Culture

Festival NEF : A cœur ouvert avec le Commissaire général, Kassoum David Koné 

Son image est désormais indissociable de celle du Festival NEF (Niangoloko en Fête). Kassoum David Koné, puisse que c’est de lui il s’agit, est le créateur de NEF, une initiative culturelle qui a franchi les frontières du Burkina Faso. Insécurité oblige, ce rassemblement annuel n’a pas pu se tenir en 2022. Toutefois, le festival est reprogrammé pour Avril prochain. Initiée pour rassembler les filles et les fils de Niangoloko très divisés à l’époque, Kassoum David Koné tire le bilan de 7 ans après, à travers ce grand entretien accordé à votre organe, Wangola Médias.

 Qui est Kassoum David Koné ?

Il faut dire que j’ai plusieurs casquettes. Dans la vie civile, je suis inspecteur principal des douanes totalisant près de 37 ans de carrière aujourd’hui. Je suis encore écrivain, auteur de plusieurs œuvres littéraires. J’ai à mon actif actuellement 5 œuvres déjà publiées et deux œuvres en attente. Donc 7 œuvres bientôt. Je suis encore promoteur culturel, commissaire général de Niangoloko en Fête qui s’appuie sur l’Association le Réveil Culturel et Citoyens de Niangoloko (ARC). Je suis aussi producteur agricole et éleveur. Donc, j’ai plusieurs casquettes et moi-même j’ai de la peine à me définir, à me classer dans un seul domaine. Je me dis que tant qu’un homme vit, il doit être toujours actif. Et comme le célèbre écrivain aussi l’a dit, si la termitière vit, elle doit ajouter de la terre à la terre. Actuellement j’ai 57 ans, marié et père de trois enfants.

« Si la termitière vit, elle doit ajouter de la terre à la terre ».

Dites-nous la raison de votre présence dans la cité du paysan noir ce 27 Novembre 2023 ?

Il faut dire que j’ai été contacté par l’autorité en charge de la culture. Quand elle parlait je ne comprenais pas car quand on parle de parrainage on voit quelqu’un qui a de l’argent à apporter. Donc moi-même j’ai eu peur. Elle m’a dit que c’est dans le cadre de la semaine régionale de la culture (SRC) et c’est sous l’entremise du gouverneur ils ont pensé à certains fils de la région qui interviennent dans le domaine culturel ou qui sont représentatifs de la région. Donc ils ont pensé à ces fils afin qu’ils viennent parrainer cet évènement dans le cadre de la mobilisation afin que nos frères et sœurs puissent savoir que c’est leur propre activité et ils ont leurs frères et leurs sœurs qui sont devant. C’était dans ce but là qu’on nous a appelé et chaque fois que ces genres d’appels viennent, c’est-à-dire quand il s’agit de ma région, je ne vois aucune contrainte particulière en ça. Chaque fois que le devoir nous appelle, nous devons tous nous mobiliser pour venir travailler pour le bien de cette grande région des Cascades.

C’est au regard donc de ce que vous avez déjà fait en terme de promotion culturelle dans la région que vous avez été retenu comme parrain de la SRC 2023. Parlez nous de ce que vous avez fait pour la culture notamment les NEF. Comment est venue l’idée de cette initiative culturelle ?

En fait, il faut savoir que nous avons voulu faire du simple ou double. Et c’est ce que nous poursuivons jusque là. Aujourd’hui, le festival NEF a débordé de son cadre originel et est entrain d’aller encore où on l’attendait le plus. Il faut dire que depuis 2016, je m’évertue à le dire, j’ai été copté comme parrain d’une célébration de 8 mars, la fête internationale des femmes. Donc j’étais parrain et pendant la cérémonie, j’ai observé quelque chose qui était toujours un mal dans ma commune à Niangoloko. Ce mal même est perceptible dans notre région des Cascades. C’est-à-dire que les mésententes que la politique politicienne avait amené faisait en sorte qu’il y avait des dissensions dans une même famille. Ce jour 8 mars 2016, quand j’étais sur la place, pour une activité qui est sensée nous regrouper tous, vous voyez des clans qui se formaient. Je suis arrivé à cette période là où vous voyez que les démarcations physiques étaient nettes. C’est-à-dire que dès que vous arrivez dans un milieu vous voyez que les gens sont arrêtés par partis politiques ou par affinité.

On ne peut pas se développer dans une localité avec ça. Mais qu’est ce qu’il faillait faire ? J’étais triste puisque quand c’est comme ça, quand vous parlez avec X, Y va dire qu’il est avec le parti d’un tel. Alors que moi je ne vois pas X ou Y. Je vois mon frère, ma sœur. C’est ce qui est ancré en moi. Au moment où j’étais à Niangoloko, on me voyait dans les activités religieuses où j’étais dans les campagnes d’évangélisation. On ne me voyait pas sur un autre terrain. Donc qu’est ce qu’il fallait faire ? Je me suis demandé, en tant que fils de Niangoloko, qu’est-ce je peux apporter pour que on puisse arrêter de se voir en chiens de faïence. Comment on peut faire pour pouvoir se rencontrer, pour se regrouper ? J’ai vu que si c’est une activité politique chacun se retrouve dans son camp. C’est celui qui est dans ton parti qui va venir. Si tu demandes une activité religieuse, c’est ceux qui sont intéressés qui vont venir. Alors je me suis demandé qu’est-ce qui peut nous rapprocher ? C’est la culture. Donc, au départ je n’étais pas un homme de culture. L’objectif que je recherchais était la cohésion sociale, travailler à avoir un vivre-ensemble harmonieux et paisible. Ce jour là j’ai copté 4 personnes avec le statut du comité de jumelage dont j’étais le président. Je leur ai dit organisez-moi quelque chose d’ici la fin du mois, une activité culturelle qui puisse regrouper tout le monde. C’était le 16 mars 2016. Maintenant, c’était prévu que le 30 mars on puisse tenir l’activité. Mais des artistes que nous avons contactés m’ont dit qu’ils étaient en déplacement et par conséquent, ils demandaient si je pouvais reporter. Donc au lieu du 30 mars, on a tenu la première activité du 16 au 17 avril 2016.

Ce que je vais vous dire c’est que ça nous a vraiment étonné, cela a dépassé nos attentes. Ce jour nous avons commencé vers 16h et dès 16h, la place était noire de monde parce que la veille, on avait fait un concert introductif au point de la LONAB. Le lendemain il y avait plus de 100 artistes qui devaient se produire.

« Si le festival n’existait pas il fallait le créer et c’est ce qu’on a fait ».

A 16h donc la place était bondée de monde qui débordait jusqu’au goudron. La nuit pendant qu’on plaçait les un et les autres, car on devait recevoir les personnes ressources, les notables, les invités dans la salle de la mairie, le premier miracle qui s’est produit, pendant qu’ils étaient là dans les préparatifs du dîner qu’on a prévu à l’intention des invités, il y a des gens qui ne parlaient pas, mais comme ils doivent se retrouver dans les mêmes portes, finalement nous avons vu ces personnes arrêtées obligées de se saluer, de causer.

 J’ai toujours en mémoire que le PDS à l’époque Palaminga Julien Yonly m’a demandé comment j’ai pu imaginer cela. Que lui il avait des larmes presqu’aux yeux. Il m’a dit qu’il était dépassé car il a vu des ennemis d’hier se parler. Qu’il a voulu initier toutes les activités possibles pour pouvoir les mettre ensemble sans succès. Qu’il était sans voix quand il a vu ces gens dans les couloirs en train de se parler.

Bien plus, le meilleur était à venir puisse qu’avant même la cérémonie, il y a des gens qui m’ont dit qu’ils vont venir à l’activité mais qu’ils ne veulent pas être assis à côté d’un tel. Ils voulaient qu’un tel qui est leur adversaire politique soit assis au fond. C’est ce qu’ils m’avaient donné comme conseils et j’ai dis au protocole faites en sorte que les gens soient assis ensemble.

Comme nous étions dans la salle, on est ressorti et il y avait plus de places assises que les places qui avaient été libérées par le protocole. Donc les gens se sont retrouvés contre leur gré assis avec des gens qu’ils ne voulaient même pas voir en peinture.

Selon vous quel était au juste l’origine de ces dissensions entre frères ? On sait que les clés de la mairie ont été retirées une année et des domiciles privés ont été saccagés et brulés.

Je n’arrive pas à me l’expliquer. Je ne suis pas dans le milieu politique mais il faut se dire que ce sont des problèmes politiques. Il y a eu des dégâts à l’époque et des vieux ont même été pris et enfermés. Donc les rancœurs étaient tenaces et plus les années passaient, plus le fossé s’agrandissait entre les protagonistes. Mais quoi qu’il en soit, nous les fils, nous ne devrions pas rester les bras croisés. Il fallait imaginer quelque chose. Quand j’ai dis de venir pour la culture tout monde se retrouvait intéressé et on a tout fait pour que tous les goûts se retrouvent. Ce que les vieux veulent entendre, ce que les enfants veulent entendre, ce que les femmes veulent entendre, tout le monde trouvait son compte.

Mais tenez vous bien, à la première édition, les gens sont restés sur pied de 16h à 4h du matin. Si le festival n’existait pas il fallait le créer et c’est ce qu’on a fait. Ce qu’on visait c’était la cohésion, c’est-à-dire, ce qui peut amener les gens à oublier un tant soit peu leurs divergences légendaires pour pouvoir se retrouver autour d’une activité. Nous l’avons réussi. Cette nuit tout ce qui était à manger aux alentours et dans Niangoloko était fini à 20h. Même les simples biscuits étaient finis dans les boutiques. Vous voyez, partir d’une simple visée de cohésion sociale, on est arrivé à avoir une incidence économique en une seule nuit.

Vous êtes à la septième édition. 8 ans après pensez vous avoir réussi l’ambition de ramener les Niangolokois à la cohésion sociale et au vivre ensemble ?

Je vais vous dire que nous recherchons toujours. Puisse que, se satisfaire que nous avons réussi, c’est qu’on ne veut pas construire. Car tout ce que nous faisons, a besoin d’être consolidé. De même que ce vous avez comme acquis aujourd’hui, vous devez veiller sur ça, vous devez vous battre pour maintenir ça. C’est-à-dire le problème là, ce n’est pas se battre avoir une victoire sur le champ, c’est de conserver cette victoire. Actuellement il est question de conserver les acquis, consolider ce que nous avons pu atteindre jusque là.

Nous avons commencé avec un budget de six millions, et brusquement, à la dernière édition en 2021, on était à près de 40 millions. Donc vous voyez d’abord la progression, l’impact économique. Vous allez voir dans la ville il y a des auberges, des sites d’hébergement qui ont été construits. Ils ont été construits mais est ce qu’il y a des nouveaux sites de tourisme ? Non ! C’est-à-dire qu’ils voient ce qu’il y a. Cette période est vraiment attendue par les opérateurs, les acteurs culturels, tout le monde attend puisse que cet évènement est devenu l’élément culturel majeure dans notre région de l’ouest. Je ne dis même pas des Cascades seulement.

L’année passé l’édition n’a pas pu se tenir. En tant que commissaire général du NEF, qu’en dites vous par rapport à la non tenue de ce rendez-vous culturel très attendu ?

Nous avons voulu le faire d’abord dans un souci de résilience pour montrer qu’aucune situation ne doit nous amener à baisser les bras. C’est-à-dire que les Burkinabè, surtout les gens de notre région, sont un peuple résilient. On a voulu aller envers et contre tout pour l’organiser. Mais la sagesse commandait.  À un moment donné il y avait des déguerpissements, des gens qui abandonnaient leurs foyers. Nous avons trouvé que le budget qui va être déployé, c’est dire qu’humainement, pendant qu’il y a des gens qui n’ont pas à manger, à dormir, qui ne savent pas où se réfugier et que vous voulez les amener le divertissement seulement sans tenir compte en arrière de ce qu’ils vivent, est ce que pour des fils, des gens qui ambitionnent de mobiliser les fils de la région à s’intéresser à leur localité là, est-ce que cela allait être juste ?

Non seulement il y avait l’éternel problème de la sécurité mais il y avait même le problème de la décence. C’est-à-dire qu’il fallait avoir une activité qui est résiliente mais il faut avoir de la décence. Et c’est cette décence qui nous a dit que pendant que les gens pleurent, on va pleurer avec eux et quand ils doivent rire, nous allons rire avec eux. C’est pourquoi on a jugé à la dernière minute de pouvoir reporter pour des moments où tout le monde puisse assister à la fête. Non seulement ceux qui sont affectés par la situation que ceux qui ne le sont pas et qu’ils comprennent qu’au moment où c’était dur, ils ont laissé pour eux pour pouvoir s’occuper de nous, mais maintenant, ils veulent qu’on oubli ce qu’on a traversé. C’est pourquoi la prochaine édition nous visons plus loin.

Vous êtes ressortissants de Niangoloko, dites-nous quelle est la situation sécuritaire qui prévaut actuellement dans votre localité. Nous savons que c’était très dur. Quelle est actuellement la situation qui vous permet de rêver à organiser le prochain festival NEF ?

Il faut tirer le chapeau aux autorités actuelles. Du bas niveau au haut niveau, les FDS, les VDP pour le merveilleux travail abattu. Mais bien plus, je tire mon chapeau aux villages environnants qui se sont appropriés leur propre sécurité. Et c’est là que je me rends compte de ce que Sankara avait dit en son temps. Nous, nous faisons partie d’une génération qui a eu la chance de côtoyer ce leader là. Il avait dit qu’un peuple ne saurait confier sa défense à une armée de professionnels, fut-ils des professionnels. C’est-à-dire que les villageois eux-mêmes munis de leurs fusils appelé « Bougdandouilles », ont pris l’initiative d’aller sécuriser leurs villages. Et Dieu merci, après la grande tempête où nous avons eu vraiment des peurs, actuellement, les villages sont entrain d’être réinstallés. Ils sont réinstallés même pour la plupart et les différentes initiatives locales de sécurité sont déployées sur le terrain.

Pour le moment, on peut entendre de gauche à droite des incidents, mais actuellement la situation s’est beaucoup améliorée et on pense que ça va aller encore plus en s’améliorant.

Dites nous commissaire général, au regard de cette tangible amélioration sécuritaire, à quand le prochain NEF ?

La prochaine édition du festival NEF est envisagée du 22 au 28 Avril 2024. C’est dire que nous ne le faisons pas à la période de décembre comme beaucoup de gens le font, mais nous l’avons programmé en Avril prochain. Nous devrions le faire pendant les congés du deuxième trimestre. Quand on veut fêter, ont doit tenir compte de tous les autres. Nous voyons que le carême cette année va commencer autour du 10 mars pour finir entre le 9 et le 10 Avril 2024. Est-ce que vous pouvez organiser une fête pendant que des gens observent une période de pénitence ? C’est pourquoi contrairement à nos habitudes nous avons décalé pour aller en Avril.

Vous avez manqué un rendez-vous du festival, quel est vôtre message à l’endroit des acteurs que vous réunissez chaque année. Ils viennent du Burkina, de la Côte d’Ivoire, du Mali.

Mon message, je voulais leur dire que si nous sommes arrivés à ce niveau, c’est grâce à eux, à chacun d’eux. Vous voyez, vous qui avez suivi en 2020, il y a une Sénégalaise qui a dit qu’elle est Sénégalaise de Niangoloko, Sénégalaise des Maliens, des Béninois. Si vous vous souvenez également, en 2020, j’ai été distingué comme le meilleur engagement citoyen de l’année 2020 avec le premier prix aussi de l’engagement de la CEDEAO. Dans le même cadre, les deux prix m’ont été remis sur le champ à l’occasion de la semaine nationale de la citoyenneté 2020. C’est grâce à l’initiative de NEF. Grâce à ce formidable élan, nous voulons vraiment rassurer tous nos festivaliers, tous nos acteurs, tous nos partenaires, nos contributeurs, tous ceux qui ont cet évènement à cœur que nous travaillons pour eux. Pourquoi nous travaillons pour eux ? Ce que j’ai omis d’ajouter est que la sécurité des participants est très important pour nous. Nous ne dépensons pas moins de trois millions de francs pour assurer la sécurité de nos festivaliers. Donc avant même de pouvoir valider la date, nous travaillons avec la sécurité et dès lors que nous voyons que quelque chose peut troubler la quiétude des participants, nous préférons revoir car, la quiétude des festivaliers est plus importante que notre activité. Donc, ils n’ont qu’à se rassurer, on travaille pour prendre en compte tous les paramètres pour les assurer un bon séjour, une bonne participation et une bonne fête où vraiment chacun vient faire ses retrouvailles.

J’ai entendu un jour des participants venus de Ouagadougou dire que ce que nous avons réussi et qui dépasse tout, c’est le fait d’avoir réussi à faire adopter le festival par les populations elles-mêmes. C’est-à-dire que c’est devenu une activité que les populations s’approprient. Quand nous sortons des pagnes, tout de suite en moins de deux mois, les pagnes sont en rupture. Quand nous sortons des gadgets, chacun le prend et dès que le festival est là, tout le monde vit au rythme de la fête. Ce que nous voulons que les gens comprennent, ce festival a fait naître plusieurs choses. La radio Arc FM ne serait pas là si le festival n’avait pas eu lieu. C’est le festival qui l’a donné et maintenant entre deux festivals, la radio relaie tous nos messages. Elle relaie toujours ce qui nous a poussé à établir cet évènement. Donc il faut qu’on comprenne cette vision qui est large. Nous poursuivons toujours la cohésion sociale, le vivre-ensemble par le véhicule de la culture.

Vous êtes un fils de la région qui a su marquer sa région. Quel est vôtre mot à l’endroit des Cascadais face à ce festival qui a marqué la région ?

Je suis fier et je le dis partout quelque soit sur le plateau sur lequel je suis invité. Je dis que j’ai la plus belle région du pays. Bon, j’ai le plus beau pays du monde qui est Burkina Faso, peu importe ce que les gens peuvent dire de mon pays. L’amour que j’ai pour mon pays, personne ne peut me l’enlever. Quelque soit la personne. En dehors de cela, la région que j’aime, je l’aime vraiment dans l’amour sincère, c’est la région des Cascades. Donc tout ce qui contribue à ternir son l’image, à refroidir ou bien à amener les fils de la région à s’entrechoquer, moi ça me rend malade. Ça, il faut que je vous le dise. C’est-à-dire que je n’ai pas d’ambition politique, ça aussi réellement, il faut que ça soit affirmé. Mais la seule chose, si nous comprenons quelles richesses nous représentons dans notre diversité, nous allons voir que nous allons vraiment étonner le monde si nous nous donnons la main dans cette région des Cascades.

C’est mon appréciation, c’est ma vision, c’est ma conviction. En plus de cela, je suis un fils du département de Niangoloko et cette origine aussi fait qu’il y a de beaux pays, de beaux villages, mais je n’ai nulle part à ailleurs que chez moi. Vous voyez, ce n’est pas du chauvinisme ou de l’ethnocentrisme. Non ! J’ai voyagé un peu partout, j’ai été affecté un peu partout, mais de 1986 à nos jours, je défie quiconque, quand j’ai duré pour être à ma source c’est deux mois en 37 ans de carrière. C’est dire que si j’ai trop duré hors de ma source c’est deux mois. Quelque chose va se passer pour que je sois là. C’est pour qu’on comprenne que ce que nous demandons aux gens, c’est de marquer de l’intérêt à revenir vers chez nous. Personnes d’autre ne le fera à notre place. En venant aussi, ça nous amène à nous corriger.

 Je vous donne un secret. Quand nous choisissons par exemple les parrains pour le festival NEF, remarquez, tout ceux qui ont mon âge, mes promotionnaires ne peuvent pas être parrains. Nous disons que c’est le devoir de nos petits frères, nous devons les inciter à pouvoir s’impliquer pour le développement de leur commune. Quand tu es parrain, voilà aussi ce que je ne dis pas au grand nombre. Tu vas dire à tes gens que tu es parrain et autres. Mais si chez toi, on t’a donné une parcelle et tu n’as pas construit, vous voyez un peu ? Nous faisons de l’émulation et d’une manière, on te fait une pression. Il y avait un qui était en Côte d’Ivoire. Je suis allé le voir pour lui dire qu’il faut être parrain de telle édition. Il m’a dit petit frère, car lui il était plus âgé que moi. Mais c’était sciemment fait. Il dit qu’il ne peut pas. Il m’a dit que je suis venu lui lancer un défi. Moi je suis à Abidjan ici, j’ai des immeubles, j’ai construit un peu partout, j’ai des investissements en pagaille mais ma cour à Niangoloko n’est pas finie. Je vais dire à Abidjan que je suis parrain chez moi dans une activité de grande envergure. 100 personnes quittent Abidjan et me suivent, ils arrivent à Niangoloko, ils vont aller dormir dans la case, dans la maison de mon papa. C’est là il m’a dit, laisse-moi le jour que je finis de construire je vais vous dire que je suis prêt.

 Un mot spécial pour les FDS et les VDP qui ont contribué à sécuriser Niangoloko ?

Pour eux, le mot merci est petit. Nous notre souhait est que à quelque niveau qu’il soit, les FDS, nous savons le prix qu’ils ont payé. Que ce soit les policiers, les gendarmes les douaniers, les agents des eaux et forêts, les militaires, on sait à quelles contraintes ils font face. Nous voulons vraiment leur dire merci. Nous avons vu à une édition du festival NEF 2018, les premières attaques ont eu lieu. Les FDS ont été beaucoup éprouvées, ils ont plié mais ils ne sont pas tombés. Ils ont tenu. Les VDP sont là, si cette commune est aujourd’hui sur pieds, elle leur doit beaucoup. On ne peut pas parler des VDP sans parler de ceux qui les ont encadrés, c’est-à-dire les FDS qui les ont formés et équipés. Donc, les VDP ont été de véritables héros. Les années 2022, 2023, les véritables héros de notre commune ce sont les VDP. Ils se sont sacrifiés avec des moyens dérisoires et en plus de cela, les jeunes des différentes localités avec les chasseurs dozos se sont levés pour aller défendre leurs positions. Nous ne pouvons que leurs dire bravo. Je leur dis merci et je dis que nous comptons sur leur intervention.

Propos recueillis par

Sié Yacouba Ouattara

Wangola Médias.

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