La balade du griot : pourquoi tout ce mobilier et moyens roulants abandonnés aux intempéries dans certaines administrations alors que d’autres sont dans le dénuement total ?
Par ses temps libres, lorsqu’il n’est pas sollicité pour animer ou prester dans certaines cérémonies, le griot n’hésite pas à faire le tour de certaines administrations, question de saluer ses bienfaiteurs et s’enquérir des nouvelles des membres de leurs familles respectives. C’est une vieille tradition qu’il a héritée de ses parents qui eux-mêmes l’ont apprise également avec les générations précédentes.
Dans ces tournées, le griot, en fin observateur, constate que dans certaines administrations, publiques surtout, des agents sont à l’aise car ils disposent pratiquement de tout ce dont ils ont besoin pour le fonctionnement de leur service. Le mobilier, à tout point de vue est suffisant. Souvent, il dépasse même en nombre les agents eux-mêmes. Pareille chose au niveau de la logistique. Dans ces administrations ci-dessus mentionnées, les moyens roulants ne font pas défaut. Il y en a profusion si bien que les agents qui y sont ont l’embarras du choix. Leur parc auto vient à manquer d’espace et certains engins sont abandonnés et couverts de poussière.
Et comme ceux-ci ont la chance de renouveler leur mobilier et parc auto à intervalle de temps régulier, le matériel usager est empilé les uns sur les autres dans des magasins de fortune. Le griot remarque souvent certaines chaises qui pourraient être d’une grande utilité à certains agents de l’administration publique qui eux n’en n’ont point.
En effet, pendant que certains agents sont dans l’opulence dans leur service, ventilateurs, climatiseurs et réfrigérateurs à la clef, dans d’autres administrations qu’il fréquente tout aussi bien, le griot se demande si les travailleurs servent le même Etat. Ces derniers se démêlent le plus souvent pour rendre service à la nation. Ils utilisent leurs propres engins pour ce faire. Sans oublier que par manque de chaises et tables, tous n’ont pas souvent la place pour s’asseoir dans le bureau. Le mobilier, même s’il existe, est en mauvais état. Le matériel informatique quant à lui se compte au bout des doigts. Dans ces services, ce sont les clefs USB qui permettent d’imprimer les documents chez la secrétaire qui, pour cela, est obligée d’interrompre ce qu’elle faisait. C’est donc difficilement que le griot explique la situation de dénuement presque total dans laquelle évolue cette autre catégorie d’agents de la fonction publique. Aussi, le griot souhaite-t-il de tous ses vœux que l’idée géniale du Capitaine Ibrahim Traoré, président du Faso inspire les responsables en charge de la gestion du matériel de l’Etat. En effet lorsqu’il est arrivé au pouvoir, IB comme l’appellent les burkinabé, a trouvé l’idée lumineuse de remettre les véhicules pick-up, jadis sur cale dans les administrations, pour les mettre au service de l’armée. Et bien, dans la même lancée, le matériel que certaines administrations qualifient d’usager chez elles pourraient retrouver une seconde vie dans d’autres administrations pour faciliter la continuité du service public. Quid des moyens roulants, motos comme autos, qui ne demandent peut-être que le remplacement d’une pièce pour être à nouveau utilisable.
C’est le lieu pour le griot, de saluer le geste du Conseil burkinabé des chargeurs (CBC) qui, la semaine dernière seulement, a remis des ordinateurs usagers aux Circonscriptions d’éducation de base de Niangoloko et de Loumana dans la région des Cascades. Le griot se trouvait par hasard à la DPEPPNF de la Comoé où la remise a eu lieu. Il a pu lire la joie sur le visage des deux Inspecteurs bénéficiaires. L’un d’eux, dans ses remerciements, a laissé entendre que les ordinateurs qu’ils ont reçus sont usagés de l’avis du CBC, mais pour eux, ils valent de l’or.
Wangola Médias