Les forces armées maliennes (FAMA) ont entrepris depuis quelques jours une marche historique sur la région de Kidal, cette ville malienne au nord du pays. Après une avancée lente car le chemin parsemée d’engins explosifs, elles ont mené une rude bataille à Anéfis, une ville stratégique située à une centaine de kilomètres de Kidal, chef lieu du cercle de Kidal, cette ville dont la seule évocation du nom fait rejaillir dans l’imaginaire populaire, les jours tristement glorieux de la horde des rebelles et terroristes au nord du Mali. Le vent semble souffler dans l’autre sens, en défaveur donc de ces fous de Dieu.
Le fait même pour les FAMA d’avoir la zone de Kidal dans sa ligne de mire, démontre à souhait la montée en puissance de cette armée malienne. Car il y a quelques années, cette option était jugée très périlleuse pour les autorités et leur armée, tant, les groupes terroristes, durant 9 ans, avaient mis sous leur emprise cette zone avec une complicité agissante impérialiste.
En effet, nous sommes en 2012 lorsqu’à la chute du régime de Mouammar Kadhafi, une bande de rebelles mettent le cap sur le Nord du Mali, tuant des civils, s’attaquant à des postes de contrôle des forces de l’ordre, récupérant du matériel militaire aux mains des celles-ci. Dans les zones sous leur contrôle, au nom d’un curieux islamisme, des lieux de cultes mythiques musulmans sont détruits. Leur progression est des plus fulgurante et la capitale Bamako qui était dans le viseur de ces rebelles, est obligée de faire appel à la France via François Hollande, cela, au nom d’accords militaires les liants.
L’armée français venue en secouriste à travers l’opération « SERVAL », les colonnes de rebelles subiront la foudre de la puissance de feu de l’armée impérialiste. Des zones sont libérées, les maliens exultent et acclament François Hollande en visite triomphale dans leur pays. Toutefois, la contre offensive bien menée par l’armée française est stoppée net aux portes de Kidal, une région très riche en Aluminium, en gaz naturel et en pétrole.
Selon certaines sources, les autorités maliennes et les FAMA étaient interdits de séjour dans cette zone et les maliens réaliseront dans la douleur qu’avec la complicité de leur « sauveur » d’hier, la zone de Kidal était devenue le fief des rebelles terroristes qui y règneront en maîtres craints.
Curieusement, seule l’armée française pouvait s’y pavaner. Kidal restera avant tout cette ville très médiatisée avec l’enlèvement et l’assassinat de deux journalistes français en reportage.
Curieusement également, selon les renseignements, cette zone était devenue une zone de trafic de tout acabit, étant le berceau de terroristes qui attaquaient différentes localités du Mali et même au-delà et s’y repliaient comme pour y s’octroyer quelques jours de congés.
Le Mali revient donc de loin avec la prise du pouvoir du Colonel Assimi Goïta en 2021. Ce nouveau pouvoir militaire rabattra les cartes en rompant les accords militaires avec la France, en changeant de partenaire militaire et exigeant le départ de la MINUSMA. Avant ce coup de force, des défilés officiels étaient tenus à Kidal à coup de renforts médiatiques pour proclamer l’indépendance de l’Azawad.
L’urgence était au réarmement des FAMA sous la conduite de la Russe. Depuis aussi, des revers sont infligés aux terroristes. Mais dans l’imaginaire populaire, une question clef était dans les esprits. A savoir à quand la bataille de Kidal afin de désinfecter cette zone ? Certaines langues soutenant que tant que Kidal ne sera pas sous contrôle des FAMA, le bout du tunnel dans la lutte contre l’hydre terroristes restera un mirage.
Le pouvoir malien donnait donc un goût inachevé sur le plan de sa bataille médiatique qui soutenait de multiples déroutes des terroristes sur le sol malien. Courant donc la semaine passée, dans l’agréable surprise, les FAMA ont décidé de prendre le taureau par les cornes. Si les informations qui circulent sont parfois contradictoires sur le rapport des forces en présence dans la zone de Kidal, certains soutenant que les combats sont acharnés à Anéfis, il convient de saluer l’armée malienne pour cette offensive qui lui permet de prendre son destin en main et allant au charbon dans la région de Kidal.
Ce 7 octobre 2023, la ville stratégique d’Anéfis serait tombée aux mains des FAMA. Il y trône désormais le drapeau du pays. D’autres villes toutes aussi stratégiques sont dans le viseur des FAMA avant mêmes leur entrée au chef-lieu Kidal. Tout comme la zone des trois frontières, l’enjeu du contrôle de Kidal pour les trois pays à savoir le Burkina, le Niger et le Mali reste grand pour une asphyxie réussite du terrorisme.
Wangola Médias.
