Gestion des ressources naturelles et prévention des conflits : l’APESS met en place la Plateforme multi-acteurs des Cascades
Dans le souci d’assurer une gestion rationnelle des ressources naturelles et prévenir les conflits entre agriculteurs et éleveurs, l’Association pour la Promotion de l’Elevage au Sahel et en Savane (APESS) a entrepris de doter les différentes régions de sa zone d’intervention en Plateforme d’Innovations Multi-acteurs. La mise en œuvre de celle de la région des Cascades, qui couvre la province du Kénédougou dans la région des Hauts-bassins et celles de la Comoé et de la Léraba dans la région des Cascades, a eu lieu au cours d’un atelier qui s’est tenu du 14 au 16 septembre 2023 à Banfora.
Restituer et valider les rapports d’études diagnostiques sur la situation de référence dans la gestion des ressources naturelles et à la collecte de données complémentaires, identifier les membres de la plateforme d’innovation, mettre en place de manière formelle et officielle la Plateforme d’Innovation, désigner de façon consensuelle le comité de suivi de la Plateforme d’Innovation tels étaient les objectifs de cet atelier de trois jours organisé par l’Association pour la Promotion de l’Elevage au Sahel et en Savane (APESS) du 14 au 16 septembre 2023 à Banfora, chef-lieu de la région des Cascades. Cet atelier, présidé par le Haut-commissaire de la province de la Comoé, Idrissa Massa, a réuni autour d’une même table plusieurs acteurs intervenants aussi bien dans le domaine de l’agriculture que de l’élevage.
Une vue du présidium avec le Haut-commissaire de la Comoé Idrissa Massa au milieu
Parmi ce beaux monde se trouvait, les Secrétaires généraux des provinces du Kénédougou et de la Léraba, un représentant du PRAPS 2 au Burkina Faso en la personne Crépin N Somé, responsable de la composante2 du PRAPS à savoir « Gestion durable et amélioration des ressources naturelles » et Amadou Amadoun Dicko, l’Emir de Baraboulé par ailleurs président national de l’APESS qui, dans son mot de bienvenue, a indiqué que la mise en place de cette plateforme était devenue nécessaire au regards de plusieurs enjeux.
Saluant la création de cette plateforme d’innovation multi-acteurs, le Haut-commissaire de la Comoé, Idrissa Massa, a reconnu qu’en dépit de leurs poids économiques important aux différentes échelles d’intervention et de leur contribution significative à la dynamique d’intégration régionale, les systèmes d’élevage mobile sont présentement confrontés à des facteurs croissants de vulnérabilité. C’est pourquoi il estime que la mise en place d’un dispositif multi-niveau (local, national et régional/transfrontalier) de concertation et de gestion de la transhumance et des ressources pastorales transfrontalières, le respect et la mise en œuvre des textes législatifs et sanitaires pourraient constituer une alternative efficace pour l’éradication des conflits violents liés à l’utilisation concurrentielle des ressources naturelles dans les zones de transhumance transfrontalière.
Amadou Amadoun Dicko, Emir de Baraboulé, président de l’APESS
Embouchant la même trompette, Crépin N Somé du PRAP2 a indiqué qu’en effet, l’une des préoccupations majeures de ces régions qui sont toutes frontalières à la Côte d’Ivoire et au Mali est la récurrence des conflits entre acteurs de l’utilisation des ressources naturelles. De 2021 à 2022, a-t-il fait noter, on a enregistré dans cet espace 234 conflits dont 24 violents selon une enquête réalisée avec l’appui du PRAPS2. A l’entendre, ces conflits sont causés entre autres par les dégâts champêtres, le pâturage nocturne, l’obstruction de piste, la nom délimitation de pistes ou d’espaces pastoraux. M Somé a indiqué que l’objectif de développement du PRAPS2 est d’améliorer la résilience des pasteurs et des agropasteurs dans certaines zones de la région du Sahel. C’est pourquoi le PRAPS dans sa phase2 a confié à l’APESS la facilitation et l’animation du dialogue transfrontalier pour une transhumance apaisée. Et c’est dans ce cadre que l’APESS œuvre à mettre à l’échelle l’expérience pilote de mise en place de Plateformes d’Innovation multi-acteurs pour une gestion apaisée de la transhumance transfrontalière.
Crépin N Somé, représentant du PRAPS2 à l’atelier de Banfora
Durant les trois, plusieurs activités allant des visites de courtoisie aux autorités à la mise en place de la Plateforme d’innovation ont été menées. Au cours des échanges, les participants ont d’abord eu droit à la restitution des résultats de l’étude de la situation de référence sur la transhumance et les conflits dans les régions des Hauts-bassins et des Cascades. Ils ont ensuite échangé sur le portage institutionnel de la Plateforme d’innovation avant de valider la liste des acteurs potentiels. C’est à l’issue de cela qu’est intervenue l’identification des membres du comité de suivi et du portage, la mise en place du comité de gestion de la Plateforme Innovation et l’élaboration d’une feuille de route.
Photo de famille des participants
D’ores et déjà, le représentant du PRAPS a rassuré l’APESS que sa structure mettra tout en œuvre pour accompagner techniquement et si possible financièrement, l’animation de cette plateforme.
Wangola Médias
