L’aquaculture : le métier auquel Samba Traoré invite les jeunes à s’intéresser
Dans notre rubrique, les nouvelles des métiers, nous avons rencontré Samba Traoré qui fait de l’aquaculture dans le village de Nafona. Selon lui, c’est un métier qui nourrit son homme. C’est pourquoi il invite les jeunes à s’y intéresser d’autant que ce métier fait partie de l’initiative présentielle du Capitaine Ibrahim Traoré.
Wangola médias : Présentez-vous à nos lecteurs ?
Mr Traoré Samba : Je suis Samba Traoré, agropasteur a Nafona au secteur 10 de Banfora. Je suis un Agro pasteur c’est-à-dire je mène l’agriculture et l’élevage. C’est une gestion intégrée. Je fais la pisciculture également.
Aujourd’hui on s’intéresse à la pisciculture. Depuis quand exercez-vous cette activité ?
C’est ma 4e année dans la pisciculture.
Pourquoi avez-vous décidé ou choisi de faire ce métier ?
Au début c’est l’élevage des bovins on faisait. Mais au-delà des bovins, comme on n’avait de l’eau a notre disposition, on n’a un forage et un cours d’eau on n’a décidé de se lancer dans la pisciculture. J’ai commencé avec le poisson local dans un bassin. Et environ 5 mois après j’ai fait la récolte j’ai vu que c’était intéressant mais ces des sujets qui ne grossissaient pas vite. Je me suis donc renseigné un peu partout pour voir ce que les autres font en la matière. C’est là j’ai cherché des alevins améliorés avec le centre CLIMA de Bérégadougou qui fait l’alevinage. Et j’ai commencé à faire le poisson améliorer jusqu’à présent
Ce métier nourrit-il son homme ?
Avec le poisson local, les intérêts ne sont pas ça ! Mais maintenant avec les sujets améliorés ça va. C’est plus rentable. Ce qui diminue un peu les intérêts ce sont les aliments, parce que l’aliment est un peu plus cher au Burkina Faso où nous utilisons l’aliment importé. Le kilogramme d’aliment tourne autour de 700f à 800f voir 1000f même. Aussi quand on a un bon calendrier de production on s’en sort. Pour les spécialistes que nous sommes on arrive à s’en sortir.
Une vue du poisson
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans l’exercice de votre travail ?
Les difficultés, ça ne manque pas. Dieu merci on a l’eau à côté et les ouvrages sont aussi là. La difficulté majeure c’est le suivi que nous attendons de nos services techniques. Quand on n’a pas le service technique à côté c’est difficile. On constate des mortalités et on veut vraiment en savoir la cause. Malheureusement il n’y a pas de laboratoire pour prélever les sujets et faire les analyses pour savoir la cause exacte. On peut ajouter aussi le manque de spécialistes pour traiter les maladies. C’est ça que je peux révéler comme difficulté majeure parce que de nos jours les aliments sont disponibles même si le coût est élevé, les alevins sont également disponibles.
Avez-vous bénéficié du soutien de quelqu’un ou d’une structure de formation ?
Il y a le CESAO, une ONG qui nous avait approchés et a eu à nous donner quelques séances de formation.
Samba Traoré posant devant ses installations
Quels conseils avez-vous à donner aux jeunes qui aimeraient emboiter vos pas ?
Le conseil que j’aimerais donner c’est d’inviter les jeunes à sortir de leurs zones de confort et à s’intéresser à l’auto-promotion et l’auto-emploi. Par exemple cette activité de l’élevage de poisson fait partie de l’initiative présidentielle. Il y a des barrages qui sont là, l’Etat a encouragé les gens à avoir des cages flottantes. C’est vrai que les bassins coûtent un peu cher mais il y a les bâches. Ils peuvent stocker de l’eau dedans et commencer à mener l’activité. On n’a pas besoin de grand espace pour ça. Le poisson ne demande pas beaucoup d’espace tant qu’il y a de l’eau on peut se débrouiller et au fur et à mesure on peut agrandir. Aussi j’aimerais dire aux jeunes qu’il y a l’opportunité et nous qui les avons devancés on est toujours ouvert à eux. Par exemple moi je suis président d’APE dans une école. Là-bas on est en train d’amener les enfants sur mon site à Nafona pour qu’ils viennent voir comment l’élevage de poisson se passe. Nous autres n’avons pas eu la chance d’avoir ça. Aujourd’hui les enfants ont cette chance de voir les poissons vivants dans l’eau et comment ils s’alimentent et tout. J’invite vraiment les jeunes à s’intéresser à l’aquaculture car c’est un domaine qui nourrit son homme.
Quel est votre mot de fin ?
Je salue votre initiative qui est de recueillir et partager les informations concernant la pisciculture avec les uns et les autres. Ça va amener d’autres personnes à s’intéresser encore plus à cette activité.
Interview réalisée par Sountong Noma Stéphanie KABRE
Wangola Médias