Saly Z : l’héritière mandingue qui fait vibrer les scènes d’ici et d’ailleurs

Banfora, juillet 2025. Lors de son passage remarqué au maquis le Cotonnier Plus, l’équipe de Wangola Médias a eu le plaisir d’échanger avec Saly Z, artiste burkinabè aux sonorités enracinées et à l’ambition assumée. Rencontre avec une voix qui fait le lien entre tradition et modernité.
De Bobo-Dioulasso à la scène internationale : une destinée écrite dans les mélodies
Née Saly Zouon, mais connue du public sous le nom de Saly Z, cette talentueuse chanteuse originaire de Bobo-Dioulasso a grandi dans une atmosphère où chaque battement de tam-tam et chaque chant ancestral racontait l’histoire d’un peuple. Issue d’une famille de griots, la musique coule dans ses veines. « J’ai baigné dans la musique depuis mon plus jeune âge. Les sons traditionnels ont bercé mon enfance et m’ont naturellement conduite sur cette voie » a-t-elle confié.
Un style mandingue assumé, inspiré par Oumou Sangaré
Fière de ses racines, Saly Z s’inscrit dans la tradition mandingue, qu’elle valorise avec passion. Si ses mélodies s’habillent parfois de sonorités modernes, elles restent solidement arrimées à l’essence culturelle de l’Afrique de l’Ouest. L’artiste confie puiser son inspiration auprès de grandes voix féminines du continent, notamment Oumou Sangaré. « Son engagement et sa profondeur musicale m’inspirent énormément. Elle est un modèle » précise-t-elle.
Une carrière déjà bien remplie
Depuis ses débuts sur les scènes locales, l’artiste a franchi les frontières, offrant des prestations en Côte d’Ivoire, au Mali, en France, en Suisse et bien d’autres contrées. Son premier album, sorti en 2017, a été salué par le public et accompagné de six clips vidéo. Elle a également participé à des projets collectifs de soutien aux Etalons du Burkina, aux côtés de figures de la musique comme Floby, Greg, Imilo Lechanceux ou encore DJ Domi.
L’un de ses souvenirs les plus forts reste sa première scène européenne. « Voir un public international vibrer au rythme de ma musique m’a émue au point que j’ai coulé des larmes. Un rêve devenu réalité » dira-t-elle.

Sally Z en prestation au Cotonnier Plus
Un art au service de la paix et des traditions
Plus qu’une chanteuse, Saly Z se veut messagère. Son engagement artistique repose sur des valeurs de paix et de valorisation culturelle. Dans un contexte sociopolitique parfois tendu, sa voix prône l’unité et le retour aux sources. « La paix est essentielle pour toute société stable. Je souhaite aussi que nos traditions mandingues soient mieux valorisées » dit-elle.
Défis et espoirs pour la scène burkinabè
Saly Z dresse un constat sans détour : le manque de structures de production freine l’épanouissement de nombreux jeunes artistes. Elle plaide pour des fonds dédiés, des résidences artistiques, et une meilleure représentation de la musique traditionnelle dans les médias et les écoles.
De nouveaux projets et un rêve de festival à Bobo-Dioulasso
Toujours aussi active, l’artiste prépare la sortie de son deuxième album, prévue pour l’année prochaine. Au programme : concerts au Burkina Faso et dans la sous-région, et collaborations avec des artistes ouest-africains. Et quand on lui demande où elle se voit dans cinq ans : « Je me vois artiste confirmée à l’international, avec plusieurs tournées et pourquoi pas, une fondation pour soutenir les jeunes talents du pays. » Son rêve ultime ? Créer un grand festival musical à Bobo-Dioulasso, dédié aux cultures mandingues d’Afrique de l’Ouest.
Message aux fans et à la jeunesse burkinabè
Avant de reprendre la route, Saly Z livre un message inspirant à la jeunesse : « Croyez en vos rêves, travaillez dur et n’abandonnez jamais. Le chemin est difficile mais la foi et la détermination ouvrent des portes. Merci à tous ceux qui me soutiennent depuis le début. »
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Boubak KARAMA
Wangola Médias.