Sénégal : des fuites de pressions dans l’attelage Ousmane Sanko-Diomaye Faye.

Venus tous deux de la prison de Dakar pour occuper l’un, la présidence sénégalaise et l’autre, la primature, l’attelage Diomaye Faye-Ousmane Sanko présente déjà des “fuites”. En embarcation depuis à peine deux ans en effet, ce navire commence déjà à présenter des fissures et risque fort de prendre l’eau et de couler.
C’est en tout cas le sort regrettable que commencent à craindre plus d’un observateur de la scène politique sénégalaise. A ce stade, ceux qui étaient déjà pessimistes lors du départ de cette embarcation en eau de ce duo, le candidat le plus en vue, devant jouer le second rôle, commencent à se considérer comme de véritables devins. Car des contradictions et autres attentes inassouvies, ont quitté la présidence et la primature sénégalaise pour atterrir au Pastef, le parti au pouvoir.
En effet, devant les militants du parti au pouvoir, le ton est monté d’un cran ce 10 juillet 2025 au sein de la coalition au pouvoir où Ousmane Sanko s’est fait entendre après avoir longtemps encaissé. C’est ainsi que Ousmane Sanko juge bon de briser le silence et d’étaler les tensions existantes entre la Primature et la Présidence, avouant que ce qui se passe n’est “ni bon ni élégant”. Le Premier ministre sénégalais a pourtant fait l’option de mettre en lumière le malaise grandissant entre eux et pointant des manquements au pacte fondateur qu’ils auraient scellé peu avant leur accession au pouvoir.
La sortie politique du Premier ministre semble bien calculée. Elle coïncide avec la sortie peu honorable devant le président Donald Trump et qui aura crée l’indignation des panafricanistes. A lumière des déclarations de Sanko, l’on aperçoit des manœuvres solitaires de positionnements pour les élections prévues en 2029, un boycott du pacte établi entre lui Sanko, Faye et le Président de l’Assemblée Nationale sénégalaise. Après avoir longtemps encaissé, Ousmane Sanko prend les militants à témoins ; leur révélant qu’il était allé voir le Président Diomaye Faye pour mettre un terme à ce qui se passe mais, visiblement le Président n’a rien fait. D’où l’option ultime de mettre Diomaye Faye sous la pression des militants du parti.

Ousmane Sanko s’est fait entendre après avoir longtemps encaissé
Ce qui s’est passé ce 10 juillet au Sénégal reste une sortie politique lourde de conséquences et Ousmane Sanko en a conscience. Mais comme l’ex Premier ministre Malien, Choguel Kokala Maïga, il a opté de prendre les devants. Le débat politique est désormais dans la rue entre militants du Pastef et le moins que l’on puisse dire, c’est que les fissures s’agrandiront si les deux autres personnalités à l’issue de la sortie Sanko laissent leurs égos prendre le dessus.
A l’exercice du pouvoir, chaque figure a depuis son clan et inévitablement, chacun expliquera sa vérité à ses militants de confiance. Le pacte risque donc de voler en éclat si chacun commence dès lors à prêcher l’évangile politique devant sa chapelle.
Ousmane Sanko aura été clair, il ne démissionnera pas. L’enlever comme au Mali, sera une option politiquement risquée, le Premier ministre actuel pouvant devenir l’opposant principal au régime de Diomaya Faye. Car au Mali c’est une Transition ce qui n’est pas le cas au Sénégal où un processus démocratique est bien cours.
2029 est encore loin et ce sera donc une course de fond pour ces leaders qui n’auront pour priorités que de veiller à assurer chacun ses arrières politiques. Ce qui serait souhaitable même si les chances sont assez minimes, c’est qu’après la notification officielle aux militants des dissensions internes, que le trio leaders aillent dans le sens de régler de façon responsable la confession publique d’Ousmane Sanko. Car il serait dès lors très difficile au Président Diomaye Faye de balayer du revers de la main les propos de son Premier ministre qui affirme être allé le voir à la Présidence.

L’ex Premier ministre Malien, Choguel Kokala Maïga
Du reste, après tant de cadavres qui ont jonché les rues du pays de la Téranga, une bonne frange des Sénégalais reste sur leur soif de changement pour une souveraineté véritable, un espoir pourtant nourri par la défaite de Macky Sall aux dernières élections. Les cartes de la rupture véritable n’étant pas entre les mains d’Ousmane Sanko mais dans celles Diomaye Faye, les Sénégalais se détermineront aisément en 2029 face à cette manœuvre de positionnement précoce des leaders du Pastef.
Faut-il le rappeler, Ousmane Sanko s’était déjà démarqué de la politique coloniale en lançant à la face de la France, “ lèves ton genou sur notre cou”, à l’image de ce policier de l’Oncle Sam qui n’avait pas su le faire à temps et qui avait à l’époque fini par laisser sans vie un homme de couleur lors de son interpellation.
Wangola Médias.