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Mise en service de l’unité de scanner du CHR de Banfora : plus d’une centaine d’examens réalisés en 45 jours selon Docteur Batiébo Eric, responsable du service de radiologie

L’unité de scanner du CHR de Banfora a été mise en service le 27 mai 2024 au grand bonheur des habitants de la région des Cascades. En effet, ces habitants se voyaient obligés, jusque-là, de rallier Bobo-Dioulasso, la ville de Sya, pour leurs besoins de scanner. Il n’y a aucun doute, cette unité de scanner était très attendue et elle va soulager la population. Pour cette première partie de l’interview qu’il a bien voulu nous accordée, Docteur Batiébo Eric, responsable du service de radiologie au CHR de Banfora nous situe sur la date de mise en service du scanner, les raisons qui expliquent pourquoi l’unité a été mis en service seulement au cours de mai 2024, et comment obtient-on un examen de scanner au CHR de Banfora. Lisez plutôt !

Quelle est la vocation du service de radiologie ?

Docteur Batiébo Eric : Il faut dire que le service de radiologie est l’un des services techniques d’un hôpital et qui fait partie des services de diagnostic. C’est un service qui permet aux patients et aux cliniciens à savoir les médecins et les infirmiers d’avoir le diagnostic précis en termes d’images des maladies qu’ils suspectent.

Dites-nous Docteur, depuis quand le CHR de Banfora a-t-il a mis en marche son unité de scanner ?  

Il faut dire que l’unité de scanner du CHR de Banfora est fonctionnelle depuis le 27 mai 2024. Ce jour que nous avons ouvert l’unité officiellement. Mais c’est le lendemain 28 mai que nous avons reçu le premier patient pour un examen de scanner cérébral, c’est-à-dire un scanner du crâne.

Plusieurs mois se sont écoulés entre la finition des travaux de construction du bâtiment du scanner et la mise en service de l’unité. Qu’est-ce qui explique cela ?

Par rapport à cette question, il faut dire effectivement que les gens ont constaté que le bâtiment est sorti de terre, et il y a eu une phase d’installation des appareils. Après les travaux, ce sont 18 mois qui se sont écoulés avant que l’unité ne soit fonctionnelle. Quand le matériel est arrivé, en décembre 2022, l’installation n’était pas encore faite. Ce retard s’explique par divers aspects. Premièrement, il faut savoir que nous n’avons pas de techniciens locaux qui puissent faire l’installation. Il fallait que des gens viennent de Ougadougou et hors du Burkina Faso pour assurer l’installation de l’appareil. Après cela, il a fallu une phase de formation et de recyclage des acteurs parce que beaucoup d’agents après l’école de formation sont arrivés au CHR de Banfora où ils totalisent plus de 20 ans de service mais qui malheureusement n’ont jamais mis en pratique ce qu’ils ont appris à l’école. Et comme c’est sur des êtres humains que le travail sera fait, il n’ay pas de l’à-peu-près. Il était donc de bon ton que l’on puisse procéder à un recyclage qui a consisté à envoyer ce personnel dans structure à Ouagadougou où l’activité de mène déjà pour se confronter aux examens scanographiques et voir comment techniquement cela se passe. Il en était de même pour les médecins radiologues qui devaient revisiter les interprétations des examens, les bons gestes. Donc après avoir fini l’installation, on a procédé encore à une formation sur site des utilisateurs. Ainsi donc sur le site définitif où ces agents allaient évoluer, il fallait leur montrer comment fonctionne l’appareil afin de garantir à cet appareil une certaine durabilité. C’est un appareil qui se manipule, ce sont plusieurs mains qui passent là-dessus. Et quand c’est comme ça, il faut faire en sorte que l’activité soit conduite de la même manière par toutes les personnes qui manipule l’appareil. Après tous ces préalables, il a fallu faire une inspection technique du bâtiment. Nous l’avons demandée particulièrement parce que le scanner est un examen qui utilise les rayons X au même titre que la radiographie sauf qu’au scanner, les rayons X sont en quantité beaucoup plus importantes. Ce qui fait qu’il y a un certain nombre de précautions à prendre pour son utilisation. Donc une mission est venue de Ouagadougou, de l’Autorité Supérieure de Régulation et de la Sureté Nucléaire qui est venue tester les équipements afin de voir la charge des rayons X qui est émise et ensuite voir s’il y a passage des rayons X à travers le bâtiment pour se retrouver à l’extérieur. L’inspection a donné de bons résultats et le feu vert a été donné pour le début effectif de l’activité. Mais comme on le dit, il est toujours bon de bien se préparer avant de commencer pour éviter d’être obligé d’arrêter à un moment donné pour problème technique quelconque.

Peut-on dire que le plateau technique en matière de scanner est au top à Banfora ?

Le plateau technique s’entend sur deux volets. Il y a le volet technique dont appareillage dont nous venons de parler plus haut. Le second volet est celui des ressources humaines. Pour ce qui de ce second volet, il faut noter que dans le service d’imagerie du CHR de Banfora, il y a 11 agents dont 2 médecins radiologues et 9 techniciens dont 1 ingénieur. Tous sont formés et peuvent utiliser l’appareil. Pour le volet technique et concernant les intrants pour la réalisation des examens, il faut dire qu’il y a deux types d’examens de scanner. Le premier peut être fait sans qu’on ait besoin d’injecter un produit ou de faire avaler un produit au malade avant de le faire. Parce qu’au scanner, on peut faire l’examen sans faire boire le produit et ensuite on fait boire le produit puis on refait l’examen. Deuxièmement, on peut faire l’examen, puis injecter le produit dans le sang à travers une voie veineuse puis on refait l’examen. Pour le moment, c’est le premier volet que nous appliquons à Banfora. Pour le deuxième où on injecte un produit de contraste, nous avons certes l’appareil pour injecter le produit mais les produits font défaut. Le produit seul ne suffit car d’autres intrants l’accompagnent comme une seringue particulière, un petit tuyau qui connecte la seringue au bras du patient et d’autres structures qu’on appelle des anti-reflux. Ce sont des accessoires qu’on utilise pour injecter le produit de contraste qui n’étaient pas encore disponibles. Mais la semaine dernière, (NDLR : entretien réalisé le 11 juillet 2024) l’hôpital a pu obtenir une bonne partie. Ce qui veut dire que dans les jours à venir, les examens injectés pourront également commencer.

Quels sont les examens que vous rencontrez fréquemment depuis la mise en marche de l’unité de scanner ?

Depuis l’ouverture intervenue le 27 mai 2024, nous avons fait jusqu’à ce jour, (NDLR Nous étions le 11 juillet 2024) nous avons fait 113 examens. Je précise que cela fait un peu moins de 45 jours que nous fonctionnons. Et tous ces examens réalisés sont des examens non-injectés. Essentiellement, ce sont des scanners du crâne, que nous appelons des scanners cérébraux, il y a aussi des scanners de la colonne vertébrale et ceux des articulations. Il faut dire que les scanners cérébraux représentent quasiment 70 à 80 % des examens que nous avons réalisés jusque-là. Les scanners cérébraux sont suivis par les examens de la colonne vertébrale surtout au niveau lombaire qui représentent entre 20 à 30% de nos examens. Nous avons eu à faire quelques examens au niveau des articulations, notamment à la hanche et au niveau de l’épaule.

Peut-on donc dire que c’en finit les références et autres évacuations de malades à Bobo-Dioulasso pour des besoins de scanner ?

Concernant les références et évacuations sur Bobo-Dioulasso, nous allons devoir encore attendre encore un tout petit peu parce que, certes, les ressources humaines sont disponibles tout comme celles matérielles. Cependant, comme je le disais, à ce jour, nous n’avons pas encore commencé les examens injectés. Or ces examens représentent 60 à 70% d’une vacation. C’est-à-dire qu’en une matinée, si on a une vingtaine scanners à faire, on peut se retrouver avec 12 à 15 scanners qui seront injectés. Donc comme nous n’avons pas encore commencé ces scanners injectés, c’est sûr que s’il y a des cas comme ça, ces patients seront évacués ou référés à Bobo-Dioulasso. Mais déjà, le fait que beaucoup de scanners d’urgence arrivent à être réalisés sur place est déjà important. Depuis qu’on a commencé, la plupart des cas des scanners cérébraux sont liés à des AVC eux-mêmes dû à une obstruction d’artère cérébrale ou à un éclatement d’une artère cérébrale qui fait rependre de l’hémorragie à l’intérieur du crâne.

Le client peut-il venir au moment où il veut pour faire un scanner au CHR de Banfora ou bien y-a-t-il des jours précis pour ce faire ?

Pour cette question, il faut dire que ce qui est important à préciser c’est que pour le scanner, comme pour tout autre examen d’imagerie comme les examens de radiologie, on ne devrait pas quitter chez soi et venir à l’hôpital dans ledit service parce que tout simplement on a besoin qu’on nous fasse un examen d’imagerie. Idéalement, il faut aller d’abord en consultation à l’issue de laquelle le médecin va émettre un bulletin sur lequel il va indiquer qu’il veut un scanner. C’est muni de ce bulletin que le malade se présente au service d’imagerie. Une fois à ce niveau, nous examinons ce bulletin pour voir si c’est un examen injecté ou non-injecté. C’est à l’issue de cela qu’on définit le protocole et on procède à l’examen du patient. Nous sommes donc en étroite collaboration avec les cliniciens qui sont les prescripteurs d’actes d’imagerie. Sinon, pour ce qui est des urgences et des malades hospitalisés, quelle que soit l’heure, quand le médecin voit la nécessité de faire un scanner, si ce n’est pas un examen injecté, d’emblée, c’est possible 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Pour ce qui est des examens chez des patients qui ne sont pas hospitalisés, à qui on a remis un bulletin d’examen et qui peuvent se déplacer, ils peuvent venir les jours ouvrables. Pour l’instant, il est préférable de venir avant midi ou 13 heures. C’est ce que nous faisons pour le moment. Comme c’est le début, on ne peut pas prendre tous les jours et 24 heures sur 24 tout patient venant. 

A demain pour la suite des questions au cours desquelles notre invité, Docteur Batiébo, nous situera sur les performances déjà réalisées par son unité ainsi que sur les coûts de l’examen scanographique.

Propos recueillis et retranscrits par Go Mamadou TRAORE

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