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Nouvelles impositions de taxes aux Burkina : Des Banforalais apprécient

Après la taxe sur le carburant, les boissons alcoolisées et le tabac, le pouvoir de la Transition a imposé ce 20 juillet 2023, plusieurs autres taxes en vue de soutenir son effort de guerre. Il s’agit des taxes sur la téléphonie, les télévisions privées et les cessions de terrains hors lotissement.

Depuis, la toile s’est enflammée. Pour ou contre ? Des habitants de la cité du paysan noir réagissent ici à travers ce micro trottoir.

Daouda Traoré dit Ladji, secrétaire général de l’ONACOMB/Cascades (Organisation Nationale des Syndicats des Commerçants du Burkina) : « C’est pour l’effort de geurre donc ça ne sera pas définitif »

Monappréciationsera sur deux volets. Vous avez bien précisé que ces taxes c’est pour l’effort de guerre, donc ça ne sera pas définitif selon moi. C’est pour un temps bien déterminé. Quand le pays sera stable, ils vont peut-être les supprimer. Pour le moment donc, comme c’est par rapport à l’effort de guerre, je suis partant. Parce qu’aucune personne d’autre ne va venir faire cette geurre pour nous. Pour moi, il faut que les gens soient honnêtes et sincères. Lorsque vous voulez prendre votre indépendance il y a certains sacrifices à consentir. L’indépendance ne se prend pas comme ça. Quand la France a fait sa révolution en 1917, ce n’était pas facile. Mais au Burkina Faso, comme son nom même l’indique, pays des hommes intègres, nous sommes courageux. Tous le défis qui viennent au Burkina nous avons pu les relever. Les taxes, sincèrement c’est dur. Mais j’allais demander à la population de se calmer, comme c’est pour un temps donné. Les autorités aussi n’ont pas été claires. Elles ont dit que c’est pour l’effort de guerre. C’est pour un an, deux ans, trois ans oubien ce sera pour 6 mois, on ne sait pas. Je suis commerçant et le commerce, ce n’est pas la ville seulement. Ça commence depuis les villages et se retrouve en ville. Lorsque les villages n’ont pas les moyens, automatiquement, cela se ressent dans les grandes villes. Ce qui fait qu’actuellement nous sommes en difficulté, il n’y a pas un commerçant qui va dire qu’il est à sa place. Si tu gagnais 10 millions, aujourd’hui, tu vas te retrouver avec 3 millions. Celui qui gagnait un million va se retrouver avec 100 000f. Et ceux qui gagnaient 100 000f risquent de se retrouver avec rien. Ce qui fait qu’il y a trop de faillites.

Cela fait que j’ai peur par rapport aux taxes. Car trop de taxes tuent aussi l’économie. Si les gens travaillent et ils n’arrivent pas à honorer leurs engagements familiaux, ils peuvent suivre d’autres mouvements selon moi. Parce que c’est dans la souffrance, le chômage, qu’est né le terrorisme. Car si chaque Burkinabè avait de quoi faire, je crois que lorsque quelqu’un vient pour l’enrôler afin qu’il aille combattre ses propres frères, il n’allait jamais accepter.  Comme le Président l’a dit, les autorités passées ont été très méchantes en laissant la corruption se développer. Tout est pourri. Le Président Ibrahim Traoré dit que tout est urgent et sincèrement tout est urgent au Burkina. Je m’arrête là, merci.

Salimata Diallo, commerçante : « C’est forcé que l’argent rentre pour l’effort de geurre » :

Si les autorités de la Transition ont jugé bon d’imposer de nouvelles taxes, c’est que c’est nécessaire. En vérité, la vie est chère, les prix ont flambé. Peut être que ces autorités ont estimé que si elles ajoutent de nouvelles taxes sur la téléphonie et autre, elles peuvent engranger des devises pour faire face à l’effort de guerre. Nous sommes dans une guerre contre des terroristes et il nous faut du matériel militaire pour mener cette geurre. C’est sans doute ce qui justifie ces nouvelles taxes.

La vie est chère mais nous allons nous en sortir. Le Président sait ce qu’il fait. Il y a des gens qui ont beaucoup d’argent par rapport à d’autres. Donc avec ses nouvelles taxes, le travail que mène le Président Ibrahim Traoré, l’argent va rentrer dans tous les cas. En tout cas je pense qu’il aura l’argent pour sa lutte. Il ne faut pas que les gens vont s’inquiéter. Il y a déjà des impositions par exemple sur les boissons alcoolisées mais avec ces nouvelles taxes, il n’y a pas de problème. Nous allons grouiller, tout le monde va grouiller pour contribuer. Il n’y a même pas de problème, prenons courage seulement. Là où nous sommes, personnes ne peut mener ses activités sans le téléphone. Donc que tu le veuilles ou pas, tu vas payer les unités. Donc c’est forcé que l’argent rentre pour l’effort de guerre.

Saturnin Yéhoun, éducateur. « Même si la geurre nous a été imposé, ce n’est pas quelqu’un qui va venir mener cette guerre à notre place ».

 J’apprécie positivement ces taxes en ce sens que nous sommes en geurre, et, voulant nous affranchir de la tutelle des anciens colons, il va de soit que nous financions notre geurre. Même si elle nous a été imposée, ce n’est pas quelqu’un qui va venir mener cette geurre à notre place. Et comme nous avons un pays aux ressources limitées, là où l’argent se trouve au niveau local on doit le dénicher pour pouvoir mener à bien ce combat. Sinon c’est évident que ces nouvelles taxes pèseront. Mais tant que cela ne tue pas le contribuable, la menace qui est là est plus forte que la contribution des taxes pour mener la geurre. C’est vrai que ça joue sur le contribuable mais c’est un sacrifice qu’il faut consentir et je suis d’accord avec ce sacrifice. Parce que c’est la survie même du pays qui est menacée. Il ne sert à rien d’avoir de la fortune chez soi si tu ne peux pas les dépenser.

Timothée Tyamiengo Soulama (société civile, particulier) : « Je pense qu’on n’a pas le choix si on veut maintenir le pays debout »

Je suis ravi de donner mon avis sur cette question de taxes qui font des remous sur les réseaux sociaux. Je pense qu’on n’a pas le choix si on veut maintenir le pays debout, il faut qu’on accepte faire ce sacrifice pour pouvoir mieux vivre demain et voir nos enfants grandir dans un Burkina prospère.  Au cas contraire, si on refuse, nos partenaires ne nous financent plus, nous n’avons pas de quoi nous armer, nous équiper pour défendre nos terres. Donc il est tout à fait normal que nous-mêmes nous fassions des efforts supplémentaires pour pouvoir garantir cette sécurité à l’avenir. Sincèrement ce n’est pas simple du tout pour le panier de la ménagère. Mais comme je l’ai dit, il faut obligatoirement qu’on fasse des sacrifices très durs. Ça fait mal, à chaque fois ce sont les ménages les plus démunis qui continuent de contribuer. On va continuer de contribuer, mais c’est de revoir comment les riches peuvent contribuer encore plus. Parce que ces entreprises dont on dit qu’elles contribuent, elles font d’énormes bénéfices chaque année. Payent-elles régulièrement par mois ou par année ? Tout mon souhait c’est de voir ces sociétés contribuer plus.  Sinon la population est obligée de contribuer pour sa propre survie.

Benjamin Ziré, coordonnateur régional de Burkina Rempart des Cascades : « Ces taxes qui viennent d’arriver sur la téléphonie, ce n’est pas simple »

Nous on savait que cette taxe qui vient d’arriver, vraiment, va choquer tout le monde. Maintenant, les autorités disent que c’est pour l’effort de geurre, nous-mêmes nous nous sommes posés beaucoup de questions par rapport à ces taxes. Pourquoi cette augmentation brutale de plusieurs taxes ? C’est vrai qu’il y avait déjà des taxes sur les boissons et que nous avons accepté. Mais ces taxes qui viennent d’arriver sur la téléphonie, ce n’est pas simple. Personnellement j’ai appelé pour savoir pourquoi ces taxes parce que si vous regardez, si on effectue des appels ça coupe. Si on met des unités c’est la même chose. Même l’internet n’est pas stable. Je me suis posé des questions. Et notre leaders (Burkina Rempart NDLR) m’a dit qu’ils ont tenu une rencontre pour voir comment on peut réduire certaines taxes qui viennent d’arriver. On attend le retour. On ne peut pas apprécier parce que vous savez que le problème qu’on à Banfora ça ne va pas. Donc quand il y a la crise PDI, c’est difficile d’augmenter certaines choses. Ensuite, vous savez que le carburant a augmenté et tout ça c’est difficile. Mais je pense qu’avec le temps, ces taxes vont être réduites. Que la Transition réduise certaines taxes.  Je vous assure que pour développer un pays, il y a des sacrifices que nous population devons consentir. Il y a beaucoup de difficultés qui sont là, et il faut qu’on assume un peu. Tous les Burkinabè doivent contribuer à cet effort de guerre pour construire le pays et aussi soutenir notre Président Ibrahim Traoré.

Propos recueillis par Wangolā Médias.

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