Sid Makoss, artiste musicien, auteur compositeur ressortissant de la région des Cascades : « Je demande aux promoteurs culturels d’organiser pour moi un concert que je voudrais en live pour communier avec mes fans »
Après la première édition de FEMAR/SKBO à laquelle il a pris part en 2023, Sid Makoss était présent à la deuxième de ce grand festival qui s’est tenue du 20 au 23 juin 2024 à Niangoloko sous le parrainage de l’ex ministre des transports Souleymane Soulama et la présidence du PDS de Niangoloko Ousséni Ouédraogo. A l’occasion l’artiste a accordé une interview à Wangola Médias au cours de laquelle il appelle les pays de l’espace SKBO à promouvoir la paix. Sid Makoss demande également aux promoteurs culturels de la région des Cascades de lui offrir une occasion pour communier avec son public banforalais. Interview !
Sid Makoss n’est pas un artiste méconnu des populations de la région des Cascades. Néanmoins, nous allons vous demander de vous présenter en révélant votre nom à l’état civil que certains ignorent ?
D’abord je dis bonsoir à mes fans que je sais nombreux dans la belle région des Cascades. Sinon à l’état civil, je me nomme Issouf Soura mais comme vous le savez, mon nom d’artiste et Sid Makoss. Je suis originaire de Douna, ce beau village situé dans la province de la Léraba.
Beaucoup de vos fans pensaient que Sid Makoss est Ivoirien d’autant plus qu’il vit à cheval entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Qu’en est-il exactement ?
C’est vrai, j’ai vu le jour en Côte d’Ivoire mais vous savez, nous autres artistes, surtout les Rasta comme moi, nous n’avons pas de pays. Notre pays c’est l’Afrique. Partout où il y a des hommes, nous nous sentons bien là-bas. L’Afrique c’est chez nous, le Burkina Faso ou la Côte d’Ivoire sont mes pays.
Vous voilà présentement à Niangoloko pour le FEMAR/SKBO, comment appréciez-vous l’initiative du promoteur, Michel D Soulama de magnifier la culture des trois pays à travers les trois régions frontalières ?
Je dois dire que cette année, nous sommes à la deuxième édition de ce festival. Déjà, j’étais présent à la première édition qui s’est tenue en 2023. Cette année je suis encore là. Et si je suis revenu, c’est parce que FEMAR/SKBO c’est bon. Nous les artistes, on aime s’exprimer. J’ai toujours dit que pour qu’on dise qu’un joueur joue bien, il faut qu’il soit classé, qu’il joue le match. Et quand on te classe et que tu joues bien, tu seras toujours là. Donc, sans les matchs, un joueur ne s’exprime pas. C’est la même chose chez nous, sans le podium, un artiste n’est rien. C’est pourquoi je dis bravo et félicitation à Michel et à tous ceux qui l’accompagne pour cette deuxième édition qui nous permet de communier avec notre public. C’est du balaise. Je prie pour Dieu lui donne encore plus de force pour que les éditions à venir soient encore meilleures.
Ce festival réunit les artistes de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso et du Mali. Il se trouve que ces dernières années, les deux pays que sont le Burkina Faso et la Mali n’ont pas la paix pour cause de terrorisme. Quel est votre message en tant qu’artiste engagé pour que la paix revienne ?
Nous disons que la paix n’est pas un mot. C’est un comportement. Il ne sert à rien de passer des longueurs de journée à prononcer la paix alors que nous même n’avons pas de comportement de paix. C’est pourquoi aux habitants de ces deux pays que je chérie tant, je dis que le temps de Dieu est le meilleur. Et le temps est un autre nom de Dieu. J’invite les vaillantes populations des deux pays, à croire en elles-mêmes car c’est le destin et nul n’échappe à son destin. Ce qui est sûr, on le dit souvent, après la pluie, vient le beau temps. Que ce soit le Burkina Faso ou le Mali ou encore le Niger, sachons que Dieu ne fait rien au hasard. Donc moi, il faut trouver ce qui ne va pas et le résoudre pour aller de l’avant. Sinon, qu’on le veuille ou pas, le beau temps reviendra même après les acteurs en présence.
Comment trouvez-vous la mobilisation des artistes à cette 2e édition de FEMAR/SKBO ?
Je constate que les artistes se sont beaucoup mobilisés pour cette deuxième édition de la FEMAR/SKBO. De Bamako au Burkina Faso en passant par Sikasso avant de rallier la Côte d’Ivoire, ce sont de grandes distances à parcourir. Mais les artistes ont besoin de s’exprimer, ils ont besoin de scène. Donc cette grande mobilisation des artistes ne me surprend pas car les artistes adorent le public. Quand les fans nous supportent, c’est sûr que nous irons de l’avant. Et merci à tous ceux qui répondent présent à ce festival.
Ton public se trouve aussi à Banfora. Il est impatient de voir sur scène. As-tu préparé quelque chose pour lui ?
Effectivement, ce sont les baramogo de Banfora qui ont fait de moi ce que je suis et continuent à faire de moi ce que je suis. Mais comme je le dis souvent, seul on ne va pas loin. Nous artistes, nous créons ce qu’il faut à nos fans. Mais il faut des gens pour accompagner nos créations. Je rêve de donner un concert live au stade de Banfora et je suis sûr que j’en ferai le plein. Je demande seulement aux promoteurs culturels de m’en donner l’occasion et on verra qu’à Banfora il y a des fils qui peuvent porter haut le flambeau de la culture régionale, burkinabé et africaine.
A qui vous lancez donc votre appel ?
Je lance cet appel pressant aux promoteurs culturels de la région des Cascades. Je leur demande d’organiser un concert que je voudrais en live pour communier avec mes fans.
Entretien réalisé par Go Mamadou TRAORE
Wangola Médias