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Tabaski 2024 : Les moutons cherchent preneurs au marché de bétail de Banfora.

A la veille de la fête de la Tabaski prévue pour ce 16 juin 2024, ils sont nombreux les clients à effectuer le déplacement du marché à bétail de Banfora situé en face de l’agence de la SONABEL pour s’acheter le mouton du sacrifice comme le recommande les principes de l’islam. Mais une fois là-bas, c’est souvent la désillusion pour beaucoup d’acheteurs, tant, les prix ont flambé par rapport à l’année passée. Dans ce marché, tous les gabarits de moutons y sont, mais les prix donnent le tournis aux clients. Entre 285 000 et 75 000f, la satisfaction n’est pas souvent au rendez-vous. Wangola Médias y a effectué un tour ce 13 juin 2024.

« Je suis venu décharger des mangues et je pousse ma curiosité sur le prix des moutons. Cette année les prix sont intouchables », nous lance une connaissance retrouvée sur les lieux du marché de bétail. « J’ai 100 000f en poche, mais je ne trouve pas mon choix », se plaint de son côté une dame assise très calme sur sa monture observant les mouvements des vendeurs et des autres acheteurs au marché. Pour la circonstance, les moutons sont dominants au marché à coté des chèvres et des cabris.

Arouna Abdolba Koné, commerçant de bétail, reconnait que cette année les moutons coûtent un peu trop cher

Mohamed Hamed Traoré, est vendeur de moutons au niveau de ce marché à bétail. « Ça va dans l’ensemble », introduit-il. Il détient deux gros béliers et l’un d’eux coûte 170 000 f. Son dernier prix est fixé à 165 000f soit 5000f de rabais pas plus. « Chez moi les prix vont de 125 000 à 170 000f. Depuis le début de la semaine passée, j’ai eu 6 clients. Le marché on peut dire que ça va », s’est réjouit ce vendeur qui admet que cette année, « les prix ont un peu augmenté mais pas trop ».

Arouna Abdolba Koné, est aussi un commerçant de bétail. « On peut dire que cette année c’est un peu trop cher », reconnait-il également. A son niveau, les moutons les moins chers sont vendus à 135 000f et certains sont cédés à 185 000f, 190 000, 200 000f. « Il y a d’autres aussi à 235 000f », a ajouté le commerçant. Notre curiosité est attirée par un grand bélier qui est isolé du reste du troupeau. Nous avons l’autorisation de nous approcher et à notre approche le bélier se redresse, imposant. Son maitre use d’astuces pour le maitriser par les cornes. A l’entendre son prix est planché à 285 000f. « Je pense que d’ici la fête peut être que nous aurons des clients qui passeront acheter les moutons. C’est ce que nous voulons et c’est d’ailleurs notre préoccupation », espère le commerçant qui dit que par rapport à l’année précédente, il n’a pas encore beaucoup vendu. Il explique qu’il est à son premier voyage de ravitaillement et le deuxième est en cours, des gens sont allées à Bobo pour en chercher. A ce jour Aroune Abdolba Koné avance n’avoir vendu que 7 moutons.

Pour Mohamed Amed Traoré, ça va dans l’ensemble

Un autre commerçant qui était juché sur sa monture surveillant ses moutons attendait les clients. Il dit vendre ces moutons entre 90 000f et 95 000f. Il est très peu bavard. « Excusez-moi je suis timide », fini-t-il par nous avoué. Mais sur ses affaires, ce dernier dit que ça va un peu. « Le marché est un peu lent nous n’avons pas assez de clients comme ça », lancera de son côté Lassina Soma, avec deux gros béliers tenus en laisse. A l’entendre, chaque bélier coûte la somme de 150 000f. La veille il en a vendu un plus petit à la somme de 75 000f dit-il. « Effectivement, cette année, les prix des moutons sont élevés », reconnaitra lui aussi.

« Le marché n’est pas abordable dèh », réagit cette dame assise sur sa moto. Poursuivant, Aminata Sanou, puisse que c’est d’elle il s’agit, dira encore que « les moutons sont trop chères. Je suis venue pour payer un mouton mais je n’arrive pas à en trouver. Ce que j’ai apporté ça n’arrive pas. J’ai amené 100 000f mais il n’y a pas un bon mouton de 100 000f ici au marché. Nous avons ici des moutons bébés vendus à 75 000f. En voyant, si tu tues ça, il ne dépassera pas 5 kg de viande. Ce n’est pas simple ici », se plaint-elle en se demandant si en payant à 75 000f comment tu peux faire le partage, la fête du mouton étant la fête du partage par excellence.

Avec ses 100 000 F  CFA, Assétou Sanou avait du mal à trouver un mouton

A quelques jours de la Tabaski, son message a consisté à inviter ces revendeurs à avoir un peu pitié des clients. « Mais ceux-ci fixent les prix sans même te regarder », dira-t-elle, expliquant que des béliers étaient sur le marché l’année dernière à la somme de 200 000f et elle retrouve ces mêmes animaux cette année. « Ils n’ont pas trouvé d’acquéreurs et cette année, ces mêmes béliers sont ramenés ici aux mêmes prix. Je ne comprends pas. Quelque chose qui n’a pas été payé l’année passée et tu ramènes encore au même prix cette année. Tu as dû le nourrir durant une année, ce n’est pas simple », réagira dame Aminata Sanou.

Chacun des moutons du vendeur Lassina Soma coûte 150 000 F CFA

Sur les raisons de la hausse des prix cette année, « tout le monde est au courant de ce que traverse notre pays. Je n’ai pas beaucoup d’informations par rapport à ça mais je pense que c’est la situation sécuritaire de notre pays qui fait que les prix sont augmentés sur tous les marchés », justifiera pour sa part Aroune Abdolba Koné, qui fait un parallèle avec d’autres denrées. « Si on prend le riz on voit qu’il y a une petite augmentation par rapport à la situation du pays et je crois que c’est à cause de cela que les moutons sont aussi chers », dira ce dernier.

Mohamed Hamed Traoré, explique la hausse par la longue distance à parcourir pour se ravitailler. « Par exemple je prends mes moutons à Fada, souvent à Koudougou. Le transport de Koudougou à Banfora coûte au bas mot 5000f. Quand on part pour acheter les moutons s’ils voient que c’est à l’approche des fêtes, ils augmentent un peu le prix. Mais si par exemple c’est à un mois avant les fêtes le prix est un peu stable », s’est justifié Mohamed Hamed Traoré.

Une vue des moutons au marché à bétail

La fête du mouton c’est bien le 16 juin prochain, une date immuable. Et au regard de la flambée des prix sur le marché à bétail de Banfora, l’on se demande si chaque camp, vendeurs et acheteurs pourra tirer ses marrons du feu.

En attendant, les vœux de ces commerçants pour la Tabaski se résument au retour de la paix dans notre pays. Que les Burkinabè se donnent la main pour que le pays puisse avancer.

Sié Yacouba Ouattara.

Wangola Médias.

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