Lundi28Août 2023, ilest9hpasséedequelquesminutes, GMT,lorsqueEmmanuelMacron, Président de la France, s’adressant aux diplomates français, a abordé la question qui fâche et qui divise le continent africain à savoir la question du Niger. Visiblement, lui-même agacé par la lenteur et la tournure de l’intervention militaire de la CEDEAO qui a déjà lancé un ultimatum, lequel est depuis expiré, le chef de l’État français est apparu l’air grave et a été quelque peu virulent sur la question Nigérienne.
Car, depuis le 26 juillet passé, leur homme de main, le président Mohamed Bazoum, débarqué par un coup d’État, est détenu entre les mains des nouvelles autorités militaires du pays. Seules ces nouvelles autorités du Niger peuvent expliquer pourquoi le président déchu, contrairement au Mail, en Guinée Bissau et au Burkina où les présidents déchus ont vite fait de signer leur démission, Bazoum résiste toujours. C’est ce refus de Bazoum que Macron a brandi à la face du monde, soutenant que la France ne peut pas abandonner un partenaire élu démocratiquement et qui se trouve en difficulté. Logique jusque là cet argumentaire. Visiblement donc, estimant qu’elle a raison, la France se dit prête à tout pour le retour de Bazoum aux affaires à qui elle a jeté des fleurs pour sa « gouvernance vertueuse » du pays. Pour acter ce soutien indéfectible, gage d’une reconnaissance à un partenaire loyal au coq Gaulois, l’ambassadeur français est imposé sur le sol nigérien, malgré la fin de l’ultimatum des autorités militaires intervenue dimanche dernier.
Que fait Macron des précieuses règles diplomatiques établies et empruntes de subtilités ? L’heure est visiblement grave. Mais de quel côté est-on tenté de rebondir. Autant le dire, Emmanuel Macron doit passer tout de suite à table et appeler le chat par son nom. Puisse que, exit déjà toute forme de courtoisie diplomatique.
Pour sûr, ils sont nombreux ceux qui ont eu du mal à trouver indigeste les propos de Macron, du fait que ce n’est pas la toute première fois qu’un diplomate français est expulsé en Afrique. L’ambassadeur imposé au Niger est français et dès les premiers moments du putsch, la France a évacué ses ressortissants. Logique que pour les mêmes causes, le diplomate suive sans résistance pour se mettre en lieu sûr à l’image de ses compatriotes rapatriés. Que nenni, la France démocratique oppose de la résistance, un bras de fer qui au-delà, n’est autre chose qu’une provocation faite aux Nigériens.
Bien malin donc qui saura dire actuellement ce que l’Elysée mijote en termes de riposte pour remettre en selle Mohamed Bazoum. A travers cette sortie du lundi, on peut aisément conclure que Macron est prêt à semer le désordre au Niger comme ce fut le cas en Libye.
En foulant donc aux pieds les règles élémentaires de la diplomatie, car un ambassadeur convoqué a refusé de venir répondre aux nouvelles autorités, Emmanuel Macron, doit avouer à la face de l’Afrique que seuls les intérêts français sont en périls depuis ce coup d’Etat qu’elle juge de trop. Ce qui le guide demeure les intérêts égoïstes coloniaux. Avec ses 1500 soldats en faction au Niger, la France n’a rien vu venir de ce coup de force au sommet de l’Etat nigérien et elle a vite compris les enjeux.
D’abord, la perte du profit de l’uranium nigérien fâche et ensuite, sa désormais déconnexion par rapport à son appui supposé aux terroristes dans la bande des trois frontières que les mauvaises langues véhiculent. Et Macron doit passer aux aveux car sa récente diatribe n’a pas eu l’effet escompté auprès des masses africaines et partant, auprès des fervents défenseurs de la démocratie, soucieux de la souveraineté des peuples.
Wangola Médias