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Vacances scolaires pour l’élève de 2nd A Wendpoulmdé Roamba : une période mise à profit pour apprendre la mécanique

Ce sont les vacances scolaires. Si pour la plupart des élèves c’est le moment des voyages et autres loisirs, Wendpoulmdé Roamba, élève qui passe en 1ère A, préfère mettre ce temps à profit pour faire de la mécanique. 

Wendpoulmdé Roamba est élève dans un établissement de choix de la ville de Banfora. A la rentrée prochaine, elle sera en classe de 1ère A. depuis 4 ans, elle passe ses vacances dans un garage-auto où elle, seule fille parmi la dizaine de garçonnets qui eux rêvent de devenir mécanicien titulaire de leur propre garage un jour. Dans le garage Wendpoulmdé qui a momentanément rangé ses livres, cahiers et stylos pour prendre les clefs, tournevis et autres objets est soumise aux même tâche que ces garçons. Elle ne manque pas l’occasion de se retrouver sous le véhicule en panne dont la réparation nécessite cette position.

Wassilatou Wendpoulmdé Roamba « Je n’entends pas faire carrière dans la mécanique auto, même si avec le temps, j’ai appris à aimer ce métier ».

Wassilatou Wendpoulmdé Roamba est une jeune fille qui force l’admiration des clients du garage. A l’entendre, elle a été inspirée par sa maman qui est convaincue qu’au lieu de rester à la maison pendant les vacances, chaque élève pourrait se mettre en situation d’apprentissage. « J’ai trouvé ce qu’elle disait vrai et je me suis dit que je pouvais me rendre dans un garage de mécanique durant le temps que dure les vacances. Mais pour moi, c’est juste pour justifier de compétences supplémentaires sinon je n’entends pas faire carrière dans la mécanique-auto. Même si avec le temps, j’ai appris à aimer ce métier.

Parmi les garçons, Wendpoulmdé poursuit sa passion de découvrir les secrets de l’automobile.

Et depuis 4 ans que cela dure, je suis quelque peu pressée que la fin des cours arrive afin de retrouver cet autre cadre de formation avec les clefs, criques et autres outils » confie la jeune fille. Pour elle, rester à la maison pendant les vacances sans rien faire est ennuyant. C’est pourquoi elle encourage tous les élèves, garçons comme filles à se trouver une occupation durant ce temps car, a-t-elle dit, ce qu’on apprend est toujours utile quelque part dans la vie. « Grace aux connaissances que j’ai acquises dans ce garage, je me rends utile à la maison. Mon papa ne contrôle plus son véhicule lui-même puisque je sais le faire. En tout cas je pense que pendant les vacances, chaque élève doit s’occuper. Si cela lui rapporte un peu d’argent, il peut aider ses parents dans sa propre scolarisation » dira-t-elle.

Pour le Coach Adama Roamba, il n’est pas mauvais de permettre aux enfants d’avoir un pied à l’école classique et l’autre dans la formation-apprentissage des métiers.

Le soir, c’est avec les habits bien sales et couverts de graisse noire qu’elle regagne ses parents. Coach Adama Roamba, professeur des lycées et collèges, très bien connu dans la région des Cascades et un peu partout au Burkina Faso puisqu’il est le chargé des études et de la planification à la DREPPS, se trouve être le père de cette mécanicienne occasionnelle. Il est également le président national de la renommée Association des Volontaires en Education Civique (AVEC). Selon papa Roamba, il a constaté que sa fille était passionnée de la mécanique. Et un jour, par l’entremise de sa maman, il a été informé qu’elle aimerait apprendre à faire de la mécanique. « J’avoue que cela m’a surpris. Il est vrai que chez moi, tout le monde est occupé pendant les vacances, mais le choix pour elle de passer la journée dans un garage de mécanique auto m’a surpris. Je lui ai suggérer de murir sa réflexion deux jours durant, le temps pour moi aussi d’analyser son choix. Au bout de ces deux jours, voyant qu’elle était toujours décidée, je lui ai proposé le garage où je répare mon véhicule personnel dont le patron justifie d’un CQP. Cela fait 4 ans que ça dure. Et elle est pressée que les vacances arrivent afin qu’elle retrouve ses clefs de mécanique. Et j’en tire profit puisque depuis qu’elle est dans la mécanique, c’est elle qui vérifie mon véhicule tous les matins, même les jours où elle a cours, pour me dire si je peux rouler sans problèmes. Elle connait le nom des outils, des pièces et je l’ai vue aussi bien au garage que sur le terrain où elle va chercher ou dépanner des véhicules » relate Papa Roamba, qui en tant que coach, indique qu’il n’est pas mauvais de permettre aux enfants avoir un pied à l’école classique et l’autre dans la formation-apprentissage des métiers. « L’un n’entrave pas l’autre. Mieux, plus tard, l’enfant pourrait opter pour l’un ou l’autre de ce qu’il aura appris.  De ce postulat, j’encourage tous les parents à accompagner leurs enfants s’ils décident d’apprendre un métier pendant les vacances. Les enfants ont des rêves. Ils ont souvent des talents cachés et nous ne devons pas tuer ces rêves-là ».

Le chef de garage Nicodème Soulama trouve que Wendpoulmdé est est ambitieuse et désireuse d’apprendre

Nicodème Soulama est le chef du garage. C’est-à-dire le patron des apprentis. En l’absence des responsables, ce mécanicien issu du village de Nafona atteste que les différents séjours que mademoiselle a Roamba a passé chez eux lui ont permis d’être de nos jours un apprenti qualifié. Elle est ambitieuse et désireuse d’apprendre. Dès lors, nous ne manquons pas l’occasion de l’envoyer à certaines tâches. De nos jours, elle sait comment vérifier si un véhicule est prêt pour des courses, elle sait démonter des pièces dont elle connait parfaitement les noms de certaines. Les vidanges, les pauses de certaines pièces comme les roulements, les courroies, les bougies n’ont plus de secret pour elle, explique Nicodème Soulama.

A la maison, la passionnée de mécanique-auto s’acquitte également de ses obligations de fille et de future femme.

Cette passion de Wendpoulmdé Roamba pour la mécanique-auto ne lui fait pas perdre de vue son statut de jeune fille et de future femme. Mieux, elle concilie bien les deux formations. Selon ses parents, l’apprentissage au garage ne l’empêche pas de s’acquitter de ses obligations de fille à la maison. Elle trouve toujours du temps pour faire la vaisselle et aider sa maman dans la cuisine. Comme pour dire qu’à cœur vaillant, rien d’impossible.

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