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Réformes politiques au Burkina : Les forces vives des Cascades apportent leurs touches.

    Les 10 et 11 juillet 2023, les forces vives de la région des Cascades étaient en concertation sur les 21 réformes qu’entend proposées la Transition Burkinabé. Après ces deux jours, Wangolā Médias a tendu son micro à certains participants. Ils s’expriment sur les conclusions de ces importants échanges qui si elles sont prises en compte contribueront au développement de la région et partant, du pays.

Sa Majesté Sakoulba Brahima Soma, (SG du conseil régional des chefs coutumiers et traditionnels des Cascades)

 « Depuis plusieurs années nous avons demandé que le statut des chefs traditionnels soit appliqué » : Notre structure a bien apprécié l’initiative de la rencontre. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes présentés. Effectivement, c’est une bonne chose qui amène tout le monde au Burkina à être au courant de ce qui se passe, de pouvoir donner ses opinions par rapport à toute action qui œuvre pour la paix et le développement du pays. Puisse que la parole a été donnée à toutes les communautés, les associations, les ONG, à tout le monde pour dire ce qu’il pense capable d’assurer la réussite et le développement de la région ou du pays. Nous apprécions ce que les gens ont pu s’exprimer sans gêne et nous disons que si les décisions prises sont effectivement mises en œuvre, cela pourra satisfaire tout le monde.

Pour la société traditionnelle, c’est depuis des années, nous avons toujours demandé que le statut de la chefferie coutumière soit appliqué, c’est-à-dire qu’il soit inscrit dans la Constitution. Nous avons demandé cela afin que les chefs puissent être valables dans certains domaines et que ces derniers se démarquent de la politique. Nous voulons que dans la Constitution qu’il ait le statut de la chefferie coutumière.

   Mouhamadou Kaboré, (syndicaliste représentant la CGT) « Nous avons voulu des réformes au niveau de l’éducation puisse que c’est la base »

Ces échanges ont été bénéfiques parce qu’ils sont venus recueillir l’avis des forces vives dans le sens des réformes politiques. Comme d’habitude, nous sommes promptes à prendre des réformes maintenant c’est la mise en application qui cause problème. Et nous pensons que s’ils vont réellement dans le sens de ce qui a été produit, ça va être vraiment à l’avantage de nos populations. Nous avons suivi ce qu’ils ont amené pour mettre à la disposition des populations et nous comptons sur son application. En tant qu’organisation syndicale, d’abord nous avons voulu des réformes au niveau de l’éducation puisse que la base de notre développement s’y trouve. Il y a un certain nombre de réformes à faire à ce niveau pour vraiment adapter l’éducation à nos réalités. Et si cela est fait, ça va impacter l’ensemble des autres domaines. Puisse que c’est l’éducation qui impulse le reste et ça va aller.

    Souleymane Koné, (représentant la coordination régionale des associations pour les personnes ayant un handicape) « Beaucoup : de personnes handicapées sont ignorées » 

Les propositions de réformes que j’ai suivies sont vraiment très bien et je pense qu’ils ont impliqué tous les groupes cibles sans distinction. En tant que personne handicapée, nous avons suggéré que ces réformes prennent en compte certains domaines. L’Etat a déjà pris des mesures mais les mesures d’application ne suivent pas. Beaucoup de personnes sont ignorées, surtout les cas d’invalidité. Nous avons beaucoup de droits tel le droit à l’éducation, à la santé mais en réalité ces droits ne sont pas appliqués ni suivis dans certains services étatiques. Et puis aussi au niveau de certaines écoles inclusives où il y a les enfants handicapés, aveugles, malvoyants, sourds et muets, nous voulons que l’Etat fasse beaucoup de choses, qu’il accélère. Ce qui est fait c’est bien mais ce n’est pas arrivé. Vivement que la paix revienne au Burkina Faso.

   Diao Lassina Ouattara, ambassadeur des Dosos, SG des Dosos des Cascades :  « Ce qui nous intéresse c’est la paix et la sécurité »

Nous avons échangé durant 48h sur les principes de la bonne gouvernance. Nous avons parlé des 21 réformes envisagées et il y a 10 réformes politiques et 11 réformes administratives que le gouvernement et l’Assemblée Législative de Transition (ALT) envisagent d’adopter.

Nous nous retrouvons dans ces réformes et ce qui nous intéresse, c’est la paix et la sécurité. Il faut pour qu’on puisse réformer aussi le ministère de la défense pour mieux accompagner les FDS, les VDP et les Dosos. Ce que nous demandons c’est qu’on puisse faire le redécoupage administratif pour alléger le travail des gouverneurs, des haut-commissaires et des préfets. C’est mon souhait le plus ardent même si des gens ont estimé qu’il faut qu’on laisse la Transition finir avant d’opérer ce redécoupage territorial. Pour moi, la Transition est neutre, elle n’a pas de bords politiques et c’est le moment de faire le redécoupage et quand les politiciens vont venir ils viendront trouver que le terrain est balisé. C’est ce qui serait bon.

    Albert B Kambiré, (administrateur parlementaire, service technique qui a assisté la mission parlementaire au niveau de la région des Cascades) : « Il y a des propositions innovantes qui ont été faites » 

Il faut dire que cette mission s’inscrit dans le cadre des concertations régionales sur les réformes envisagées par le gouvernement. Véritablement nous repartons très satisfaits des échanges qui se sont déroulés au niveau de la région des Cascades. Parce que c’est plus que ce que nous attendions car nous avons enregistré ici des débats très fructueux, très constructifs pour la région et même pour l’échelon national.

Il y a des propositions assez innovantes qui ont été faites et qui seront travaillées à l’échelon national pour sortir un document qui puisse permettre d’impulser une nouvelle dynamique au plan national comme au plan régional. Au titre des réformes pertinentes, nous avons noté ici une volonté très claire d’éradiquer de façon définitive le principe du nomadisme politique. La proposition a été faite pour que véritablement on règle définitivement ce problème dans la Constitution. Aussi, au titre des régions, il y a eu une proposition très intéressante qui a été faite au niveau de l’aménagement des baffons. Évidemment, la spécificité de la région se prête à ce type d’aménagements où nous enregistrons effectivement beaucoup de baffons et la proposition a été faite pour qu’il y ait véritablement une programmation pluriannuelle du monde rural afin que ces baffons puissent trouver des aménagements pertinents et résorber définitivement le problème de l’insécurité alimentaire. Typiquement propre à la région, voilà une proposition assez intéressante qui a été faite. Je pense que l’ALT a vue juste de descendre à ce niveau là pour remonter tout ce qu’il y a comme ressentis, préoccupations au niveau de la base.

    Honorable Diakalia Koné, député des Cascades représentant le président de l’ALT : « En tant que chef de mission représentant le président de l’ALT, je suis très satisfait » 

Je pense que les débats ont été très pertinents. Les échanges ont débuté à la base d’abord par les provinces qui ont pris des recommandations qui les ont été ensuite reversées au niveau régional et ces deux jours de travaux ont permis de prendre toutes les recommandations déjà inscrites par l’ALT et qui étaient comme un guide pour amener les gens à faire des propositions de fond. Maintenant, il y a eu d’autres propositions où nous avons senti vraiment de l’engouement, car les gens ont fait beaucoup plus de propositions qui n’étaient pas prises en compte. Les propositions au niveau de la région ont été nombreuses au niveau des réformes politiques surtout le code électoral, le nomadisme politique. Il y a eu ceux aussi qui se sentent lésés au niveau de certaines institutions étatiques. C’est le cas par exemple des personnes vivant avec un handicape qui estiment surtout qu’elles ne sont pas prises en compte comme il le faut. Au niveau de l’ANPE, certains ont aussi attiré l’attention sur le problème de l’emploi qui se pose avec acuité et ils ont estimé qu’il faut vite œuvrer pour ralentir voire stopper l’enrôlement de la jeunesse dans le terrorisme. Ce sont des aspects très importants auxquels il faudra accorder une importance particulière. Personnellement, en tant que chef de mission et représentant le président de l’ALT, je suis très satisfait des débats parce que cela a permis aux gens de dire à la base les vraies préoccupations dont la prise en compte assurera leur épanouissement. En tant que citoyen de la région aussi, je partage ces préoccupations.

   Propos recueillis par Wangolā Médias.

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