“Notre objectif pour l’USCO, remonter en D1, nous allons relever ce défi ensemble « , dixit Abdoulaye Soulama, nouveau président du club.

Élu à la tête d’un club en crise, Abdoulaye Soulama ne se cache pas : « Je ne vois pas des problèmes, mais des défis ». Dans cet entretien exclusif, il revient sur son parcours, ses priorités et sa vision pour l’Union Sportive de la Comoé.
Un président passionné de football depuis l’enfance.
W.M : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
A.S : Je me nomme Soulama Abdoulaye. Je suis gestionnaire comptable, marié et père de deux enfants. Je travaille à mon propre compte dans mon cabinet. Avant mon élection, j’ai été vice-président de l’USCO et secrétaire général adjoint du bureau des supporters. Mon attachement au club est ancien : depuis mon enfance, je suivais ses matchs, à l’époque où il s’appelait USMB.
Qu’est-ce qui vous a motivé à prendre la tête de l’USCO ?
Quand l’USCO joue, c’est toute la ville de Banfora qui joue. Quand l’équipe perd, c’est toute la population qui souffre. J’ai été vice-président sous plusieurs présidents et cela m’a permis de comprendre les difficultés liées à la gestion du club. Aujourd’hui, je pense pouvoir mettre mes compétences de gestionnaire comptable au service de l’équipe. Être vice-président, c’est accompagner, conseiller, mais les grandes décisions reviennent toujours au président. Désormais, j’ai la responsabilité et la mallette, et je veux vraiment apporter ma touche personnelle.
Depuis quand êtes-vous impliqué dans la vie du club ?
Depuis le lycée déjà, j’allais voir les matchs de l’USCO. Plus tard, j’ai intégré le bureau des supporters en 2016 comme secrétaire général adjoint. C’est d’ailleurs ce bureau qui m’a conduit dans le comité directeur, après la démission du président. Ensuite, j’ai été le vice-président et nous avons atteint la finale de la Coupe du Faso. Mon parcours prouve que mon attachement à l’USCO n’est pas un hasard.

Vous étiez vice-président quand l’équipe est descendue en D2. Quelle est votre part de responsabilité ?
Je ne vais pas me dérober. Nous avons fait ce que nous pouvions, mais ça n’a pas marché. Le sport, c’est comme ça : parfois ça réussit, parfois non. Cette année, notre priorité est claire : remonter en D1 et asseoir une gestion saine, basée sur la transparence et la redevabilité.
Comment comptez-vous atteindre cet objectif ?
Nous allons recruter de nouveaux joueurs et lancer rapidement les entraînements. Une équipe technique est déjà en place. Mais il faut aussi une nouvelle approche de gestion : considérer le football comme un business. Nous devons créer une visibilité pour que sponsors et investisseurs aient confiance et y trouvent un retour sur investissement.
L’USCO n’est pas un club formateur. Est-ce que le recrutement seul suffit ?
Non, justement. Nous allons mettre en place des équipes U15, U17 et U20. Le but est de bâtir une base solide et de permettre aux jeunes talents locaux d’éclore. J’aimerais qu’un jour, un joueur formé à Banfora puisse s’exprimer en Europe ou en Asie. Mais pour cela, il faut restaurer la confiance autour du club et éviter le perpétuel recommencement

Comment comptez-vous renforcer le lien avec les supporters ?
Le bureau précédent a fonctionné sans bureau des supporters, ce qui a créé une crise. Nous allons régulariser la situation : chaque supporter devra se doter d’une carte de membre pour participer à la vie du club. Ensuite, nous organiserons une assemblée générale pour redynamiser ce pilier indispensable.
Et vos rapports avec Les anciens joueurs et dirigeants ?
Ils sont excellents. Je vais régulièrement voir le président d’honneur, M. Coulibaly, qui est une véritable source de conseils. Je garde aussi de bons rapports avec le président démissionnaire, Toéssé. Même si nous n’avons pas réussi à maintenir l’équipe en D1, nous avons travaillé ensemble avec dignité et fair-play.
La question du financement !
Comment allez-vous financer vos activités avant l’arrivée des subventions ?
C’est un vrai défi. Nous avons déjà approché une institution financière pour un préfinancement. Si cela ne marche pas, nous chercherons un crédit auprès de personnes physiques ou morales. L’important est de démarrer le championnat dans de bonnes conditions. Une nouvelle stratégie de communication

Quelle place donnerez-vous à la communication ?
Elle sera centrale. Le bureau sortant a pêché à ce niveau. Nous allons créer un site web animé par des professionnels, pour promouvoir nos joueurs, nos activités et nos partenaires. Nous comptons également sur les médias locaux, dont Wangolā Médias, pour relayer nos actions.
« Je ne vois pas des problèmes mais des défis »
Qu’est-ce qui vous rend confiant dans ce projet, alors que d’autres ont échoué ?
Parce que je ne vois pas des problèmes, mais des défis. Quand il s’agit de Banfora et des Cascades, je ne recule pas. Avec l’engagement des fils et filles de la région, nous allons relever ce défi.
Que dites-vous aux supporters déçus par la relégation ?
Ils ont raison d’être déçus, mais c’est le sport. On gagne, on perd. L’important est de rester mobilisés. Le pire n’est pas de tomber, mais de rester à terre. Ensemble, nous allons rebondir.
Votre rêve pour l’USCO ?
Qu’il devienne un club de référence dans le football burkinabè.
Votre mot de fin ?
J’appelle les partenaires et investisseurs à nous rejoindre. Le football est aussi un business. Avec une gouvernance saine, nous voulons construire un partenariat gagnant-gagnant pour redonner à l’USCO la place qu’il mérite.
Boubak KARAMA.
Wangola Médias