La balade du griot : la compatissante joie du griot.
Le griot en joie. Oui, une joie qu’il ne peut dissimuler à cause de l’insécurité qui cristallise les attentions et inquiète les honnêtes citoyens. En effet, c’est une nouvelle qui réjouit le griot. Et pour cause, voilà depuis plus de 8 ans que son Faso est en proie à l’insécurité, le griot, à l’instar des autres Burkinabé, se sent également depuis en insécurité. Impossible de se déplacer comme avant dans les hameaux de culture pour rendre ses visites de courtoisie et faire ses louanges sans inquiétude.
Si bien que le griot a réduit ses balades dans plusieurs contrées du pays jadis des havres de paix, plaines d’hospitalités africaines. En effet, il y a des lustres, l’étranger était le bienvenu partout. Et quand il s’agissait surtout du griot dont le rôle social est bien connu et respecté, où l’hospitalité lui était offerte à sa guise, c’est avec tristesse que le griot a été obligé d’intégrer les paramètres de sécurité dans ses multiples déplacements.
Si bien que ce dernier est coupé des nouvelles de biens localités. Comment prendre des risques à voyager partout avec cette nouvelle donne où ces « fous d’Allah », pensant être les plus proches du créateur endeuillent à leur guise ? Pas même les supplications de leurs victimes ne les font frémir.
Face donc à leur terreur, ils sont des milliers de compatriotes Burkinabè à avoir abandonné leurs localités pour sauver leurs vies. Et ils sont depuis appelés simplement les personnes déplacées internes (PDI). Ces PDI se recensent partout sur le territoire Burkinabè. Elles sont des milliers et l’Etat n’arrive même pas à s’occuper de tous ces PDI.
Le griot, avec un pincement au cœur, avait appris il y a quelques mois, le déplacement d’une de ces centaines localités. Tous avaient fuient, abandonnant les terres de leurs ancêtres pour se réfugier en lieu sûr. La joie ce jour du griot réside au fait que, dans sa balade, il a appris qu’une localité abandonnée pour insécurité, s’est à nouveau rempli des ses habitants. Presque tous sont revenus.
En effet, selon les indiscrétions entendues par le griot qui sait tendre l’oreille, tous les habitants qui avaient fuient sont revenus sur leurs pas et se sont réinstallés chez eux. Pour ne pas être trop indiscret, le griot s’est gardé d’être trop curieux. Une chose est sûre et le griot s’en réjoui, ce village a presque retrouvé tous ces habitants. Les travaux champêtres se déroulent normalement. Les habitants ont même célébré dans la ferveur religieuse la dernière fête de Tabaski.
Et ces ex PDI attendent impatiemment de réintégrer leur marché jusque là fermé pour leurs échanges commerciaux gagnant-gagnant.
Très ravi, le griot est resté joyeux tout au long de la journée. Une joie emprunte de souhaits que plusieurs autres localités se remplissent à nouveau de leurs habitants. Car, cette joie s’explique par le fait que c’est dans la quiétude que le griot effectue sa mission traditionnelle. Celle de se balader, faire des louanges, régler les conflits sociaux et animer les cérémonies sociales où il se sent investi de ce prestigieux rôle.
Vivement que plusieurs autres localités retrouvent leur ambiance d’antan afin que cesse le confinement imposé au griot comme ses mauvais souvenirs issus de la Covid 19.
Wangolā Médias.