Limogeage de Choguel Kokala Maïga : séisme politique au Mali, onde de choc au Burkina et au Niger.
Après de folles rumeurs qui ont circulé durant toute la journée de ce 20 Novembre 2024 faisant cas du départ de la primature du charismatique premier ministre Malien, Choguel Kokala Maïga, la confirmation est finalement tombée comme un couperet dans la nuit du 20 au 21 novembre 2024. Dans un décret présidentiel, il a été effectivement mis fin aux fonctions de Choguel Maïga, en poste depuis 2022.
Ce qui apparaissait comme une logique de la conduite des affaires étatiques au Mali depuis sa sortie tonitruante ce 15 Novembre 2024 sur la conduite de la transition, revêt tout de même un caractère surprenant avec un arrière-goût assez amer dans l’espace AES. Le 15 novembre dernier en effet, Choguel Kokala Maïga, comme une goute d’eau qui avait fait déborder sa vase, s’était abondamment rependu devant des milliers de Maliens réunis lors d’un meeting, comme pour porter à la face du monde son isolement. En tant que PM, c’est dans la presse qu’il avoue avoir appris le report sine-die du calendrier électoral initialement prévu en mars 2024.
Depuis, les positions entre les pros et contres Choguel, sortis des bois, ont inondées les plateformes et les réseaux sociaux invitant soit à sa démission pure et simple ou défendant cette sortie du premier ministre. Tout compte fait, le désormais ex-PM avait certainement senti que l’étau militaire se resserrait sur lui et a bien voulu anticiper, en faisant cette sortie ultime car après coup, il lui serait difficile d’avoir le même prestige une fois hors du gouvernement. Visiblement, Choguel n’a pas voulu prendre les devant en rendant sa démission. Lui qui n’ignore certainement pas cette sacrée phrase du ministre Français, Jean Pierre Chevènement « un ministre ça démissionne ou ça la boucle ». Les autorités militaires maliennes en ont fait d’ailleurs une maxime.
Que d’invites lancées interpellant les dirigeants maliens au dialogue après que les murs de la primature malienne et du palais de Koulouba n’aient pas pu contenir la pomme de discorde amenant ce profond différend sur la place publique. Depuis plusieurs mois, voire des années, le fossé grandissait entre Assimi Goïta et Choguel Kokala Maïga.
N’ayant pas pu recourir à une ultime entente pour la conduite des affaires, le limogeage de Choguel crée une véritable onde de choc dans les deux autres pays de l’AES, notamment le Burkina Faso et le Niger. Quoique les militaires reprochent au PM sorti, son patriotisme et sa prédisposition à défendre les intérêts de son pays resteront gravés dans la conscience collective mondiale avec la forte déclaration qu’il a faite à la 75e assemblée générale de l’ONU. En mondovision, « La France nous a abandonné en plein vol », avait-il déclaré.
Irrésistiblement, la page Choguel sera tournée par les Maliens mais il y a lieu de se poser les bonnes questions. Qui pour remplacer Choguel Kokala Maïga ? Vers quelle rive ramera ce nouveau chef de gouvernement malien ? Si l’on n’a pas pu digérer les propos du PM Choguel, quel sort lui sera réservé par les autorités militaires ?
Après ce séisme politique au bord du Djoliba, les souhaits pour les peuples de l’AES demeurent que se règlement de comptes au sommet du pouvoir malien n’affecte en rien la glorieuse marche de ces trois États vers les rives de la souveraineté véritable, devenue chère aux peuples de l’Alliance des Etats du Sahel. D’autant plus que quoiqu’on dise le Mali aura été la locomotive de ces aspirations légitimes après des décennies d’exploitations et d’asservissements impérialistes.
Wangola Médias.