couper le financement du terrorisme si les pays de l’AES doivent continuer à utiliser la même monnaie fabriquée par le soutien avéré des terroristes ? Une monnaie dont les pays de l’AES n’ont aucun contrôle sur la quantité des billets de banque déversée dans leur économie. En attendant, avec ce circuit parallèle qui est le financement des terroristes, ils recrutent et forment leurs adeptes à moindre frais. Et c’est bien le premier combat à mener. Suivra ensuite le contingent armé de l’AES dont veulent les chefs d’Etats. Du reste, les aspirations des peuples de l’AES sont connues.

Les Burkinabè voulaient, comme cet auditeur, se situer sur cette question de la monnaie de l’AES. Mais ils doivent prendre leur mal en patience espérant que, comme promis par la consœur de la RNB, au vu du temps relativement court malgré l’ajout des 30 mn, les questions non évoquées seront reversées au Président du Faso.

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