SN-SOSUCO : Le gouvernement dénonce l’accord de privatisation.
Le couperet qui planait sur la SN-SOSUCU depuis suite à l’insurrection populaire de 2014 est tombé ce 25 octobre 2023. En effet, le conseil des ministres a décidé de la dénonciation des accords de cession de la SN-SOSUCO au consortium du groupe IPS. Cette société, seconde employeur au Faso après l’Etat, reviendra aux mains de l’État. Cela après 25 ans. Sans en préciser les détails sur la date de retour de la gestion de cette société à l’Etat à la veille d’une nouvelle campagne sucrière qui s’annonce en début novembre.
Depuis 1998, la nationale du sucre, la SN-SOSUCU a été privatisée et céder au groupe IPS. Le conseil des ministres de ce 25 octobre 2023 en a décidé autrement. Car le gouvernement a décidé de dénoncer les accords avec ce repreneur, 25 ans après. Est-ce une surprise ? Même si cette décision surprend quelque peu, des voies s’élevaient depuis l’insurrection populaire de 2014, invitant le régime en place à la dénonciation des accords avec le repreneur IPS. La question était traitée au sommet de l’Etat et le Président Rock Marc Christian Kaboré en avait d’ailleurs fait la promesse selon certaines indiscrétions. Des promesses qui ne veront pas le jour. Mais, des voies s’élevaient toujours pour réclamer la reprise de la SN-SOSUCO par l’Etat. Une fois cela rapelé pour indiquer qu’en fait que cette reprise ne relève pas d’une surprise totale, il convient de se demander sur les motivations du gouvernement.
Et ce dernier n’a pas fait dans la langue de bois en dénonçant les accords avec le groupe IPS. Le non respect des engagements pris par le repreneur est mis en avant. En effet, selon ce conseil des ministres qui tombe comme un couperet, le consortium repreneur s’était engagé en 1998 à réinvestir 20 milliards de francs CFA sur 5 ans pour renforcer les capacités de production de la canne à sucre et du sucre à l’échelle nationale.
Il s’agissait pour ce repreneur de renforcer les capacités de production d’alcool avec la SOPAL, une société de production d’alcool annexée à la SN-SOSUCO. 25 années après et sur la base de la situation en Août dernier, le Chef de l’Etat, Ibrahim Traoré, et l’ensemble du gouvernement constatent que les engagements pris n’ont pas été respectés.
Le ministre du développement industriel, du commerce, de l’artisanat et des petites en moyennes entreprises, Serge G Poda, est formel. « Il s’agit d’un constat amer qui est fait et qui fait ressortir la réduction de la production de canne à sucre, la faiblesse aussi de la production du sucre à tel point que l’actuel SN-SOSUCO est par moment obligé de faire des importations de sucre de l’extérieur pour les conditionner et les mettre sur la place du marché », s’est défendu le gouvernement Burkinabé.
C’est en tenant compte du rôle très stratégique de cette entreprise, de son rôle économique et financier et surtout social que cette société doit mener sur le paysage national que le conseil des ministres a décidé de « dénoncer la convention qui avait permis de faire la cession de ses parts à ce partenaire stratégique qui est Sucre participation », a indiqué le ministre Serge G Poda.
Cette dénonciation de 1998 ouvrira les opérations en matière de reprise des parts de l’Etat au profit de l’Etat, « afin que cette société devienne de nouveau une société étatique. Que l’Etat puisse disposer de toutes les prérogatives pour pouvoir lui donner toute sa force afin que les conditions de production, de fabrication de sucre puissent d’avantage se renforcer et permettre de satisfaire la demande nationale en sucre et de diminuer ainsi les importations en matière de sucre car la disponibilité se trouvera au plan national », s’est justifié le conseil des ministres.
Les jours à venir devront situer d’avantage sur cette décision de reprise de la nationale du sucre par l’Etat.
Wangola Médias.