Fortes inquiétudes des populations ivoiriennes et Burkinabè, surtout celles frontalières ce 27 Mars 2024 suite aux rumeurs d’incidents à entre soldats. Au-delà des versions servies, cette inquiétude était la même : que les armes ne crépitent pas entre les deux camps à la frontière. Après plus de 24h de rumeurs folles, des réactions supposées officielles tant attendues sont enfin tombées ce 29 mars 2024. Les deux Etats majors des armées burkinabè et ivoirienne ne signalent aucun incident à leur frontière commune plus précisément à Dantou dans le département de Tehini au nord-est de la Côte d’Ivoire.
Après ce démenti des deux États majors des armées ivoirienne et Burkinabè, l’on est tenté de se demander à qui profitait ce scénario apocalyptique bien monté qui tentait de semer le risque d’un affrontement entre deux Etats voisins. Situons les faits assez rocambolesques de ce scénario : Deux soldats burkinabé armés ayant franchis la frontière ivoirienne, ont été capturés par l’armée ivoirienne. Puis une centaine de soldats Burkinabé à motos franchissent encore illégalement la même frontière afin de récupérer leurs frères d’arme. Une mission périeuse qui se révélera infructueuse, les deux infortunés Burkinabè sont déjà transférés dans les profondeurs de la Côte d’ivoire. Les soldats Burkinabé, comme en terrain conquis, regagnent leur base, bredouilles. En alerte logique après cette intrusion sur leur sol, l’armée ivoiriens, fait décoller un hélicoptère militaire de combat et viole à son tour l’espace aérien burkinabè. Cela toute la journée du 27 mars 2024. C’est à ce niveau que les versions vont différer.
En effet, comme si chaque pays avait dès lors ses défenseurs qui tiraient la couverture sur leur pays, coté Burkinabè, l’on soutient que c’est l’avion qui a ouvert le feu et sous la riposte Burkinabè, il a été contraint de quitter les lieux sans faire de victimes. Des toits comportent toutefois des impacts de balles. Côté ivoirien, c’est leur avion de surveillance qui a été obligé de riposter car les soldats Burkinabé ont ouvert en premier le feu sur lui.
Ces « scribouillards » experts en renseignements militaires ont enfoncé le clou avec le rappel de l’arrestation de deux gendarmes ivoiriens qui pourchassaient des orpailleurs se sont retrouvés sur le sol Burkinabè. Arrêtés ils sont déférés à Ouagadougou malgré les démarches de Alassane Dramane Ouattara. Ibrahim Traoré n’a pas daigné se plier. Ils sont mêmes plus cyniques en soutenant que depuis un certain temps, les incidents se multiplient à la frontière. Maintenant que les deux chefs d’Etat se tiennent par les barbichettes avec des prisonniers non des moindres de chaque côté, car des soldats, on peut bien engager les négociations pour mieux s’entendre ou, au pire des cas, bander les muscles.
A qui profitait ce scénario funeste qui, quand même bien monté, présente tout de même quelques failles ? En effet, comment des soldats supposés assurer un poste avancé selon les défenseurs du Faso, donc une position régulière tenue, viendront à abandonner leur position puis s’aventurer hors de leur frontière ? Sous le commandement de quel chef de l’armée Burkinabè, une centaine de militaires sur des motos ont pu franchir allègrement leurs limites territoriales ? Une fois sur le territoire ivoirien, qui ont été les interlocuteurs de la centaine de soldats Burkinabé ? Les soldats ivoiriens si alertes à veiller sur leur territoire étaient où pour ne plus en capturer de soldats Burkinabé ? Ont-ils disparu comme par enchantement ?
Même si notre armée a présenté à un moment des failles, nous pensons qu’elle ne peut pas pousser aussi loin les lignes de l’indiscipline.
Qu’espéraient donc ceux qui ont fait courir une telle rumeur avec ce scénario rocambolesque ? Celle (la rumeur) qui aura eu l’effet d’inquiéter et de révolter des populations à l’intérieur de chaque frontière ?
Le cynisme de cette rumeur répandue à forte dose de rappel d’incidents passés est sans égal mais fort heureusement, les deux Etats majors des armées ivoirienne et Burkinabè ont su déjouer le piège macabre en jouant sur la carte de la prudence. Mais ce n’est un secret pour personne que des officines travaillent à l’exacerbation des tensions entre les deux pays voisins.
Il convient donc de redoubler de vigilance et de dialogue au sommet entre décideurs des deux États afin d’épargner aux deux peuples des inopportunes souffrances. Avec la situation sécuritaire au Faso, la surveillance de ses frontières reste une option non négociable pour la sécurisation de ses populations. Dans la même lancée, s’il s’avérait que les incidents de Dantou ne sont vraiment pas vérifiés, les auteurs de telles rumeurs doivent être dénichés et poursuivis.
Wangola Médias.