« La pêche façonne et permet à l’individu la maitrise de soi »; Maga Martin Sanogo :
« Je demanderai à tous ceux qui sont impulsifs, qui ont le sang chaud de se mettre à la pêche. S’ils deviennent pécheurs, ils apprendront à être patients et tolérants », affirme Maga Martin Sanogo, un passionné de la pêche. Capitaine de l’équipe de football de l’université pendant 4 ans, capitaine de l’équipe des fonctionnaires de Tougan avec 4 coupes remportées, Maga Martin Sanogo, n’est plus à présenter dans le milieu éducatif de la région des Cascades. Professeur principal depuis qu’il a entamé sa carrière, CDR de services sous la révolution, 25 ans passés comme proviseur à Tougan, Orodara, Niangoloko et Banfora, son dernier poste dans l’administration publique a été le service de la scolarité en tant que chef de service où il a été admis à la retraite. Formé en gestion financière et des crises, « la rigueur c’est pour être satisfait de ce qu’on fait », enseigne-t-il. Après cette rigueur professionnelle, Maga Martin Sanogo, vit une passion pour la pêche. « La pêche permet vraiment de se maitriser parce qu’elle demande beaucoup de patience, de courage et d’abnégation », soutient le pêcheur à la ligne qui nous a ouvert son cœur. Dans ce grand entretien, outre les techniques, les vertus et les obligations de la pèche, Maga Martin Sanogo met le doigt sur une pratique. Celle liée à la dégradation de l’environnement et partant affecte la bonne santé des poissons d’eau douce.
Wangola Médias : Pouvez-vous commencez par nous situer sur les vertus que peut cultiver la pêche chez le pêcheur ?
Maga Martin Sanogo : les vertus de la pêche, c’est la patience, la tolérance, c’est aussi l’optimisme. Le pêcheur espère toujours gagner même si ça ne mord pas. Il se dit que ça va mordre. En tout cas, ces trois vertus, la pêche vous les cultive indubitablement. Franchement, à un pêcheur passionné, dites-lui de se lever, il vous dira non que ça va venir. Il est optimiste jusqu’à 16h-17h, même s’il n’a encore rien pris. Il y croit, il espère.
« Mon plus grand souvenir c’est à Niangoloko, au fleuve Léraba. «
Aller s’assoir au bord d’une rive toute une journée, en plus de ces 3 vertus y a-t-il d’autres avantages que vous pouvez partager ici ?
Il y a plusieurs sortes de pêches. Sur mon permis de pêche, c’est marqué la pêche sportive. La pèche c’est une passion, les gens qui ne comprennent pas se font des calculs erronés. Ils se disent que les moyens que nous déployons pour aller au marigot, si nous utilisons ces moyens pour acheter du poisson frais, est ce qu’on n’aurait pas mieux gagné ? C’est dommage, une passion n’a pas de prix. La pèche c’est une de mes passions, c’est du sport, c’est une détente. Elle me permet de quitter le milieu urbain, de me retrouver au bord de l’eau où on a le chant des oiseaux, le combat des aquatiques dans l’eau. On vit tout ça et on oublie ses propres problèmes. Les problèmes de foyer, de famille, de services, on vit la pèche en somme.
Comment pêcher ? Peut-on se lever du jour au lendemain pour devenir un pêcheur ?
Pêcher demande du talent. Il ne suffit pas de disposer d’une canne pour pêcher ou dire qu’on est pêcheur. La pêche il y a plusieurs techniques. Il faut d’abord savoir qu’au bord de l’eau c’est là où on peut pêcher, comment on peut pêcher et avec quoi pêcher. Donc, pour aller à la pêche à la canne, il te faut d’abord le matériel, c’est-à-dire la canne, à la limite du son ou de la drèche, mais surtout des appâts. Les appâts, à cette période pullulent partout chez nous. Sinon à partir de Janvier, Février, Mars, c’est fini. Nous les achetons soit à Bobo, à Wolonkoto, ou, s’il y a des enfants disponibles qui peuvent aller les creuser et nous les vendre, nous le leur demandons. Sinon c’est à Bobo nous commandons les appâts.
« Pêcher la sardine relève de la vraie sensation. »
Ensuite, il faut savoir disposer ses cannes, jauger la profondeur de l’eau et tout ça se règle avec le flotteur. Pêcher les carpes ou les silures, ce n’est pas du tout la même technique. Les poissons ne mordent pas de la même façon. C’est pourquoi je dis qu’il y a une connaissance même de la vie de la faune aquatique.
Comment faut-il arriver à maitriser toutes ces techniques ?
Par l’expérience, par la pratique. Vous savez que quand le silure mord, quand le poisson mâchoiron mord, on sait. Mais quand la carpe mord c’est tout autre chose. Encore plus curieux, l’anguille par exemple ne mord pas comme les autres, il ne plonge pas avec le flotteur. Donc la pêche c’est tout une série de techniques, ce sont des connaissances qu’il faut pour pouvoir bien pêcher. Les sardines comme on les appelle les queues rouges ont aussi une autre technique. Alors là, franchement ce n’est pas tout le monde qui pêche les queues rouges. Vous êtes dans la zone des queues rouges, c’est du spectacle. C’est rapide de les prendre que de les appâter à l’hameçon. Pêcher la sardine relève de la vraie sensation. Le pêcheur parle de sensations quand ça vibre, il y a le poisson au bout de l’hameçon et vous voyez sa main qui vibre. C’est tout le plaisir de la pêche. Tout comme les bonnes prises, même si le poisson retombe dans l’eau, c’est douloureux, mais on a ce plaisir d’avoir lutté.
Vous parlez de passion pour la pêche. Dites-nous comment cette passion s’acquiert aux premières heures ?
Elle peut venir en suivant des anciens pêcheurs.
Quelles peuvent êtres les obligations liées d’abord à la pêche, puis pour le pêcheur et les transformations possibles qu’il peut subir au fil de sa passion ?
La pêche permet vraiment de se maitriser parce qu’elle demande beaucoup de patience, de courage et d’abnégation. Si vous n’avez pas ces trois valeurs, vous ne pouvez pas être un bon pêcheur. Parce que vous pouvez arriver le matin, on mine d’abord comme on le dit techniquement, c’est-à-dire que vous mettez du son, de la drèche ou les deux dans la poche où vous allez pêcher. Naturellement, c’est pour regrouper les poissons. Vous ne pêchez pas immédiatement, vous laissez le temps aux poissons de manger au moins 30 ou 45 minutes. Vous prenez ce temps qui vous permet de prospecter la rive pour voir s’il n’y a pas d’autres poches possibles et vous revenez vous assoir pour commencer à pêcher.
Je disais que la pêche vous permet de vous maitriser parce qu’elle vous cultive la patience. Et je demanderai à tous ceux qui sont impulsifs, qui ont le sang chaud de se mettre à la pêche. S’ils deviennent pécheurs, ils apprendront à être patients et tolérants. Il y a des jours vous pouvez sortir et trouver suffisamment de poisson. Mais il y a des jours aussi où vous revenez bredouille. Imaginez la famille quand vous revenez.
Je vous raconte une anecdote, quand vous revenez avec suffisamment de poissons, madame peut vous dire que vous l’avez déprogrammé. Demandez-moi pourquoi ? Elle va vous faire le reproche d’avoir bien pêché parce qu’elle va consommer son huile pour frire ce poisson alors que cette huile était destinée pour faire la cuisine. Le pêcheur vit tout ça. Quand vous revenez aussi sans poisson, imaginez les cris des enfants. Ils vous crient dessus comment ça s’est passé et il faut expliquer. Déjà que vous êtes allez vous détendre, si vous ne savez pas recevoir l’accueil qui vous attend à la maison, vous pouvez perdre les pédales. C’est pourquoi je dis que la pêche façonne et permet à l’individu la maitrise de soi.
« Habituellement, tout le poisson que je pêche, c’est pour la consommation. Quand c’est beaucoup, je partage avec le voisinage. »
Vous dites que la pêche c’est une passion, comment est venue cette passion à votre niveau ?
Ma passion pour la pêche, je dirai que c’est depuis l’école primaire. On péchait avec du harpon, on prenait un bâton, on taille le bout et effilé, on s’arrêtait dans l’eau là où il y avait le sable, on voit le poisson et « gnak ». Si tu étais adroit, tu pouvais avoir 2, 3 ou 4 poissons. Donc j’ai eu ce plaisir depuis l’école primaire et après c’est coupé durant tout mon secondaire jusqu’au cycle universitaire et même professionnel. Pendant plusieurs années, je n’avais plus le temps. C’est pratiquement à Niangoloko que j’ai retrouvé le plaisir de la pêche avec des camarades. Puisse que j’achetais le poisson frais mais on en trouvait pas comme il faut. Nous nous sommes dits comme on n’en trouve pas, allons au marigot et c’est comme ça que j’ai repris la pêche.
J’ai même vu en moi que j’étais impulsif et c’est grâce à la pêche que mon caractère impulsif a baissé complétement et cela me permet de prendre du temps d’écoute. En tant que responsable, je n’avais pas de patience à écouter les uns et les autres mais la pêche m’a permis d’avoir cette patience d’écouter toujours tout le monde jusqu’à la fin.
Pour la préservation de la santé, entre les poissons d’eau douce et les poissons de glace que les femmes paient beaucoup pour la cuisine, quelle peut être la différence selon vous ?
Cela dépend du goût de chacun. Il y a des poissons de glace, je ne les connais pas tous mais qui ne sont pas aussi mauvais. Mais ma préférence c’est le poisson d’eau douce. Les poissons chinois, je ne dénigre pas une variété de poissions mais vu les conditions d’élevage, de culture de ces poissons, ça ne me donne pas de l’appétit.
Cependant nos poissons d’eau douce aussi, il y a un très sérieux problème et il faut que les autorités se penchent là-dessus. Il y a l’orpaillage qui déverse des produits nocifs à tous les niveaux dans les cours d’eau. Imaginez les orpailleurs actuellement qui amènent du sable à la maison. Ils lavent ça où ? Ce n’est pas l’eau de puit ou l’eau de ruissèlement ? Ces eaux vont où ? Ils lavent avec quoi ? Il faut que l’autorité ouvre les yeux sur tout ça.
De deux, le problème des sachets, des ordures qu’on aime déverser dans les caniveaux ou dans les cours d’eaux. Un jour à tout hasard j’étais en train de creuser des appâts au pont Maria-Nélé sous les manguiers. Je vous dis qu’il y a un monsieur qui est arrivé avec son tricycle chargé de sacs et de je ne sais quoi avec des vieux matelas dessus. Comme il avait plu la nuit jusqu’au matin, les eaux étaient montantes et il voulait déverser ses ordures dans l’eau. Je l’ai arrêté et je lui ai dit que ça ne se fait pas car justement ce sont des choses comme ça qu’ils doivent bruler. Il est remonté vers Maria-Nélé et j’ai creusé mes appâts jusqu’à repartir et je sais qu’il va descendre de l’autre côté pour les déverser.
Prenez la voie qui va à Maria-Nélé avant le pont, la mairie de Banfora a fixé une plaque interdisant de jeter les ordures. Mais quand la commune a fait ça, est-ce qu’elle prend des mesures pour surveiller l’effectivité du respect de cette pancarte ? Donc, ces pratiques constituent de la vraie pollution au troisième niveau.
Autre aspect, je prends toujours mon permis de pêche mais je suis furieux contre l’autorité. Pourquoi ? Actuellement ce sont les services de l’élevage qui délivrent les permis de pêche. Ces services ne suivent pas la pêche sur le terrain et il y a toutes sortes de pratiques illicites qui sont faites sur les cours d’eaux. Il y a aucun suivi, aucune sensibilisation, aucune répression. Dans le temps, c’était le service de l’environnement qui avait le suivi de la pêche. Pourquoi avoir retiré ça à ce service ? Tantôt c’était à l’agriculture qu’on allait prendre ces permis de pêche et tantôt c’est à l’élevage. Pendant ce temps, on n’est en train de tout décimer.
En effet, tournez voir sur les marchés la taille des poissons qu’on est en train de vendre. Ce sont des alevins en quantité car il y a des filets moustiquaires qu’on tend partout. Actuellement c’est la reproduction des poissons, si vous prenez les alevins, à partir de Janvier-Mars-Avril, vous allez avoir quoi ? On dit qu’il n’y a pas de poissons. Mais c’est normal parce que quand les poissons se reproduisent on récupère tout déjà. C’est de la prédation, de la destruction. Nous prenons les permis et nous ne pouvons pas avoir de bons poissons.
Etes-vous en train de soutenir que malgré une règlementation de la pêche en vigueur, il n’y a pas de suivi sur le terrain ?
La pêche est réglementée mais cette règlementation n’est pas respectée. Ce n’est même pas suivie par l’autorité. Est-ce comme ça nous allons nous développer ? Impossible.
La pèche ce n’est pas seulement aller pêcher du poisson et revenir le frire et manger. Il y a certainement des épreuves. Dans votre passion pour la pèche, quels sont d’abord vos bons souvenirs ?
Les bons souvenirs il y a n’en pleins. Mais mon plus grand souvenir c’est à Niangoloko, au fleuve Léraba. Nous étions allés au nombre de 8 dont 4 professeurs. A 9h, nous étions installés et tout le monde prenait du poisson sauf moi. Mais finalement ce jour j’ai pris 3 poissons qui ont dépassé les poids de tout le monde. C’était des mâchoirons. Mon premier mâchoiron faisait les deux kilogrammes et ça surpris tout le monde. De 10h que moi-même j’ai commencé à pêcher correctement ce n’est qu’à midi où j’ai péché mon premier poisson. Je mettais l’appât, il blanchi, je le change et ainsi de suite et c’est ça la patience.
Quand j’ai fait ma première prise, c’était fantastique. J’ai demandé à Dieu de me donner deux autres poissons comme ça dans la journée. J’ai remis ma ligne dans l’eau jusqu’à 14h et la deuxième prise était deux fois plus volumineuse que la première. J’ai dit merci à Dieu et j’ai remis ma ligne. A16h, j’ai pris mon troisième poisson qui n’était pas des moindres. Quand j’ai pris ce troisième poisson, j’ai plié ma ligne. C’était un samedi, j’ai foncé à Niangoloko déposer tout ça à la maison et après une courte toilette je suis allé à la messe. Je suis allé remercier Dieu. C’est là un de mes plus grands souvenirs de la pèche.
Un autre grand souvenir, c’était au barrage de Moussodougou. Ce jour j’ai pêché et j’étais seul du côté ouest du barrage. J’ai péché deux variétés de carpes. La matinée, j’ai péché des carpes blanches ordinaires et dans l’après-midi c’était des carpes à poitrines ordinaires rouge. A 16h j’ai arrêté car mon sac était plein. En 2008 aussi, je me suis retrouvé à Tiéfora et là aussi j’ai fait une merveilleuse pêche mémorable.
Qu’en est-il de vos mauvais souvenirs ?
Mon mauvais souvenir c’était à Niangoloko à Kourougbèra au sud-est. Là-bas, j’apprenais à lancer la ligne. C’était ma première expérience, j’ai mal lancé et l’hameçon est venu m’accrocher le doigt sortir de l’autre côté. Ce jour tous les pécheurs ont fui. C’est un seul, il est toujours à Niangoloko, et qui est venu attraper l’hameçon. J’ai mis mon lotus dans la bouche et j’ai serré mes dents. Ce dernier a coupé le crin et tirer l’hameçon de l’autre côté. C’est ce jour j’ai découvert une plante sur place qui arrête l’hémorragie et ce sont les feuilles de cette plante que je suis allé cueillir, masser et appliquer sur la blessure. Après j’ai continué ma pêche toute la journée. C’est mon mauvais souvenir de la pêche.
Après tout ce qui précède, dites-nous ce que vous retenez de la pêche ?
Quand vous débutez la pêche, naturellement elle peut vous dégouter si toutefois ça ne marche pas. Mais le jour que ça marche, vous êtes embarqués. Le bénéfice de cette passion c’est vraiment le sport. Vous voyez, le pêcheur part à la pêche chargé, au retour, il est encore chargé. C’est pourquoi on dit que le pêcheur ne dit jamais la vérité. Naturellement, quand on regarde ses bagages, il ne peut pas dire la vérité. La pêche a marché, elle n’a pas marché, on ne peut pas le savoir. Et c’est vrai, en allant vous avez la mine qui pèse, au retour si ce n’est pas fini, même si vous avez eu un peu de poissons, c’est encore du poids. Donc les gens regardent le volume de vos bagages et on dit que vous ne dites jamais la vérité. Pourtant c’est comme ça.
De deux, vous arrivez au bord du marigot avec vos engins et là où vos engins peuvent accéder il y a des limites. Vous déposez vos engins à cet endroit et vous embarquez vos bagages. Je vous dis que c’est vraiment du sport. Surtout quand vous voulez pêcher avec une certaine commodité, ça veut dire qu’il vous faut nécessairement une chaise. Il y a des chaises que nous confectionnons et qui sont commodes. Il vous faut transporter tout ça, vos cannes, votre paquetage jusqu’à la rive parfois à 100 ou 200 mètres, sinon plus. Il y a des moments où vous êtes obligés de faire deux voyages parce que vous ne pouvez pas tout transporter du coup.
A la fin de la pêche c’est la même chose et si daventure vos poches n’étaient pas déjà identifiées, vous parcourez la rive pour trouver des coins appropriés où vous pouvez pêcher. C’est quand vous identifiez votre poche que vous allez chercher votre paquetage pour venir commencer.
Quelles sont les précautions à prendre pour se sentir confortable dans une partie de pêche ?
Ce qu’il faut pour aller à la pêche, logiquement vous n’allez pas aller vous assoir à terre. Donc il vous faut de quoi s’assoir et il y a des chaises appropriées pour cela. On présente le croquis aux soudeurs parce que ce n’est pas partout où vous pouvez trouver du bois pour faire des piquets. Il y a des endroits où vous ne pouvez pas fixer un piquer car ce sont des roches. Donc il y a des chaises qui sont confectionnées avec des bras et il y a un outil qu’on installe au bout de ce bras comme un râteau et qui sert de piquet pour des endroits par exemple quand on est au barrage. Au barrage on ne peut pas mettre des piquets et donc si vous avez votre chaise, vous pêchez sans problème partout où vous êtes et vous vous orientez comme vous voulez.
Après le tabouret, il vous faut des cannes et si on parle de cannes, il vous faut du crin, du plomb, des hameçons, des hameçons secours de même que du plomb de secours. Ensuite il vous faut des flotteurs parce qu’une ligne est composée d’une canne, d’un crin, d’un flotteur, du plomb et de l’hameçon. A cela il faut ajouter l’accoutrement.
A quoi répond l’accoutrement ?
L’accoutrement répond au matériel de secours. Soit, vous avez les sacs, ou bien vous avez un gilet avec de multiples poches où vous pouvez mettre votre petit matériel. Parce qu’il vous faut un couteau, des tenailles ou des ciseaux et une pince. Tout ça c’est le matériel de pêche car, au cours de la pêche, vous le savez il y a des variétés de poissons qui ont des piquants. Vous ne pouvez pas les attraper donc il vous faut nécessairement des pinces pour casser ces piquants ou des tenailles pour couper les piquants avant de les mettre dans le sac.
En plus de tous ce que j’ai cité comme matériel, il vous faut une bourrique, un sac en filets ou en fer grillagé qu’on plonge dans l’eau dans lequel on met les poissons pour qu’ils vivent et restent frais toute la durée de la pêche afin qu’on puisse les ramener vivant à la maison. Il vous faut aussi des bottes pour vous protéger, parfois des gants parce qu’il y a des poissons électriques que vous pouvez prendre. Sinon il vous sera difficile d’enlever votre hameçon si vous n’avez pas de gants.
Que peut ressentir la famille dans tout cela ?
La famille est heureuse quand ça marche bien. Elle ressent tout de même un peu de la lassitude parce que vous arrivez par exemple à 18h ou 19h. Ça dépend d’où vous êtes allez et selon la distance, si la pêche a bien réussi, vous ramenez au moins 5 ou 6 kg de poissons. Ces poissons ne doivent pas dormir, il faut les écailler et c’est la famille qui va faire ce travail. Souvent ça dégoute les enfants qui trouvent que dès que vous arrivez, au regard du contenu vous allez entendre des plaintes. Parce que vous leurs donnez du travail alors qu’ils voudraient suivre leur télé et sont obligés de faire le travail d’écaillement et de vider les poissons.
Dans quel but pratiquez-vous la pêche ? Pour des raisons commerciales ou c’est juste pour votre consommation ?
Habituellement, tout le poisson que je pêche, c’est pour la consommation. Quand c’est beaucoup, je partage avec le voisinage.
« La pêche, il n’y a rien de telle pour les personnes âgées. »
Un appel à lancer ?
Je m’adresserai aux personnes retraitées parce que la plupart du temps, elles sont désœuvrées. La pêche, c’est une occasion pour se détendre, se défouler et vraiment pratiquer du sport utilement. C’est bénéfique, vous pouvez vivre votre passion et même si vous ne gagnez pas du poisson, vous aurez gagnez en pratiquant du sport.
Mais aux jeunes fonctionnaires, je leur décommande la pêche. Parce que si la passion les prend, je m’inquiète pour leur carrière, leur progression parce qu’elle est absorbante. Si la passion de la pêche vous prend, naturellement si vous êtes dans une zone où il y a des cours d’eau, même à 17h vous serez tentés d’aller pêcher. Alors que c’est en ce moment ils doivent se détendre et faire leurs préparations parce que la pêche épuise au vrai sens quand on y revient. Une fois qu’on prend une douche et on mange, on est tapis. Tout ce qu’on recherche c’est le sommeil.
Mais je crois que la pêche, il n’y a rien de telle pour les personnes âgées. Pour une question de détente, toutes les personnes pendant leur temps libre, je les invite à faire la pêche. Cela leur permettra de découvrir un autre monde et de se faire du plaisir et d’oublier les soucis car la pêche soigne.
Sié Yacouba Ouattara.
Wangola Médias.