La salle des fêtes de la Mairie de Banfora a servi de cadre ce 13 Avril 2024, à la dédicace de la Trilogie de l’écrivain, acteur culturel et professeur certifié de français, Blagnima Ouattara. Cette toute première dédicace d’œuvres littéraires dans la région des Cascades s’est déroulée en présence du Haut-Commissaire de la Comoé et son SG, du SG de la délégation spéciale régionale des Cascades, du PDS de Banfora, des autorités coutumières et religieuses et sous une forte mobilisation à la salle des fêtes de la Mairie.
« Au nom de l’honneur », première œuvre produite en 1996 ; « Le rescapé du putsch » et « Le retour de l’enfant prodigue » qui constituent la trilogie, sont les trois œuvres de l’écrivain qui sont venues enrichir la littérature Burkinabè. Pour sa dédicace, ils étaient nombreux à ses côtés les professeurs dont ceux qui enseignent le français, les amis, les parents et surtout une forte mobilisation des scolaires de la ville de Banfora. La cérémonie de dédicace a eu pour patron, le professeur Abdoulaye Soma, député à l’Assemblée Législative de Transition (ALT). Le parrainage a été assuré par Brahima N’golo Ouattara, directeur régional des impôts, le co-parrainage à Raphael Soma, directeur provincial de l’enseignement primaire et secondaire de la Comoé, le tout, sous le contrôle du Dr Dramane Konaté, conseiller technique au ministère de la communication de la culture, des arts et du tourisme et directeur littéraire de la trilogie.
L’auteur de la trilogie, Blagnima Ouattara
Dans ces productions littéraires, le premier roman de Blagnima Ouattara « Au nom de l’honneur », pose le problème de l’éducation, de l’instruction des filles notamment et partant, le problématique même de l’émancipation de la femme. La deuxième œuvre à savoir « Le rescapé du putsch » est véritablement un clin d’œil que l’écrivain lance à nos ressortissants qui vont dans les pays étrangers et qui fournissent de grands efforts. A travers le personnage principal de l’œuvre, qui est passé par la prison, c’est une sorte de purgation, de purification, puisse que dans la première œuvre de l’auteur, ce personnage principal n’a pas joué son rôle. L’auteur le fait voyager, genre un voyage initiatique dans un pays voisin où il cultive la terre pour lui permettre de se purger, a expliqué Blagnima Ouattara, qui, sur la dernière œuvre, « Le retour de l’enfant prodigue, « c’est justement le retour du personnage principal dans son pays natal après toutes ces péripéties pour revenir aider son pays à se développer et à progresser ».
Le présidium de la cérémonie de dédicace avec le parrain, co-parrain et le représentant de Dramane Konaté à l’extrême droite.
Pour l’écrivain de la Trilogie, le personnage principal, Alagnongontè, n’a pas joué son rôle. En effet, « quand vous regardez la première œuvre, son nom énigmatique de Alagnongontè, c’est-à-dire que Dieu n’est comparable à personne, mais lui il pose des actes qui font le contraire », a souligné Blagnima Ouattara. Dans la deuxième œuvre qui traduit si bien son écart de comportement dans la société, Alagnongontè est auteur d’une grossesse gâchant l’avenir d’une fille car n’ayant pas accepté la grossesse. « Ce n’est pas bien pour quelqu’un qu’on présente comme inégalable », a poursuivi l’écrivain pour qui encore, dans la même œuvre, « nous avons vu que sur le plan politique, sa gestion était quand même scabreuse, elle n’était pas du tout catholique ». Alagnongontè, proche du Président de la république, ils se partageaient l’argent pour des futilités. Et l’acteur principal de la trilogie ne devrait pas poser ces actes-là, estime l’auteur.
Photo de famille avec les personnalités après la dédicace
Pour Blagnima Ouattara, l’apport de ces œuvres pour l’éducation n’est plus à démontrer. « Je suis d’abord enseignant et toute la thématique qui est abordée tourne autour de l’école, de la réussite des élèves et de ceux-là qui quittent le pays aussi », a poursuivi l’écrivain, pour qui, il y a l’exode rurale et l’exode intellectuelle. L’élite qui va et qui reste. « Donc nous avons voulu attirer l’attention des élites dans le sens que même si vous allez à l’extérieure, vous avez le devoir de regarder derrière et de revenir aider aussi votre pays », a expliqué l’écrivain.
Le Dr Dramane Konaté, directeur artistique de la Trilogie, à travers son représentant, a estimé que la littérature Burkinabè prend du volume et de la qualité en abordant des thématiques d’encrage sociale et sociétale et les productions intellectuelles de ces récentes années sont des faits brillants et des sujets sociaux qui concernent la communauté et la société. Ce constat, dira-t-il, se fonde sur l’intérêt et les enjeux de l’écrit de façon générale et la littérature en particulier. Selon le directeur artistique de la trilogie, Blagnima Ouattara, inscrit ses œuvres dans la logique de la littérature de l’engagement dont il faut faire la différence avec la littérature engagée plus idéologique que sociale.
La salle des fêtes de la mairie a refusé du monde lors de la dédicace
Plusieurs personnalités dont les parrains ont encouragé l’écrivain et ont invité les élèves venus nombreux à la lecture. Blagnima Ouattara, lui a particulièrement invité ces élèves à découvrir ce qui se trouve dans ses œuvres car cela va leur apporter beaucoup plus d’aisance dans les rédactions de leurs dissertations surtout que la thématique concerne les élèves.
Né en 1967 à Niankorodougou, dans la province de la Léraba, Blagnima Ouattara, obtint son CEP en 1981 à l’école primaire publique de Niankorodougou. Son baccalauréat série littéraire, il l’obtint en 1988 avec brio au Lycée Municipal de Banfora. De 1988-1994, Blagnima Ouattara obtint la maitrise à l’Université de Ouagadougou dans la faculté des Lettres des Arts et Sciences Humaines.
Sié Yacouba Ouattara.
Wangola Médias.