La scène est presque surréaliste ce 29 janvier 2024 à Ouahigouya. Des manifestants sortis pour exprimer leur ras-le-bol et réclamer plus de sécurité pour leur localité s’en sont pris violemment à un édifice public, la RTB2. Là-bas, ils ont cassé, brulé et vandalisé ce média au nom d’une revendication sécuritaire toute somme légitime.
Mais ces actes de vandalisme qu’il convient de ranger simplement dans le triste tableau de l’incivisme, reste le grain de sable dans le couscous qui rend difficilement digérable cette sortie de revendication sécuritaire. Cette tâche noire dans la manifestation mérite de ce fait des interrogations.
En effet, comment peut-on comprendre qu’une marche sensée réclamer plus de sécurité aboutisse au saccage d’un media ? Même si selon nos confrères de l’Agence d’Information du Burkina(AIB), ce vandalisme s’expliquerait par le fait que la marche n’ait pas été couverte par ledit média. Les marcheurs étaient-ils sortis pour attirer l’attention des décideurs sur leur sort ou pour exprimer une colère incontrôlée ?
A ces questionnements, s’ajoute cette autre grande inconnue. Pourquoi maintenant alors que des sacrifices énormes sont consentis par les plus hautes autorités de la Transition ainsi que par les FDS et les VDP? Sauf omission, c’est une grande première à Ouahigouya alors que la situation sécuritaire était pire dans cette grande zone du pays. De mémoire d’homme, une telle confusion n’a jamais eu lieu alors qu’à la faveur de l’insécurité, des Burkinabè et non des moindres ont payé de leur vie la barbarie terroriste dans ces localités.
On ne peut que souhaiter que cette façon de se faire entendre soit un simple dérapage de manifestants zélés et incontrôlés. Car, si l’acte est prémédité, (nous touchons du bois), cela dénote d’un égarement qui risque d’avoir ses répercussions psychologiques et mentales à des niveaux insoupçonnés.
D’abord, le moral de la troupe au front pourrait se retrouver affecté en dépit des efforts déployés pour mobiliser les masses et encourager les FDS et les VDP au front. Une certaine élite éclairée ne sera pas en reste car, il ne revient pas à ce média d’assurer la sécurité des personnes et des biens.
Ensuite, incontestablement cette sortie marquée de cet incivisme notoire, un défouloir non sens, donnera du grain à moudre à cette catégorie « d’éclairés » au Faso qui veulent cacher le soleil avec leur main, refusant de voir la réalité à travers les sacrifices consentis par les FDS et les VDP au front d’une part et d’autre part, par ces nouvelles autorités qui font beaucoup d’efforts pour équiper ces combattants et augmenter leur puissance de feu pour une meilleure maîtrise de la lutte contre le terrorisme.
Enfin, il faut craindre que cette sortie de ce 29 janvier 2024 à Ouahigouya ne devienne un mode opératoire pour des manifestants dans d’autres régions du pays repus de confort contrairement aux FDS et VDP qui manquent de sommeil. De telles sorties incontrôlées ne feront qu’éloigner le bout du tunnel de la lutte contre l’insécurité actuellement à porté de main.
D’autres localités étaient en proie à l’insécurité et certaines continuent de l’être. Citons par exemple le cas de Niangoloko qui était presqu’assiégé. Une simple sortie médiatique à travers une conférence de presse a permis à l’époque aux dirigeants de déployer en urgence ce qu’il fallait. Les manifestants de Ouahigouya pouvaient prospecter cette autre voie.
Alors, faut-il jeter l’eau de bain avec le bébé ? Assurément que non. Récemment en séjour à Koudougou, le président de la Transition, le Capitaine Ibrahim Traoré, rassurait après tant d’efforts et de sacrifices, que le terrorisme agonisait au Faso et qu’il fallait faire en sorte de l’accompagner dans sa mort. Pas de n’importe quelle manière mais de façon judicieuse.
Wangola Médias.